Mais qui se cache derrière ce pseudonyme noir et mystérieux ? C’est bel et bien Andy Biersack, plus connu comme étant le lead singer du groupe de metalcore/glam-metal (ou plutôt rock ’n roll, vu que c’est ainsi que les membres se définissent) Black Veil Brides. Cette fois-ci, il se lance dans un projet solo, avec l’aide du producteur John Feldmann (The Used, Hilary Duff, Panic! At The Disco…) et de nombreux invités bien connus dans le monde de la musique pour l'album The Shadow Side sorti le 6 mai.
Il y a 2 ans de cela, Andy Biersack avait présenté au monde entier son tout premier extrait sous l’appellation d’Andy Black : «They Don’t Need To Understand». Petit regret : ce titre ne figure même pas dans cet album. Etait-ce une manière bien réfléchie de prouver qu’il savait faire autre chose que de la musique emo ? Peut-être. Dans tous les cas, le fossé entre le style de Black Veil Brides et le nouveau tournant d’Andy Biersack a été réellement creusé, et d’une jolie façon.
On retrouve cette année un Andy Black en chemise blanche et noeud papillon pour un véritable single cette fois-ci, «We Don’t Have To Dance». L’album est donc bien parti pour propager des sons pop/rock destinés à surprendre les fans de la première heure, mais pas que. Même si la production reste ultra mainstream et pas vraiment recherchée, dire que ce single est mauvais serait mentir. Le tout est quand même sympa et appréciable à souhait. Et ce pré-refrain…
Bref, cela s’annonce de bonne augure pour le grand garçon. The Shadow Side s’ouvre avec «Homecoming King», et si cette intro ressemble beaucoup plus à du Years And Years qu’à n’importe quel groupe de rock actuel, les paroles semblent refléter l’état d’esprit du chanteur.
Dans les crédits, on retrouve de nombreux guests tels que Patrick Stump (Fall Out Boy), Matt Skiba (Alkaline Trio, Blink-182), Gerard Way, Ashton Irwin (5 Seconds of Summer) et Rian Dawson (All Time Low). Alors, oui : aux premiers abords, on grimace, mais il s’avère que ceux-ci sont juste là pour apporter leur aide, leur expérience ou se mettre tour à tour derrière les fûts. D’ailleurs, niveau batterie, plusieurs styles différents sont à remarquer, contrairement aux solos de guitares qui sont aux abonnés absents.
Du coup, Andy Black cumule les influences venues de 36 horizons : pop/punk, surtout dans «Put The Gun Down» ou «Drown Me Out», qui auraient franchement bien leur place dans le dernier album d’All Time Low; mais aussi du pop/rock expérimental avec des synthés eighties («Beautiful Pain», «Broken Pieces»…). La recette est cool, mais le soupçon de déjà-vu est un peu redondant.
D’après le jeune chanteur, le but de cet opus était de «jouer avec la musique et d’utiliser beaucoup d’instruments différents» : claviers, échantillons programmés, et même des grelots ou un orchestre dans «The Void». Comme il l’a si bien déclaré dans une interview, l’album ressemble plus à du U2 qu’à du Megadeth. Certes. C’est un peu dommage et il aurait mieux fait de se taire sur ce coup. Andy Black se paye même le luxe d’appeler un de ses morceaux «Paint It Black», malheureusement celui-ci est suivi par une deuxième et énième ballade, ce qui n’est pas un choix très judicieux mais passons !
Un des gros points positifs de The Shadow Side est incontestablement la voix puissante, enivrante et excessivement originale d’Andy Biersack. Ce n’est pas un scoop vous me direz, mais l’utilisation de celle-ci est remarquable, particulièrement au moment des refrains où les montées en puissance ne méritent que d’être applaudies.
Mais l’album manque cruellement d’inspiration quant aux thèmes abordés et à la production. Vous l’aurez compris, Andy Black veut s’affirmer, mais les «oh oh oh oh» sont assez abusifs, et il ne suffit pas d’un bon «Louder Than Your Love» co-écrit par Gerard Way qui commence fort pour oublier certains petits défauts (le fait qu’on ne retienne que 4 ou 5 chansons sur 13 est un peu déroutant).
Pour ce premier album solo, Andy Black s’en sort plutôt pas mal, c’est propre et divertissant mais le manque de surprises se fait ressentir au bout de plusieurs écoutes. Un grand merci à ses talents vocaux qui sont clairement la plus grande qualité de cet effort.
Tracklist:
Homecoming King
We Don't Have to Dance
Ribcage
Stay Alive (feat. Matt Skiba)
Love was Made to Break
Beautiful Pain
Put the Gun Down
Drown Me Out
Paint it Black
Break Your Halo
Louder Than Your Love
Broken Pieces
The Void