Ca bouge toujours du coté de Rennes dès qu’il s’agit de causer un peu de rock garage. A croire que le Festival de Binic leur donne des ailes… En tout cas le duo héritier des Gories et autres Oblivians, s'est enrichi d'un troisième membre au clavier et s’apprête à nous jeter à la figure son deuxième long format Chinese Songs For Bad Boys. Ca sortira chez Howlin Banana, déjà responsable des Madcaps, Volage et Kaviar Special, et Retard Records.
Cette fois-ci Charles Samson et Yann Le Corre nous ont concocté une virée en territoire asiatique tout en restant fidèles au son lo-fi, minimaliste et sévèrement burné qui a fait leur légende en terre bretonne depuis quelques années. Allons donc découvrir ce Chinese Songs For Bad Boys.
Appelons un chat un chat, le morceau d’intro s’appelle “Intro”. Clair, net et sans bavure… Sauf peut-être dans le son, baveux et lo-fi à souhait. Un riff à tendance asiatique. On sait le penchant des chinois pour le thé mais là, c’est sévèrement « infuzzé ».
On reste dans ces ambiances exotiques avec "Chinese Thought". C’est bien beau de penser chinois mais manifestement les Combomatix prennent un malin plaisir à s’affranchir de la contrainte de la douceur asiatique. Après quelques secondes, ils ne résistent pas aux sirènes de la fuzz. Ici, le morceau joue sur l’alternance entre retenue chinoise et exubérance punk. Ca fonctionne très bien.
"Wet Bones" malgré son intro aux relents asiatique pour faire honneur au titre Chinese Songs for Bad Boys, nous prouve que le punk et Combomatix font très bon ménage. De la fuzz, y en a plein... On rajoute des grattes qui cisaillent, un petit coté surf, des braillements en règles et voila que "Wet Bones" est troussé en un peu plus de deux minutes.
"Take A Ride" nous révèle un petit coté Trashwomen des plus sympathiques et renvoie vers le titre "Perversion" des filles précitées. Ca donne envie de bouger, ça file des fourmis dans les guibolles. Yeah, let’s take a ride !!!
L’ambiance se fait plus pesante sur des titres comme "I’m On It" où le riff se fait accrocheur et râpeux. On reste toujours dans le concept « chinese songs » avec des influences exotiques dans les solos qui sont un peu le fil conducteur de l’album.
"Another Shakin" est plus brut de décoffrage. Une batterie martiale rameute les troupes au combat. On laisse place au milieu du morceau à un solo sobre à la guitare, le tout drivé par une ligne de basse renvoyant aux Rolling Stones. Alors satisfaits ?
"Guinea Pig" avec son gros riff qui tâche à l'urgence des grands Stooges. Garage à souhait. Les riffs cisaillent. Le punk n'est pas mort. Un clavier lysergique met le morceau “Never Cut The Wire” en orbite. Celui-ci aurait pu trouver sa place sur une compil Back From The Grave sans aucun souci. Un riff roboratif à deux notes pose les bases et crée une atmosphère lo-fi de film de science-fiction de série Z. C’est totalement dans l’esprit de ce qu’on attend des Combomatix.
"I'll Make You Mad" possède des qualités mélodiques indéniables. Les parties vocales y sont particulièrement soignées et le contraste avec les guitares minimalistes est très intéressant.
Avec ce Chinese Songs For Bad Boys, les activistes rennais de Combomatix portent bien haut le flambeau d'un garage punk lo-fi minimaliste pour notre plus grand plaisir.