PulpMotion est un groupe français (outrelois pour être plus précis, d'Outreau, quoi, mais si, vous connaissez) composé de Jam (Jean-Yves Lamusant) au chant, Al (Alain Bernard) à la batterie et de York (Yann Masset) à la guitare, basse, clavier et production.
Tout commence lorsque York, jeune producteur dont les rêves de gosse tournent autour d’un projet musical contacte Al, un vieil ami, alors directeur des sports de la ville d’Outreau et ancien champion d’Europe d’accordéon. Bien qu’étant batteur amateur, il relève le défi. Les deux artistes trouvent par la suite la voix du groupe en la personne de Jam, un chanteur de gospel lillois, plutôt réputé dans le coin. Les répèt’ s’enchaînent puis quelques morceaux sont enregistrés en studio, mais le mixage ne leur convient pas. C’est alors que York contacte Charles de Schutter, l’ingé son de la famille Chedid, qui va changer la donne. C’est enfin au tour de Sevan Selvadjian, un dessinateur en quête d’un monde décalé et coloré de rejoindre l’aventure.
Avec ces bases solides, l’univers PulpMotion peut sérieusement commencer avec un premier album, Turn Me On.
Que celui qui souhaite faire vibrer son âme et avoir des étoiles dans ses oreilles allume très fort sa musique, la musique de PulpMotion ! Le ton de l’album se révèle être d’une grande qualité musicale, maintenue dans une perspective funk, pop et rock.
Nombreuses sont les chansons qui mettent une patate folle comme « Turn Me On », titre phare dont le clip est sorti il y a quelques mois déjà sur la toile, et « Staring At The Door » (clip également disponible) qui avec son shake your body baby, son synthé et sa guitare groovy nous donne envie d’accrocher une boule à facettes dans le salon et de danser avec le chat.
Il est évident que même si l’univers visuel du groupe nous rappelle dans une certaine mesure celui de Gorillaz, en terme de clips animés et de personnages un peu foufous et mystérieux, il va de soi que la comparaison s’arrête clairement ici, l’univers de PulpMotion étant totalement différent.
L’album regorge de basse funky sur les titres cités précédemment, mais aussi sur l’intro de « Smile » et « Heartbreaker », vrai morceau funk aux influences pop avec sa guitare bien présente et son synthé aux airs de Vangelis. On retrouve la même influence en plus symphonique sur « I Can’t Change », le gros coup de cœur de la galette ! L’atmosphère y est parfaite, plus calme, et York nous offre un sublime solo de guitare sur la deuxième partie du morceau. La voix gospel de Jam est l’ingrédient final pour que la recette soit réussie, tout comme dans « Fool », que l’auditeur méticuleux trouvera un chouïa influencé par les Doors, et « Looking ».
Le charme de l’album on le doit aussi aux refrains entêtants qui défilent les uns contre les autres, de chanson en chanson comme dans « Dance Floor », où le plaisir de Al s’entend sur le charleston, et de « Something » qui, bien que moins dynamique parvient à se hisser au rang des chansons à écouter plutôt trois fois qu’une, grâce à sa fraîcheur et au talent musical des trois acolytes.
Les morceaux entre eux flirtent avec cette recette atypique que PulpMotion arrive à bien ancrer dans nos têtes. On trouvera dans une chanson un détail déjà identifié dans un titre précédent, lui-même lié au morceau suivant. C’est ainsi qu’est fait Turn Me On, telle une toile mélodique dont les nuances s’auto-suffisent.
Voir PulpMotion jouer leur album en live serait intéressant, premièrement pour l’énergie indéniable qu’ils dégagent et deuxièmement pour le talent très développé du multi-instrumentaliste qu’est York. Et si jamais le public ne se mettait pas à shaker son body, c’est que la bière vendue à la buvette aura été de très mauvaise qualité.