Le moins que l’on puisse dire, c’est que Savages a le vent en poupe depuis la sortie de leur deuxième album Adore Life. Dans le métro parisien, on a souvent pu voir la magnifique affiche du nouvel album dans les couloirs et les filles ont fait plusieurs couvertures de magazine dont celles de NewNoise et des Inrocks entre autres. Les vieux rockeurs adorent, les nostalgiques de post-punk rock également et les amoureux de noirceur, de sombres atmosphères à la Joy Division, Siouxsie and the Banshees voire The Cure ou PJ Harvey aiment Savages.
Après une Maroquinerie archi-complète début décembre en guise de concert de chauffe et avant la sortie d’Adore Life, depuis un mois, Savages s’est lancé dans sa tournée mondiale. C’est donc leur deuxième passage dans la capitale en 3 mois et ce live à la Cigale qui contient 1400 places au maximum est également complet. C’est une preuve que le groupe a pris du galon en matière de visibilité et de succès et c’est bien mérité.
Même si les filles n’ont rien inventé, leur musique, leur univers, leur talent et leurs prestations lives offrent un package hyper intéressant et nous poussent à la curiosité et à l’envie. On rentre dans la salle aux alentours des 20 heures et ça grouille de monde un peu partout. A l’intérieur, on constate que la Cigale n’a quasiment pas de siège ce soir sauf au premier étage histoire de faire rentrer le plus de monde possible dans la salle. Il y aura un maximum de fourmis ce soir avec comme résultat une Cigale pleine à craquer.
En attendant les quatre rockeuses, nous allons avoir droit à une première partie : Bo Ningen. Pendant 30 minutes, les Japonais qui vivent tous à Londres vont nous lâcher un acid-rock assez prenant. Ce quatuor sonique nous envoie à la gueule un déluge sonore écoutable et intéressant quoiqu’un peu linéaire. Le groupe composé de moitié de filles et l’autre moitié de garçons sont musicalement et capillairement impressionnants. Il est 20h40 quand ils quitteront la scène. Ce fut une belle entrée en matière et maintenant place à la sauvagerie puissante et sombre.
La salle est blindée maintenant et l’ambiance monte d’un cran. C’est maintenant l’heure des réjouissances. 21h10 et les filles font leur apparition sous les clameurs du public bien excité et ultra-motivé. A présent, face à nous, nous retrouvons Jehnny Beth la chanteuse au regard hypnotique, Gemma Thompson la guitariste, la bassiste Ayse Hassan et Fay Milton la batteuse.
On démarre idéalement avec "Sad Person" extrait d’Adore Life qui ouvre les hostilités.On plonge directement dans l’ambiance. Je suis déjà impressionné par l’atmosphère. C’est prenant d’entrée avec ce morceau et le gros volume sonore qui s’en dégage.
Les lumières sont parfaites et elles collent idéalement à leur musique. L’esthétique de la scène et le son nous transportent. En 3 années, les Savages ont propulsé le post-punk rock à nouveau sur le devant de la scène et je dois dire que c’est compréhensible et logique tant c’est fait avec talent et passion. Jehnny la Frenchy est impressionnante sur scène et la chanteuse dégage quelque chose de purement magnétique. Jehn est captivante et elle se déplace encore avec ses talons hauts jusqu’au moment où elle décidera de les quitter et de finir pieds nus.
On entendra la totalité de l’album Adore Life et 6 monstrueux morceaux de Silence Yourself paru en 2013. Jehnny se fait porter par la fosse le temps d’une chanson. Elle est droite comme un I et chante tout en prenant l’ampleur totale de la salle et de cette chaude et bouillante ambiance qui y règne. Jehnny est aussi intenable que féroce. J’adore également le jeu de basse d’Ayse Hassan qui assure terriblement et elle forme avec Fay Milton la batteuse, une rythmique d’enfer. Les deux musiciennes m’ont impressionné et c’est clair que les deux sont les poumons du groupe. Elles donnent l’impulsion, le tempo, le rythme, l’énergie et pour moi, Ayse et Fay sont essentielles à la musique de Savages.
Le groupe a de quoi être heureux ce soir avec une salle euphorique qui fait bien ressentir aux filles leur amour du groupe. Gemma Thompson la guitariste est brillante et son jeu de guitare est jouissif également. C’est donc à un concert quasi parfait que l’on a droit. A de rares moments, j’ai trouvé quelques coups de mou mais ce fut néanmoins terrible dans son ensemble. Dur souvent, le visage de Jehnny s’adoucit par moments et elle nous glisse souvent des petits mots en français évidemment vu qu’elle est de chez nous. C’était beau de voir Jehnny se laisser voguer sur les mains du public de la fosse qui la soutener avec force. Ce soir, j’ai vu un excellent groupe qui sur scène à pris une aisance folle avec une chanteuse qui a le feu qui brûle en elle. Le show se terminera au bout d'une heure trente sur "Fuckers" avec les musiciens de Bo Ningen et les filles de Savages dans un vacarme intense et tout sourire.
Oui, ce soir, les sourires étaient partout et ça fait du bien !
durée du concert 1h30
crédit photos: © Rodolphe Goupil
Un gros petou à mon ami Amar
set list:
Sad Person
City's Full
Slowing Down the World
Shut Up
She Will
Husbands
Surrender
Evil
When In Love
I Need Something New
The Answer
Hit Me
No Face
T.I.W.Y.G.
Mechanics
Adore
Fuckers Ӭ(with Bo Ningen)