White Miles – The Duel

On s'intéresse aujourd'hui à un groupe bien lourd : stoner, hard rock, blues rock, qu'importe l'étiquette tant qu'on a la puissance. Les White Miles viennent du Tyrol autrichien et sortent bien depuis une paire d'années de leurs montagnes en s'exportant à l'international. En effet, on a pu les voir tourner en Europe avec Courtney LoveTruckfighters ou encore les Eagles of Death Metal

Et encore je parle en intro de groupe car c'est l'effet que les White Miles nous font mais il s'agit d'un duo. Medina à la guitare et au chant et Lofi à la batterie (et parfois au chant). Point de seconde guitare en soutien, point de basse. Et pourtant, même sans basse le groove lourd est présent. Avec un octaver et diverses pédales, on fait ce qu'on veut, hein.

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The Duel, ce 11 titres du duo sort le 1er avril, pourra montrer sa force dans un ensemble vif et lapidaire d'environ 40 petites minutes où tout s'enchaîne vite. Des morceaux courts, des riffs accrocheurs, des refrains qui taillaident, une guitare habile qui tronçonne et un bateur qui malmène ses peaux avec précision. La vitesse, la concision et la harge du duo ont peut-être leur origine dans le style Punk de Medina... En tout cas, ça percute d'entrée après une courte intro de voix sur "Sickly nerves". Un morceau qui nous montre bien ce qu'est l'album. Une suite de phrasés léchés et de hurluments tandis que Lofi assure les différentes rythmiques.

L'album est construit pour ne pas perdre haleine : un titre ralenti, un titre retentissant et ainsi de suite. Toujours semblant être au bord du la rupture pour mieux ensuite nous récupérer au vol. Un exemple au milieu de l'album avec l'enchaînement du fougueux "A good pennyworth" suivi de l'acoustique et tendre "Coke on a jetplane". Ou encore le titre tout en cassure chanté par Lofi "Heid" suivi d'un interlude d'une minute simplement parlé par le batteur, sans musique, sans rien. Et "River of gold" qui explose ensuite. Cet album n'est donc pas une montée en puissance, ni avec une partie relaxe puis une partie agitée, non, comme dans la vie, les deux se suivent comme le calme arrivant inéluctablement après la tempête.

Parmi ces onze morceaux, le titre le plus marquant est sans doute "Crazy Horse", qui arrive bien tôt dans l'album. Ca tombe bien, c'est le single bien senti par le groupe. Dans l'ensemble, rien de nouveau dans le domaine non plus. Une agréable voix, des riffs reconnus et bluesy, des structures classiques. Pas de révolution, mais ça fait le taf. Lors de leur passage l'an dernier au Divan du Monde (voir lien live report sous l'article), Régis notre envoyé spécial de la rédac' Metal reconnaissait les qualités techniques du batteur et l'énergie du duo mais aussi les limites avec des compositions inégales et un certain excès de Medina. Et effectivement, ce qui leur fait du tort est de ne pas avoir un parti pris aussi précis que le jeu de Lofi en restant dans le hard tout du long - style qui leur sied bien et qui n'empêche pas la variété des titres. Le (trop) grand décalage entre des morceaux comme "A(n) garde" tout en puissance, la ballade "Coke on a jetplane" ou un simple Blues comme "Insane to the bone" ne permet pas d'atteindre un but précis. Mais on s'égarera volontiers un moment dans ce Duel produit par Micko Larkin (Courtney Love, Hole).

Yann Landry

Crédit”‹ photo : Gerhard Berger

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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