Les Insus ? – Zénith Orléans – 2 mai 2016

Les Insus ? Vous connaissez ? Dans le paysage musical français, c'est la reformation qui met en émoi tous  les  rockeurs hexagonaux. Depuis les premières dates d'échauffements en fin 2015, Les trois ex-Telephone, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka font le buzz partout aussi bien dans la presse people, dans les journaux à gros tirages et aussi un peu du côté du monde du rock 'n' roll.

Qu'en est-il vraiment ? Immense supercherie, "great rock 'n' roll swindle" façon Sex Pistols ? Véritable machine de guerre ressurgie du passé avec une collection de hits à dépoussiérer live ? En tout cas, l'objectif est clair, faire vivre le catalogue de Telephone. Ici pas de morceaux solo des différents protagonistes, pour faire du Telephone, il ne manque à l'appel que Corinne Marienneau. Pour la petite histoire c'est Aleksander Angelov, bassiste de tournée de Jean-Louis Aubert, qui s'y colle pour compléter le quatuor. Allez, c'est parti pour deux heures trente de communication. Y a-t- il quelqu'un au bout du fil ?
 

Insus, concert Orléans


D'entrée, on part sur du gros rock 'n' roll et, après tant d'années de coupure de ligne, le groupe revient cracher son venin. Une belle mise en bouche. Dès le départ, Louis Bertignac est mis en avant prenant une place centrale sur la scène. La voix de Jean-Louis Aubert est toujours au rendez-vous. Et sur "Hygiaphone" tout le monde se lâche. Dès qu'on cause rock 'n' roll, Bertignac oublie The Voice et redevient un gratteux inspiré hors pair. L'alchimie est toujours bien présente entre les deux. Rapport de force, amitiés, engueulades, on commence à se remémorer tout un tas de souvenirs que la musique de Telephone a pu nous inspirer. On sent le spectateur bouillant, la salle du Zénith d'Orléans est bourrée comme un œuf et la chaleur du public arrivé en masse depuis le début d'après-midi est largement palpable. On respecte ce qu'il se passe sur scène. On a l'impression de voir des fantômes ressurgis du passé. C'est un sentiment agréable.

Après ces moments forts, on se reconcentre sur le concert. Les mythes redeviennent des musiciens et là on redécouvre le répertoire de Telephone avec des titres comme "Dans Ton Lit" ou "Fait Divers" qui n'ont pas eu la même reconnaissance médiatique que ceux joués en ouverture du concert.

Insus, concert Orléans

Tout au long du show, la performance des deux "frontmen" n'a cessé de me rappeler les "Glimmers Twins", Mick Jagger et Keith Richards. A une nuance près, si Bertignac se pose comme le Keith Richards de la bande, Jean-Louis Aubert est bien au dessus de Jagger en ce qui concerne le jeu de guitare.

On retourne très vite du coté des gros hits avec "Argent Trop Cher" ou "La Bombe Humaine" puis on va arriver à un des grands moments du concert, "Cendrillon". Une version épurée où Bertignac prend les rennes, joue avec le public et arrive à créer une véritable vague d'émotion dans le cœur du public comblé. Un grand moment de communion rock 'n' roll.

Parlons-en  de rock 'n' roll. Pour moi, le groupe n'est jamais aussi bon que quand il joue des titres un peu moins connus. "Je Sais Pas Quoi Faire", petit morceau up tempo sans prétention est mouliné, malaxé pour donner une ambiance extraordinaire. Les Insus et surtout Bertignac osent encore des solos pas forcement programmés à l'avance. Il reste encore une part d'humanité dans le groupe, tout n'est pas formaté. C'est agréable, ces parties d'impro'.

Comme tout  bon groupe qui se respecte, le milieu du set sera acoustique. C'est l'occasion d'exhumer quelques raretés comme "Oublie Ca" où les deux gratteux rivalisent de virtuosité.

Insus, concert Orléans

Retour aux affaires sérieuses avec "Dure Limite" et "Electric Cité" qui "groove" à souhait. Puis c'est le temps d'envoyer du lourd. Bertignac et Aubert sont d'humeur blagueuse. Les petites vannes fusent. Une version musclée de "Ce Que Je Veux" puis place à" New York Avec Toi" et "Un Autre Monde" où l'on pourrait sans aucun doute s'imaginer avoir voyagé dans la De Lorean de Marty Mc Fly 30 ans en arrière. Tout le monde est en place, le public exulte. Richard Kolinka a balancé dans la foule un globe terrestre gonflable, symbole de cet autre monde que tout le monde se passe de main en main. Un très beau final... Avant les rappels !

Bertignac et Aubert en solo ont toujours été adeptes des concerts à rallonges. On ne va quand même pas se quitter après seulement deux heures de show. Faut pas déconner, on vient à peine de se retrouver... Et ce soir c'est "Fleur de Ma Ville" qui ouvre le rappel, une première sur la tournée avant d'entamer un "Ca C'est Vraiment Toi" qui finit de mettre le public à genou. Alors que les non initiés quittent la salle une fois les lumières rallumées, voici nos quatre compères de retour pour livrer aux derniers clients une version bien sentie de "Tu Vas Me Manquer".

Maintenant la messe est dite. 2h30 de show, il est temps de remballer les gaules. Si vous voulez vous aussi profiter du spectacle, faut se dépêcher, presque toutes les dates sont "sold out" !

Insus, concert Orléans

 



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