Le dernier The Kills vient de sortir et - oui c’était facile mais réellement - il tue !
Cinquième album pour le duo british (lui) / américain (elle), ça s’intitule Ash & Ice, on passe du froid au chaud, du garage à l’électro, du souffle à peine perceptible à la brisure si vibrante dans la voix d’Alison Mosshart et des notes de gratte sauvagement saturées aux chœurs doux du côté de Jamie Hince.
Il y aurait presque du Daft Punk (et pas n’importe lequel, le passage « Auberge Espagnole » d’ « Aerodynamic ») dans les premières notes de « Doing it to Death », morceau que les Kills partagent en amuse-bouche dans un premier clip :
Petit bémol pour les pistes 2 et 3 qui tapent trop dans la répétition, meublent sans apporter un vrai plus au reste de l’album et lassent sur la longueur. La 4ème, « Bitter Fruit » relance gentiment la mayonnaise. Toujours dans une démarche lancinante mais qui surprend par petites touches : l’écho électrisé sur la voix féminine, ce mélange parfait avec la masculine qui se cache un peu moins et commence à se révéler en gardant son humilité, toujours.
Titre 5, « Days of Why and How », pourquoi et comment passer à côté de cet opus, de cette secousse, de ce lait mélangé à de la glace passion, « shake, shake, shake, shaaaake, shaking me », on commence à se laisser emporter. Puis on laisse de nouveau tomber : « Let it Drop ».
Accrochez-vous pour la piste 7, définitivement la meilleure de l’album : « Hum For Your Buzz ». Ce truc un peu incontrôlable qui t’arrive parfois quand tu écoutes un pur morceau, qui te décolle la plèvre en te chatouillant la cage thoracique, tu sais ? Et bien ça fonctionne avec ce titre-là. Ce petit guitare (avec disto) / voix qui sort des tripes et place l’album en tête de leur œuvre. A écouter en boucle, effet garanti à tous les coups…
Puis on file vers des « Siberian Nights ». On vous avait prévenu, chaud et puis froid… Ca démarre sur des images angoissantes façon Hitchcock « couic couic couic couic », avec le couteau et tout… Mais ça se calme. Bon titre, plus dansant, plus pop, plus « radio » peut-être… Le souffle d’Alison sur chaque fin de « love » ou « tululu » est délectable. L’art d’ajouter de la tendresse sur de la rage.
Et la touche de douceur se poursuit. « That Love » apaise. « That Love » élève. « That Love » is real… Petite guimauve au cœur de l’opus. Jolie. Confrontée aux « Impossible Tracks » qui viennent tout chambouler juste après. De la même trempe, presque, que leur 7ème (titre, pas ciel), avec ces descentes de notes dans les graves (saturées, toujours) comme des « non, non, non, non » avec la tête.
S’en suit un empêtrement inévitable dans un goudron « Black Tar », pas si noir que ça, aux intonations solaires même et à la rythmique positive. Puis un voyage dans les nuages, sans force, léger, aux tierces impeccables et aux battements de cœur palpables, « Echo Home ». Bulle de savon aux reflets multicolores.
On aurait volontiers terminé là-dessus plutôt que de repartir dans une course perturbée à la recherche de ce qu’on venait de trouver. Question de choix…
Et pour les dates françaises, rendez-vous les :
- 14 juin à la Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
- 1er juillet à Garorock, Coulau
- 2 juillet aux Eurokéennes de Belfort
- 14 juillet aux Vieilles Charrues, Carhaix
- 15 juillet au Big Festival, Biarritz
- 19 octobre à l'Olympia, Paris
- 31 octobre au Radient, Lyon
- 8 novembre au Stéréolux, Nantes
- 12 novembre au festival Bebop, Le Mans
Flora Doin