Fabulous Sheep, c'est la suite logique d'un mouvement qui a tourné court, celui d'une jeunesse rebelle en pleine crise économique des 70's suite à la fin des Trente Glorieuses, celui d'un mouvement nihiliste qui ne croyait plus à juste titre aux institutions en place. Le Punk. Excessif et brutal. Aujourd'hui, vous prenez la même jeunesse, la même crise mais à la place des mecs à crêtes, vous trouvez des jeunes qui tentent encore de croire à l'avenir, qui se posent les bonnes questions.
Finis les Joe Strummer, Joey Ramone et Johnny Rotten, place aux petits nouveaux avec leurs joujous puissants. On ne casse plus, on réfléchit et on balance ce qui ne va pas. Mais en force, tout de même, bordel ! Un EP à écouter avec le volume à fond !
Ici, nous avons affaire à un puissant quintet. En sus des guitares, du duo basse-batterie des frères Charles et Jack le furibard au torse nu, s'adjoignent le saxo et le clavier de Gab. Et le chant est doublé, ce sont les deux guitaristes qui s'y collent. Si l'on a plus entendu la voix claire de Tim sur les deux précédents EP, c'est Piero, et sa voix grave, cassée, limite gamin des quartiers Nord de Manchester, qui a la part belle.
La douceur et la joie d'une cour d'école ouvrent l'EP Kids are back, s'ensuit une melodie synthétique aussi accrocheuse que futuriste, et la voix de Piero ouvre la manif dans les rues grecques d'Athènes ("Athenian Street") en hommage à ce qu'il s'y passe... Ca claque des mains, ça hurle sa fougue, ça prend au coeur ! La colère est partagée et ça se voit dans le clip suivant :
"Different ways/Same world", en duo pour évoquer la difficulté d'y arriver tous ensemble "side by side" "with no violence", la route est longue mais le combat est le même, dans le même monde. Un titre à la mélodie solide pour une instru qui monte, qui monte, où la rage du groupe envers notre société nous irradie encore.
Pour "Kills me slowly", c'est le langoureux Tim qui reprend le lead vocal et on souffre avec lui. La ligne de basse de Charles gronde, le sax de Gab' nous vrille le coeur, les ponts sont lourds pour le morceau bluesy de l'EP, du neo-Blues maybe, une espèce de ballade à la foix douce et énervée que n'auraient pas reniée Jim Morrison et ses portes.
Quand The Who s'appropriait une génération avec "My generation", ici l'hymne de la jeunesse de 2016 est "Our generation", on y est tous, c'est la nôtre et c'est à nous de la défendre, de nous défendre. Les Fabulous Sheep collectivisent, ils appartiennent à une génération qui souffre et qui veut s'en sortir, #onvautmieuxqueça.
On finit par une explosion avec "Zoo", à l'énergie folle, en duo de voix une nouvelle fois, tous les instru mis à contribution pour remplir à fond l'amplitude sonore. C'est un titre furieux et accrocheur pour lequel on se voit bouger comme des petits fous en concert. Car les Fabulous Sheep sont avant tout un groupe destiné à faire trembler les salles et à faire pogoter les fosses. Malgré leurs jeunes âges, ils ont tous la vingtaine, ils ont plusieurs centaines de concerts à leur actif et sont bien partis pour jouer au festival Les Déferlantes cette année (ils sont en tête des votes pour accéder au festival mais vous pouvez encore pour eux sur Wedemand) !
Après un précedent EP l'an dernier, L'Entreprise, pour lequel on accrochait déjà à la portée des textes, mais qui nous laissait en reste niveau prod' (mais on ne les blâmait pas, les indés ne font pas toujours ce qu'ils veulent), le 26 mars arrive donc Kids are back où même si ça gratte encore un peu (effet du style), les erreurs sont corrigées et il nous met une sacrée claque, le tout en autoproduction toujours.
La Release Party de l'EP aura lieu le 26 mars au Rockstore de Montpellier, les Fabulous Sheep seront-ils à la hauteur de OTH, punks mythiques héraultais eux-aussi passés par le Rockstore ? On croit bien !
Concerts à venir :
18/03 Paris : Le Supersonic
19/03 Néons sur Creuse : Festival "Le printemps des cerises".
24/03 Perpignan : El mediator
26/03 Montpellier : Le Rockstore
crédit photo : latetedelartiste.com