Le charme de Purson peut opérer grâce à quelques points indépendents ou reliés : avoir pris de l'acide (fortement déconseillé), apprécier fixer les lumières stroboscopiques (légèrement déconseillé), avoir une Dolorean (conseillé mais peu écologique), écouter la voix de Rosalie Cunningham et en devenir fan (vivement conseillé).
Après l'EP In the Meantime en 2014, Purson revient le 29 avril avec un album complet Desire's Magic Theatre, qui en 45 minutes nous fait reculer le temps et revenir à cette période bénie qu'on pourrait situer entre 1967 et 1972 (dur à jauger pour ma vieille Dolorean). Est-ce du revival que Purson nous sert là ou est-ce que le groupe vit vraiment au temps des Hippies ? J'opterai fanchement pour la seconde option. Rosalie et ses quatre acolytes ont repris les couloirs du temps pour venir à nous et pas l'inverse.
L'effet du psychédélisme de la musique du groupe nous fait nous sentir hors du temps, suffit de pousser vers le haut le bouton du son et fermer les yeux. La créatrice de cet album, Rosie, a voulu faire de Desire's Magic Theatre a véritable spectacle de cabaret. Un train embarque l'auditeur d'entrée, on entend le public, le riff se met à rouler. C'est parti pour le show. Pour un show parfait, rosie devait avoir la difficile science de l'enchaînement des chansons. Après l'enregistrement de l'album, Rosie nous a avoué en interview (voir ici) avoir fait un break pour prendre le temps de réfléchir et de mixer les titres. Bien lui en a pris. C'est un véritable album qu'on écoute d'une traîte, c'est une réussite. Mais aucun titre ne se détache des autres, c'est aussi un problème. Je n'ai pas su y reconnaitre de tubes en puissance. Même le bon single "Electric Landlady" qui peut nous ravir peut trouver d'autres concurrents qui auraient pu faire l'affaire, comme l'électrique "Mr Howard" par exemple. Un choix par défaut d'avoir mis ce titre en clip ? J'aurais plutôt vu pour cet album un film concept comme le Yellow Submarine des Beatles pour rester dans le psyché et avec un groupe dont Rosie est fan.
Pour tenter de mettre en place une espèce d'opéra rock à la Sgt. pepper’s lonely hearts club band (Beatles) ou A night at the opera (Queen), il faut prendre des risques, trouver des compos particulières, faire des choix surprenant d'instruments (là il y a de quoi se faire plaisir), sortir des sentiers (ra)battus. Surtout dans le style casse-gueule du revival, on a déjà entendu les années 70 faire retentir ses riffs, pourquoi entendre à nouveau les mêmes choses ? Trouver du novateur sans s'effondrer dans la redite est une dure mission en apportant du neuf à de l'ancien, une touche perso qui marque. Sacré défi. Et comme je vous l'écrivais en intro, Purson vient à nous et non l'inverse. On n'a pas à rebrancher nos platines disques pour absolument les entendre (et pourtant c'est la mode), il y a ce grain d'époque, ce gratouillis originel qui nous place où il faut. Une raison ? L'enregistrement sur un 16 pistes avec des équipements analogiques. Du neuf vieux, en quelque sorte. Et ça fonctionne complétement tant avec les compos décalées, les instrus bien ciselées et cette voix magique de la chanteuse anglaise...
J'avance, j'avance, mais je me rends compte que je n'ai pas vraiment parlé des morceaux... Est-ce la peine d'ailleurs tant j'ai pris plaisir à écouter une grosse quantité de fois cet album qui frise la perfection ? Mission réussie pour Rosie et son équipe, cet album concept se vit comme une oeuvre indivisible. Purson m'a amené dans leurs délires de ce théâtre magique des désirs. Une magie fortement 70's qui ravira bien des fans de cette époque démente et riche du Rock.
1. Desire's Magic Theatre
2. Electric Landlady
3. Dead Dodo Down
4. Pedigree Chums
5. The Sky Parade
6. The Window Cleaner
7. The Way It Is
8. Mr Howard
9. I Know
10. The Bitter Suite