Après un premier EP plutôt bien accueilli, les canadiens de Weaves proposent un LP éponyme, le 17 juin 2016 dans les bacs.
Très pop, très jouissif, autant le dire tout de suite, cet album est un petit bonbon, une sucrerie qui caresse les esgourdes, acidulé juste comme il faut pour chatouiller les papilles. Un seul conseil, sautez dessus dès sa sortie !
Weaves s'est construit autour de Jasmyn Burke, et de ses démos maison, aux alentours de Toronto, Canada. Avec Morgan Waters à la guitare, le duo a commencé à élaborer le projet Weaves. Rejoints par Zach Bines à la basse et Spencer Cole, le combo s'est trouvé une struture stable, et a sorti un premier EP en 2013, puis un single en 2015.
L'album Weaves retrace les périgrénations sonores du groupe depuis leur débuts. Ce projet a mis quasiment 3 ans pour accoucher, entre enregistrements et tournées. Loin d'être improvisé, il révèle les multiples facettes du groupe, et quand on dit multiples, c'est un doux euphémisme !
En effet, si l'album conserve une structure très pop, avec une section rythmique très sautillante, la guitare, toute en sons psychédéliques, mélodies entêtantes, cherche les limites de la dissonnance, et donne un résultat toujours sur la corde raide, subtil équilibre entre énergie pop et rock post-punk.
Le premier single, "Tick", sorti il y a plus d'un an, présente un bel aperçu de ce que les Canadiens savent faire.
Mais les Canadiens ne restent pas dans ce registre, ils savent aussi rejoindre les horizons plus indie, comme sur "ShitHole" par exemple, ajouter une rythmique bluesy et des choeurs empilés sur "Two Oceans", voire chatouiller le créole sur "Coo Coo".
La voix de Jasmyn Burke fonctionne à merveille. Allant cherche vers des horizons divers, des mélodies aux harmonies jazzifiantes (Sentence), avec des intonations parfois proches de Björk, elle bénéficie d'une production irréprochable.
L'album se conclut par un bon blues des familles, "Stress", qui est une preuve s'il en falait une que toute la musique qu'on aime, elle vient de là.
Weaves ose tout. En peignoir rose en plein désert, ils nous proposent leur second clip extrait de l'album, "One more", rencontre de Joy Division et de Cure, bien énervé mais toujours impeccable, à écouter ci-dessous:
Weaves nous offre un album très complet, très mature. Loin de se cantonner à leur indie-pop maison, ils ont réussi à ajouter des influences très diverses, tout en conservant une cohérence et une identité propre. Cet album est à écouter sans ordonnance, et sans imite de prescription.
Weaves est actuellement sur les routes.
Après un premier passage en France (au TINALS de Nîmes, début juin), les Canadiens passent deux soirées dans l'hexagone :
- Lille (La Péniche, 29 juin)
- Paris (16 septembre, le Point Ephémère, avec Sunflower Bean).
Pour les voyageurs, les dates européennes et américaines de cette tournée marathon sont disponibes sur leur site.