Motorama, un nom de concessionnaire deux-roues, mais une musique calme, posée.
Ce quintet russe vient de sortir un vinyle deux titres en édition limitée (chaque exemplaire est numéroté à la main s'il-vous-plaît !). Cette capsule arrive peu de temps après leur précédent album long, Poverty, paru il y a juste un an. On retrouve ici encore des sons clairs et des boucles entêtantes qui semblent être leur marque de fabrique.
Motorama nous fait entrer dans un univers froid et sombre porté par des réverbérations de synthé et des notes aigrelettes qui sautent désespérément par-dessus le son lourd.
Ce côté new wave dépressive se retrouve dans dans « Holy Day » avec des sons électroniques dignes des années 80, le soleil en moins.
Sur « Mirrors » on pense que l'optimisme va gagner, mais très vite les sons acidulés sont entraînés dans la boucle de guitare et ne peuvent plus s'échapper.
C'est un peu le cliché du pessimisme slave, des mélodies pesantes, implacables et froides, au fond desquelles sonne une idée de joie qu'il faut impérativement mériter.
Les mélodies et la voix sont maîtrisées ; on pourrait penser que les boucles lassent, mais elles donnent en fait plutôt l'envie d'y revenir, de reprendre un coup de nostalgie. Malheureusement, deux titres, c'est trop court, on reste un peu sur sa faim.
S'agit-il d'un coup de pub pour qu'on s'arrache cet album ? Est-ce un avant-goût d'une création future qui marquera les esprits ? En tout cas, on attend de voir ce que produira Motorama à l'avenir. En attendant l'EP est sorti le 27 mai chez Talitres.
