The Chikitas – Wrong Motel

La Suisse, Genève, son lac Léman, ses banques, sa tranquilité...  Et si tout ça n'était qu'une vitrine, derrière laquelle se cacherait quelques pépites rock'n'roll, sauvages, indomptées, mordantes ? Et oui, les Chikitas sont de retour ! Leur précédent coup d'éclat, l'album Distoris Clistortion (il y a une contrepèterie ?), paru en 2014, avait déjà annoncé la couleur, et leur avait donné l'occasion de participer aux Transmusicales de Rennes en 2015. Les deux demoiselles enfoncent le clou avec ce nouvel opus, Wrong Motel. tout juste sorti de terre.

Les Chikitas, ce sont Lynn Maring (chant, guitare) et Saskia Fuertes (batterie, chant), la blonde et la brune. Loin de l'image chocolatée de leur contrée d'origine, elles travaillent au contraire à envoyer du lourd depuis leur début commun en 2011. 5 ans déjà, et une sacrée maturité !
Pour ce nouvel album, elles n'ont pas hésité à traverser l'Atlantique, et à enregistrer leur album à Tucson, en Arizona, sous la houlette de Jim Waters. L'homme n'a visiblement pas été choisi au hasard, on trouve à son CV des noms comme Sonic Youth, et franchement, ça s'entend.

Duo, Rock, Suisse, Punk, Grunge, 2016

Crédit photo : Photo Joseph Carlucci

Quel son ! L'album a été saisi très brut, sans fioritures. La guitare est généreusement saturée, très fuzz tendance noisy, la batterie très naturelle, avec très peu d'effets, et le résultat est plus qu'intéressant. C'est un son authentique, puissant parce que joué avec énergie, sans triche, sans se cacher derrière des machines compliquées. On touche là à l'essence même du rock : une guitare, une batterie, on branche et on envoie.

Et pour envoyer, elles envoient, les Chikitas ! L'album est rempli de cette rage, subtil (?) croisement entre du grunge, de la noise new-yorkaise, du punk, du garage énervé, avec ce son si particulier des groupes sans basse, qui en fait un concept complètement atypique, et pour tout dire franchement joussif.

Premier morceau de l'album, et assorti d'un clip qui plus est, "I Wish You Mine" permet immédiatement de nous mettre dans l'ambiance.

Si ce morceau vous a plu, le reste de l'album ne vous décevra pas. Les Chikitas se revendiquent punk, et c'est clair qu'un morceau comme "Sucker Creep" appuiera sans aucun doute cette affirmation.

Mais le duo ne se limite pas à cette simple étiquette, et sait aller chercher des influences plus loin, comme dans le blues (voir la rythmique de"My Playground"), ou la fusion type RATM ("Wrong Motel"), jusqu'au rap scratché ("Run Away To Byron Bay"), le tout sur un tapis de guitare visiblement influencé par le producteur.

Tout au long des 12 titres de l'album, les Chikitas visitent les différentes possibilités qu'offre la formule ultra-minimaliste batterie/guitare/chant, et navigue allègrement dans les registres rock. La formule est compliquée, et il faut reconnaître que les filles s'en sortent plutôt pas mal. L'écoute pourrait s'avérer ennuyeuse sur la longueur, les univers sonores des morceaux restent identiques les uns après les autres, mais il y a ce petit truc qui fait que, justement parce que les influences sont subtilement distillées, on passe un agréable moment, plein d'énergie.

Les Chikitas sont sur les routes, les dates de concert sont disponibes sur leur site.
Elles ont bien sûr un compte Facebook, pour ne rien rater de leur actualité.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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