Dancers in Red c’est trois musicos toulousains (Guillaume, Marion et Mathieu) qui font du Rock, du vrai. Ensemble depuis 2008, ils sortent leur premier EP en 2010 (Dancers In Red), le second en 2011 (Let’s Stay Awake) et le troisième en 2014 (I’d Rather Be Red).
C’est avec ces bagages solides et des participations à divers tremplins que le groupe foulera le sol de l’Olympia, du Bus Palladium, de divers festivals et accédera aux portes de l’Espagne et de l’Angleterre. Un parcours donc peu banal pour un groupe somme toute encore assez discret. Suivis par une communauté fidèle depuis leurs débuts, c’est cette étincelle qui à travers leurs concerts leur apportera la force d’aller toujours plus loin.
A venir le 20 mai prochain, Move And Sting met un uppercut direct dans l’oreille de celui qui s’y frotte. Un EP trois titres, trois titres pour dire « jeu, set et match » en faveur du Rock, trois titres qui déballent une énergie constante ravageant tout sur son passage.
« Il y a le bon rockeur et le mauvais rockeur » disait un ami, mais il y a aussi le très bon rockeur, celui qui fait mal. Et Dancers In Red nous le rappellent gentiment tout au long de Move And Sting. La batterie est endiablée, la basse a une patate d’enfer et la guitare, oscillant entre arpèges et riffs démoniaques envoie du très lourd. Outre les instruments, que dire de cette voix tantôt Mat Bastard-esque, tantôt Robert Plant-esque, qui nous possède peu à peu ?
Il est intéressant de constater que bien que la galette relève d’une homogénéité certaine les titres ont chacun une identité bien propre.
La première piste, "Strobe Moonlight", nous fait remonter le temps. Avec son rock & blues vintage l’auditeur aura envie de siroter un milkshake à la banane avant de fouler la piste de danse avec les potes qui à l’accoutumée traînent en Harley. La chanson est énergique, le refrain puissant, les saxos à la toute fin apportent une dimension encore plus vaste à l’originalité du titre et il est clair qu’il est difficile de ne pas résister la tentation de bouger, voire de sauter dans tous les sens. C’est là que le titre de l’EP prend tout son sens et aucun doute là-dessus, en live le public saura se défouler, sachant bien cette fois-ci quelle mouche l’aura piqué.
"Shy Boy" commence calmement, avec des grains de notes emportés par le vent, comme pour laisser présager la tempête que le refrain fera éclater. Influencé rock alternatif, c’est un titre carré, qui évolue tout du long et qui derrière son apparence discrète aux premiers abords cache là tout le potentiel du groupe. La deuxième moitié du morceau envoie carrément l’auditeur au tapis, tant elle est mélodiquement robuste. Un titre à écouter en boucle, encore et encore.
L’EP se termine avec "Velours", une piste en trois temps, plus calme, plus intime, plus lourde (mais bien dosée), entrecoupée de courts passages a cappella et d’une complainte de guitare. C’est là l’occasion pour Mathieu (chant/guitare) de pousser un peu plus sa voix et de nous donner une petite claque, comme si on n’en avait pas déjà pris une. Ce n’est peut-être pas le titre que l’on retiendra le plus, mais il fait sa route tranquillement et sans prétention. De plus c’est sans aucun doute la chanson la plus belle de l’EP.
Les Toulousains le disent eux-mêmes : « on se définit avant tout comme un groupe de scène, c’est là que les morceaux prennent toute leur dimension », et cela s’entend. L’énergie présente sur Move And Sting ne demande qu’à être décuplée en live, ce qui tombe plutôt bien vu que leur participation au festival Les Déferlantes cet été a été confirmée.
Cette capacité qu’ils ont à mélanger du vieux avec du neuf tout en gardant une fraîcheur permanente, additionnée à cette cohésion dont les grands savent faire preuve laisse présager le retentissement certain à venir des Dancers In Red.
Crédit Photo : Karolina B.