Le 1e juin, au Café de la Danse à Paris, s'est tenu un concert pour le moins inhabituel, intitulé The house we live in. Il regroupait le collectif Bravery in Battle, qui mise sur l'ambiance plus que sur l'individualité des musiciens, et The Open Orchestra, une formation à géométrie variable, évoluant au gré des rencontres.
Cette fois, il s'agissait de 8 musiciens (deux violons, alto, violoncelle, deux trompettes, deux trombones), plus les 6 membres de Bravery in Battle, ce qui fait tout de même 14 personnes sur scène.
Quatorze individus souhaitant être traités comme une unité, une harmonie. Jamais on n'a pu voir leur visage, toute la lumière provenait de l'écran derrière eux, diffusant le film qu'ils ont réalisé pour ce projet.
Durant 15 mois, ils ont rencontré, interrogé et filmé différents acteurs environnementaux (scientifiques, philosophes, artistes, militants) tels que Hubert Reeves, Vandana Shiva, Jean-Claude Ameisen, Mélanie Laurent, Paul Hawken, Bill McKibben, John Francis, Clive Hamilton… Chacun parlant de sa vision de notre place d'humains sur la planète, de notre impact sur l'environnement et des solutions que nous pouvons apporter.
Et le résultat, c'est un ciné-concert intéressant, et surtout régénérant. Pour être honnête, j'imaginais une musique un peu larmoyante, le genre bande-son de reportage qui fait pleurnicher. Il n'en est rien. C'était un florilège de clips magnifiques (voir ce lien) mêlant composition, couleurs, science et politique, dont la musique était jouée en direct.
Les images montrent notre planète aujourd'hui, nos réalisations en tant qu'humains, et les voix des intervenants rythment la musique, qui donne vraiment l'impression qu'ils sont là, qu'ils chantent sur scène. Il n'y avait aucune interaction entre le public et les musiciens, et pourtant, ils ont pu transmettre leur énergie, leur volonté de nous faire sentir unis, appartenant à une seule espèce.
Nous sommes sortis avec la pêche, optimistes et bien déterminés à agir, concrètement, de façon minuscule, mais sans en avoir peur.