Johnny Mafia nous vient de Sens, dans l'Yonne. Ah, super.
Johnny Mafia est un groupe de rock. OK, ce n'est pas le seul, et alors ?
Johnny Mafia est un grupe de rock de jeunots, la petite vingtaine. Ouah, quelle info !
Johnny Mafia est un groupe de rock qui fait du rock. Très bien, ça en élimine pas mal.
Johnny Mafia vient de sortir un LP 8 titres. Ah, OK, on va écouter alors...
Dans le rock, il faut d'abord réveiller l'oreille. Un petit accord tout cool, une voix posée dessus, avec une atmosphère très vintage, quelques secondes, c'est bon. On ajoute basse et batterie, mais tout tranquille, encore quelques secondes. Très bien, on se réveille doucement. On peut enfin passer aux choses sérieuses, et balancer la sauce.
Ca, c'est Johnny Mafia. Michel, Michel, Michel, leur dernier LP, démarre avec "Sleeping". Ce morceau est une bonne mise en bouche de ce qui nous attend : les Johnny Mafia ne s'embarassent pas de chichi. Les guitares sont lancées, basse / batterie envoient du plomb, c'est plus fort que deux cents réveils synchronisés.
Car hormis l'introduction de "Sleeping", on ne peut pas dire que l'album soit calme. Les 8 titres sont joués à fond, et s'enchainent parfaitement. A l'écoute, on sent bien que les modèles de Johnny Mafia ont commencé leurs carrières lorsque les mômes portaient encore des couches. Et pourtant on y est, il n'y a aucune concession. Le son est vintage à souhait, comme sorti d'un vieux 8-pistes avec réverbe intégrée, et ça envoie sec.
Crédit Photo Exaequo Production
Johnny Mafia, c'est avant tout une histoire de potes. Fabio Amico, Théo Courtet, William Aguedach et Nathan Bouam se sont rencontrés au lycée, et ont monté le groupe en 2010. 6 ans plus tard, la vingtaine fleurissante, ils ont déjà quelques belles réalisations derrière eux (2014, les Inouïs du Printemps de Bourges, et de nombreuses premières parties). Deux guitares, basse, batterie, la formation est classique. Plus surprenant, les gamins ont une maturité bien précoce, et maîtrisent l'art du rock'n'roll canal punk historique. Ils aiment jouer vite et fort comme ils disent, tout en gardant le contrôle.
Et Michel, Michel, Michel, dans tout ça ? C'est bon, on y vient !
L'album est joué avec une urgence absolue. Les titres dépassent à peine les 2 minutes, les paroles sont minimales. Les voix, bien claires, sont posées sur un taps de guitare, avec des rythmiques puissantes. On est loin du poum-ta poum-ta, mais l'esprit du punk est utra-présent.
Que ce soit sur "Bad Michel" ou "Scaricrow VI", on a droit à des morceaux énervés, aux rythmiques acérées, et aux ruptures tout en fluidité. Les passages sans guitare relancent bien, sans lourdeur. Pas le temps de se reposer.
Un morceau très Pixies ("Black Shoes"), un autre beaucoup plus Ramones ("Sometimes 666"), puis nous arrivons à "Smell". Assez parlé, le titre, diffusé sur la Grosse Radio, fait l'objet d'un clip, le mieux est d'en profiter :
L'album ne faiblit pas sur la fin.
"Kim Deal" et son ambiance quasi psychédélique, et "One two, one two", continuent de déverser leur énergie. End of Century, répété dans ce dernier morceau est-il un hommage à un certain album des Ramones ? Il faudra creuser le sujet à l'occasion.
Le LP défile à toute vitesse. C'est dense, c'est rock, c'est à fond, c'est bon. Et à la fin, on n'a qu'une envie, celle de le remettre.
D'ailleurs, ne nous en privons pas.
Dans le rock, il faut d'abord réveiller l'oreille. Un petit accord tout cool,...
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Prochains concerts :
07/05 - La Transverse - Corbigny (58)
12/05 - La Taverne Gambrinus - St Michel s/Orge (91)
20/05 - Salle - Marsannay-la-Côte (21)
04/06 - Championnat de France de Skate - Châteauroux (36)
05/06 - Festival JDM - Bulligny (54)
21/06 - Fête de la Musique - Sens (89)
24/06 - Point Éhémère - Paris
Voici ce que ça donne en live ! :
