Le Cool Soul Festival, cher à Jean-luc Jousse, le patron de Jostone Traffic renaît de ses cendres en 2016 et plus exactement le 4 et 5 mai derniers au Divan du Monde rue des martyrs à Paris. La Grosse Radio ne pouvait absolument pas manquer cet évènement qu’adore les fans de rock garage, de punk, de soul et de pur rock’n’roll. Sur les précédentes éditions, les organisateurs avaient mis le paquet avec des groupes tels que Jim Jones Revue, les Bellrays, les Dustaphonics, Wraygunn, les Fleshtones entre autres. Cette année, la programmation sur deux jours fut bien alléchante avec ce mercredi 4 mai la sulfureuse Dallas Frasca, Bob Log III et en tête d’affiche The Bellrays avec le couple vedette Lisa Kekaula et Bob Vennum. Le lendemain, c’est Suzi Y Los Quattro les Barcelonais puis les frenchies Fuzzy Vox qui ont sorti une véritable tuerie avec No Landing Plan que nous retrouverons et Fleshtones en guise de conclusion qui termineront le bal de ces deux jours 100% rock’n’roll rebelle.
Nous étions de la première soirée dont je vais vous parler maintenant et vous aurez demain le rapport de Le Mad demain mation pour le soirée du 5. Clairement, j’avais très envie de retrouver the Bellrays un groupe que j’adore, surtout en live et que j’ai vu à de nombreuses reprises par le passé. Par contre, cela faisait un paquet d’années que je ne les avais pas revus sur scène, depuis le 22 juillet 2009 au Nouveau Casino et j’avais donc faim d’eux. Les portes se sont ouvertes à 18h30 et les premières personnes rentrent tranquillement dans la salle. Il y a encore peu de monde devant vu l’heure et les Parisiens n’arrivent jamais sitôt à un concert. Sauf que ce soir, c’est trois show en un.
Ne voulant rien rater du menu, je rentre à 19 heures dans la salle et l’accueil est super-chaleureux, ça fait plaisir. J’ai même le droit de monter au balcon où j’aurai le privilège d’être seul pour photographier et profiter du spectacle. Dans la fosse, il n’y a qu’une cinquantaine de personnes à 19h10 pour accueillir le trio australien Dallas Frasca. J’ai écouté quelques fois leur musique et cela m’a suffisant plu pour avoir envie d’arriver aussi tôt afin d’assister à leur prestation. Qu’importe le peu de monde, elle envoie direct sans se poser de questions et niveau de l’envie, elle donne et ses deux compères sont au taquet d’entrée de jeu.
On la compare souvent à Janis Joplin avec cette même énergie mais en l’écoutant là, je pense également à Alannah Miles que les plus anciens d’entre nous connaissent et qui avait remporté en 1992 un Grammy Award de la femme meilleure performance vocale rock. Je suis convaincu par sa prestation et le maigre auditoire également. Les gens arrivent petit à petit dans la salle qui commence à se remplir enfin. Elle mettra à l’honneur son dernier album sorti en 2015 Love Army et elle fera participer le public sans compter. On aura passé 40 minutes fort plaisantes et moi qui adore les voix bien rauques, je suis servi. Ce fut donc une belle entrée en matière. 20 minutes vont passer avant l’arrivée de la suite du programme et le one man band féroce Bob Log III.
Le cosmonaute Bluesman, je l’avais déjà vu il y a 3/4 ans dans le cadre des Nuits de l’Alligator et j’ai la même impression ce soir. C’est sympa, atypique, le Bob Log III est bon guitariste et il assure même bien mais c’est vite répétitif. Les 40 minutes passées en sa compagnie sont agréables mais largement suffisantes. Faisons place maintenant à la tête d’affiche de la soirée. La salle est maintenant correctement remplie et il est un peu plus de 21 heures au moment de l’arrivée sur les planches de Bob Vennum, de sa douce au tempérament de feu Lisa Kekaula, du bassiste et du batteur.
Ces deux derniers, je ne les avais encore jamais vus sur scène avec Bob et Lisa les piliers qui eux, sont là depuis le début du groupe qui remonte à 25 ans. Au rayon nostalgie, je regretterai éternellement le départ il y a bientôt 10 ans du guitariste Tony Fate. Bob Vennum tenait la basse à cette époque avant de redevenir guitariste au départ de Tony en 2007. Tony Fate était un guitariste hors pair à l’attitude punk, qui composait beaucoup et apportait énormément à la formation. Après une dernière tournée sur le fabuleux album, un de leurs meilleurs, Have a Little Faith (2006), il a quitté le groupe après 10 ans de très bons et fantastiques services et depuis, c’est toujours bien mais il manquera à jamais ce petit quelque chose qui faisait de The Bellrays un groupe extraordinaire.
Là, ce soir, le plaisir de les voir et de les entendre est tout de même bien plus fort que la nostalgie et je passe un sacré moment avec eux. Je les retrouve comme je les aime. Ils ont tellement de bons morceaux, ils ont tellement joué sur scène durant leur carrière où ce soir, que dire, on voit tout simplement un groupe fait pour ça. Je suis très heureux de retrouver Lisa et Bob que j’ai eu l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises au cours de ma vie et que dire, seul en haut sur mon balcon du Divan du Monde, je suis aux anges. Le public, des rockeurs connaisseurs prennent tous un pied fou et The Bellrays donneraient encore facilement la leçon à certains jeunes groupes.
Quand je pense que Lisa est proche de la cinquantaine et bien elle envoie toujours du steak et sa voix est toujours aussi puissante, rocailleuse et si excitante à entendre. Niveau set-list, on aura droit à 4 des 6 titres de l’EP de reprises qu’ils viennent de sortir. On retrouvera également la cover de "Whole Lotta love" qui sera jouée au ralenti avec une grosse basse plutôt funky ainsi que la reprise de "Never say die" de Black Sabbath. Plusieurs morceaux de leur dernier album studio, le très bon Black Lightning datant déjà de 2010 seront également interprétés ce soir ainsi que quelques vieux titres tels que "Infection", "Coming Down", "Man Enough", "Perfect" et "Blues for Godzilla" en rappel.
Bob Vennum nous aura envoyé ses riffs incisifs et percutants tout le long de l’heure et quart de ce set explosif. Lisa Kekaula nous balancera cette phrase régulièrement pour exciter ses fans «Rock show! Make some noise!» et passera un court moment dans la fosse à chanter le titre sauvage "Power to burn". En guise de conclusion d’un rappel bien enlevé, The Bellrays finiront de nous achever sur "Highway to Hell" qui sera chanté/hurlé par le public à l’unisson. Il est 22h25, le show des Bellrays se termine là après une heure et quart d’un concert hyper rythmé, dense et passer à la vitesse de la lumière. En 2016, The Bellrays restent toujours un putain de bon groupe en live et MAXIMUM ROCK’N’SOUL......
Un grand merci au Divan du Monde et à son accueil
et bien évidemment Jean-Luc Jousse et Jostone Traffic
crédit photos: Lebonair