Hipbone Slim And The Kneetremblers – Ugly Mobile

Un bon vieux rock ‘n’ roll, bien retro… C’est comme ça que Marty Mc Fly qualifiait le "Johnny B. Goode" de Chuck Berry dans Retour Vers Le Futur. Ici, avec Hipbone Slim And The Kneetremblers on est à fond dans ce registre. Ugly Mobile se situe aux origines du rock ‘n’ roll et nous prouve que ce dernier est toujours bien vivant. Mais attention, dès les premières mesures de "Bald Head, Hairy Guitar" on voit à qui on a affaire. Hipbone Slim est un des ces hurleurs façon Screaming Lord Sutch, possédé totalement par la musique et dévoué à la cause.

Ugly Mobile fait sonner la contrebasse, instrument clé de ce style de musique. "Orangutan"! Forcement on pense aux compils Jungle Exotica, ces magnifiques recueils d’obscures pépites garage sixties remplie d’onomatopée à la gloire de divers animaux. C’est dans cet esprit là qu’il faut aborder ce nouvel album d’Hipbone Slim And The Kneetremblers. Sur ce titre, on notera la basse ronde à souhait et parfaitement dans l’esprit de ce type de productions.

Une basse hypnotique nous accueille pour "Meanwhile Back In Jungle". Encore un titre instrumental qui installe une ambiance lounge sixties. Parfait pour commencer la soirée avec un cocktail Martini (trois olives façon James Bond bien sur) ou un petit Daïquiri pour un côté plus surf exotique.
 

Hipbone Slim And The Kneetremblers, Ugly Mobile Cover


"Sally Mae" envoie du rock ‘n’ roll façon Sonics et ne déparerait pas entre "The Witch" et "Psycho" du célèbre gang de Tacoma. J’imagine bien celle là reprise par un Bruce Springsteen en pleine furie rock ‘n" roll après son "Detroit Medley" ou "Seven Nights To Rock" de Moon Mullican. Pour rester dans la référence Marty Mc Fly : "Ouah, ça c’est du rock!" (au moment ou il explose l’énorme ampli confectionné par Doc avec un seul accord sur sa petite guitare Chiquita de Dan Erlewine).

"Indestructible Love", là c’est encore du Sonics !!! Avec en plus le sax ! Fin sixties les cuivres étaient les rois du solo dans le rock 'n' roll avant de se faire détrôner par la guitare électrique. Là, c'est un juste retour aux sources et putain que c’est bon. Je ne vous précise même pas que le tempo est des plus élevés, ce serait faire injure à Hipbone Slim et ses sbires.

“Voodoo Love” groove un maximum. On se dit que Little Richard et Jerry Lee Lewis on du inspirer les parties de piano. Piano et guitare qui se répondent, n’est ce pas cela l’essence même du solo rock ‘n’ roll ? Notez que ça peut aussi fonctionner avec un sax…


 

"One Armed Bandit" propose un côté plus surf de l’édifice. Surf instrumental bien sûr façon Phantom Surfers ou plus récemment Man Or Astroman ? Une véritable tuerie farcie de guitares qui "twanguent", de coups de vibrato qui résonnent. On pense aux Trashmen, à Dick Dale… On reste du côté surf instrumental avec "Hyeroglyphic". On respecte les codes du genre. Si vous aimez ça, tournez vous aussi vers le "Perversion" des Trashwomen et n’hésitez pas à lorgner vers les productions des Taikonauts du coté de Toulouse. C’est dans l’esprit.

"Don’t Know Where To Start" mélange un peu toutes les influences du groupe pour livrer un titre qui groove sur une guitare surf. Puis Hipbone Slim et ses Secoueurs de Genoux s’attaquent à une version musclée de "Ramona". Les solos sont vraiment dans l’esprit des pionniers du rock sixties et sont parfaitement exécutés et mis en orbite par une section rythmique diabolique. Pas étonnant, derrière les futs, on retrouve l’activiste Bruce Brand qui a officié dans pléthore de groupe garage et notamment chez les Dustaphonics.

On retrouve la ballade mid-tempo de l’album avec "Why Can’t I Find (What I’m Lookin For)". La chanson instaure une ambiance plus feutrée mais sans sombrer dans le slow. Pour donner un exemple, gageons que Lux Interior aurait pu dragueur Poison Ivy sur celle là…

Putain, “Number One Son”, c’est Elvis Presley croisé avec Johnny Cash. “I Got My Mojo Working » nous vend Hipbone Slim. Et on a envie d’y croire tant ça fonctionne dès la première écoute. Encore un titre vraiment bien foutu.

Pour finir en beauté, "There’s Only One Louie" ! Quand on met Louie dans un titre de rock ‘n’ roll primitif, on veut placer la barre très haut. En effet, le fan est comme pris par un reflexe conditionné : Louie renvoie forcement à "Louie Louie" de Richard Berry, à sa relecture par les Kingsmen, par Iggy Pop et les Stooges… Bref le palpitant s’excite et on attend la bave aux lèvres… Et là, on la prend en pleine poire notre bonne dose de rock ‘n’ roll !!! Encore !

Voila, c’est fini !!! Déjà !!! Hipbone Slim and The Kneetremblers viennent de nous balancer dans les gencives un pur concentré de rock ‘n’ roll sixties en s’inspirant de toute les facettes qui ont fait le succès du style. Tantôt furie rock ‘n’ roll, tantôt surf inspiré parfois trippant dans des ambiances crampesques, Ugly Mobile ne lasse jamais et conquiert son auditoire sans aucun souci… Maintenant, on veut du live !!!
 

HIPBONE SLIM & THE KNEETREMBLERS "Sabretooth"
le 31 juillet 2015 au Binic Folks Blues Festival (France)

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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