Salutations chers Gros lecteurs, chères Grosses lectrices ! Depuis plusieurs mois maintenant le Rock moderne a réussi à prouver qu’il n’était pas mort, et que le sang des plus grands (Led Zep, Hendrix et tant d’autres) coule toujours dans les veines de jeunes groupes inspirés un peu partout en ce bas monde. À titre de preuve supplémentaire que le Blues Rock psychédélique qui a construit les monuments du Rock précédemment cités a encore de beaux jours devant lui, c’est avec une fierté non dissimulée que je vais passer un peu de temps à décortiquer pour vous la nouvelle galette d’un power Trio Helvétique qui sent bon les 70’s : The Dues.
Débarqués d’un petit bled Suisse aux environs de Zurich, les (jeunes) musiciens de The Dues avaient commencé leur carrière de groupe revendiqué du Heavy-Blues avec un premier EP en 2013. Conscients de l’importance de se forger d’emblée une solide réputation de scène, The Dues avait passé beaucoup de temps à écumer les scènes. Objectif réussi puisque le groupe détient aujourd’hui une jolie base de fans, conquis par l’énergie brute du trio délivrée sur scène et par l’inspiration très « old-school » de ses compositions.
Thief Of Time est donc le premier album véritable du groupe, sorti en Avril 2016 par le biais de Bad Réputation. Comme toujours dans le cadre des premières productions l’enjeu est de taille, car la qualité d’un premier album à souvent tendance à fortement marquer le décollage d’un groupe dans le meilleur des cas, son enterrement prématuré dans le pire scénario.
L’album s’ouvre sur un titre intitulé « Beast » dont l’instrumentale vous fera immanquablement revenir dans la gloire du Blues-Rock de légende. Digne d’un Led Zeppelin (n’ayons pas peur des comparaisons !) le trio démontre d’emblée sa capacité à livrer des compositions d’une classe extraordinaire. Personne n’est en reste, ni le batteur qui semble massacrer sa batterie de plaisir, ni le bassiste et ses lignes de basses impeccables, ni le guitariste chanteur qui fait mouche autant dans son chant que dans ses leads et solos de guitare. « Beast » est un condensé d’énergie Rock comme on n’en voit pas si souvent dans les jeunes groupes de nos jours. De quoi accrocher n’importe quelle oreille un tant soit peu réceptive pour l’entraîner plus en avant dans la découverte de l’univers de Thief Of Time.
Après un « Sunny Sunday » de bonne facture, quoi que légèrement en dessous du précédent titre en matière d’énergie brute, c’est au titre éponyme « Thief Of Time » de faire son apparition. The Dues aura pris le parti de réaliser un album que l’on inscrira sans risque dans une démarche « traditionnelle ». Leur Blues-Rock est un hommage certain aux grands du style, puissant et classieux sans réellement révolutionner quoi que ce soit. Le grain sonore tend à valider ce parti pris, tant le mix sonore tiens du vintage. On a presque l’impression que l’enregistrement a été réalisé en répétition, ce qui n’est par ailleurs pas le cas. Beau parti pris de la part des membres de The Dues, qui s’assurent par ce procédé un rendu d’autant plus immersif dans l’univers culte de leurs ainés. Un chant quelque peu en retrait, une saturation de guitare typique du genre, fermez les yeux et vous vous y croirez.
Crédits photo : RabbitRiot.net
C’est réellement avec « Mooshine » que The Dues introduit pour la première fois depuis le début de leur album une touche de réelle originalité. D’abord un pont dont l’instrumental n’est pas s’en rappeler des ambiances propres aux Red Hot Chili Peppers, la composition s’emballe et délivre un solo à fond les manettes. Je repense alors à la réputation Live du groupe et pour le coup je n’ai aucun mal à imaginer une foule en délire perdre complètement les pédales dans un pogo géant à ce moment-là de l’album.
Le groupe fait des incursions fréquentes dans des ambiances extrêmement Blues, en témoigne entre autres le titre « Jekyll ». Le chant sur cette composition est d’ailleurs particulièrement inspiré, on sent son grain râpeux se perdre dans ce qui pourrait par moment se faire passer pour de l’impro. Il est impressionnant de constater à quel point l’entièreté des titres de Thief Of Time passent du bon au très bon, jusqu’à l’extrêmement efficace parfois.
Pour moi, qui suis très réceptif au style de musique que The Dues essaye de faire renaître de ses cendres, le verdict de Thief Of Time ne peut être qu’un applaudissement de respect. C’est très pro et extrêmement bien maîtrisé, chose d’autant plus impressionnante pour un groupe qui n’a pas des dizaines d’années d’expérience à son actif. D’aucuns diront que Thief Of Time manque d’originalité, ne réinvente ni ne propose rien de mieux que ce que d’autres ont fait tout aussi bien en leurs temps. Pour ma part je ne peux que saluer The Dues pour l’intégrité de leur travail et pour offrir à son auditoire un bon sans concession dans un passé où la musique avait du panache.
Thief Of Time par The Dues, foncez et vous ne serez pas déçus. La Grosse Radio vous le garantie, sur la tête de ses antennes !
Les dates pour la tournée de The Dues :
Sortie de l'album le 5 mai chez Bad Reputation.