Rares sont les groupes qui, après 30 ans d’existence, continuent à perdurer et à sortir des albums dignes de ce nom. Rares sont aussi les groupes capables de réussir relativement bien leur retour. Vous l’aurez compris, The Cult font partie de ceux là. Après 4 ans d’inactivité discographique, les anglais de Bradford sortent enfin un successeur à The Choice Of Weapon.
On passe les détails sur leur passé riche en métamorphoses, ruptures ou autres instabilités, et on se plonge directement dans l’ambiance. Hidden City, qualifié comme étant le dernier de la trilogie commencée avec Born Into This en 2007, est le dixième album du groupe. Ecrit par Ian Astbury et Billy Duffy, respectivement chanteur et guitariste, il marque leur 5ème collaboration avec Bob Rock (Metallica, Aerosmith…), mais aussi la 1ere fois depuis 1994 sans leur bassiste Chris Wyse, remplacé par Grant Fitzpatrick.
«Dark Energy» ouvre cet opus, et ça commence bien. Certes, on pourrait croire à une demo, la voix de Ian étant légèrement dominée par les instruments, mais les rythmiques sont aussi rafraichissantes que modernes, et ça «rock hard» comme on dit chez eux. L’album est un «touche à tout», mais prolonge parfaitement le travail qui avait été fait sur son prédécesseur The Choice Of Weapon. On pourrait ainsi caser «Hinterland» dans Sonic Temple ou encore la plus hard-blues «GOAT» dans Beyond Good And Evil. Les titres sous influences années 80 «Birds Of Paradise» et «No Love Lost» sont envoutants, on a presque envie de faire un détour dans le temps.
Le thèmes de la renaissance et de la rédemption ont beau être omniprésents tout au long du disque, c’est avec un «Deeply Ordered Chaos» en hommage aux victimes de Charlie Hebdo que The Cult nous emmènent dans une atmosphère entre rêve et anarchie, entre guitares saturées et synthés ordonnés. Astbury avait également déclaré que ce morceau était une réponse aux attentats du 13 novembre à Paris et qu’avec le clip vidéo associé, il voulait créer un contrepoids avec les images violentes dont nous sommes sans cesse bombardés dans les médias.
Moins rapides et plus planantes, mais pas pour autant moins efficaces, on a également «Lillies» et ses influences folk, ou «Sound And Fury», une ballade au piano touchante où la voix de Ian Astbury nous conte une histoire, SON histoire, et l’album se termine donc sur une note cinématographique de haute volée.
Du culte en voici en voila, entre post-punk et heavy metal à l’ancienne, on oscille parfaitement entre chacun des styles que The Cult nous on permis d’explorer au fil des années. Certes, nous n’allons surement pas classer cet effort dans les plus historiques et emblématiques du groupe, mais il n’en n’est pas moins émotionnel, notamment grâce à un travail très intense au niveau des arrangements.
Crédits photo : Tim Cadiente