Demob Happy – Dream Soda

Demob Happy, c’est un jeune groupe formé en 2008 par 4 jeunes garçons originaires de Brighton et Newcastle : Matthew Marcantonio (basse et chant), Thomas Armstrong (batterie), Matthew Renforth (guitare) et Adam Godfrey (guitare). Leur premier album sort le 20 mai, et la critique Outre Manche le revendique déjà comme une petite pépite du rock des années 2000.

Si on cherche la définition de «demob-happy» dans le dictionnaire, on trouve ça: «se sentir exalté et insouciant dans l’attente d’une période onéreuse ou désagréable». C’est un peu le sentiment que l’on ressent à l’écoute de cet album. Il pourrait facilement être une métaphore du monde actuel, de la société d’aujourd’hui et du capitalisme. Dream Soda est d’ailleurs, selon son chanteur, une critique de la musique moderne. Alors, pour ce faire, quoi de mieux que de faire ressortir les bonnes vieilles influences -intemporelles soit dit en passant- des années 80/90? Nirvana, Queens Of The Stone Age ou encore The Melvins, les fans de bon rock US ont de quoi être ravis.

Difficile du coup d’appréhender les morceaux autrement que comme du punk britannique qui cherche juste à se rebeller comme on dit. Cependant, Demob Happy vont plus loin que ça. Certes, les riffs, les guitares saturées sont de sortie tout au long de l’album. Les voix ne sont pas sans rappeler celle de Kurt Cobain (dans "Summoner", c’est flagrant) et les mélodies sont puisées dans des groupes comme Kings Of Leon. Un bon mix ! Mais que dire. Les distorsions sont maitrisées à la perfection et la batterie accompagne les guitares excellemment bien.

Cet album est clairement un mélange crasseux de grunge / garage rock / pop mais avec le brin de fraicheur de 2016. Tout au long du disque, l’impression d’écouter Nevermind est omniprésente et ce n’est pas des titres comme "Strange Things" ou "Underneath Your Tree" qui diront le contraire. Ces deux chansons ont beau être les plus calmes de l’album, le sentiment de colère et de revendication est bel et bien présent.

Dans le style un peu plus pop, on retrouve "Junk DNA", avec des choeurs bien girly et une intro qui n’est pas sans faire penser à "Check My Brain" d’Alice In Chains. On a également "Man You’re Wrong" où la voix posée de Matthew Marcantonio est en harmonie totale avec ce petit riff indie qui côtoie la rythmique lente et planante du morceau.

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"Summer Cash", quant à elle, commence fort avec sa basse lourde et sa batterie tout en retenue. Et c’est bien là tout le génie de ce groupe. Les deux guitares jouent ensemble en adéquation totale et la rythmique leur tient compagnie à merveille : tantôt hard, tantôt douce. "Wash It Down" en est aussi un bon exemple, où les riffs accrocheurs sont le produit d’une production ultra bien domptée pour ce genre de musique.

Pour conclure, le quintet anglais nous offre là un album qui critique ouvertement le gouvernement et la musique commerciale, mais qui passera sans aucuns doutes sur les ondes Britanniques, tant Dream Soda mélange le rock des années nostalgiques au son du rock moderne. 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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