Uniform Motion – 5

Uniform Motion est un quintet formé à la base par l’Anglais Andy Richards (chant, guitare) et le Français Renaud Forestié (art visuel). Les deux artistes seront plus tard rejoints par Olivier Piotte à la batterie, Patrice Thomas aux claviers et Fred Pesce à la basse.

Crée en 2008, le groupe ne perd pas de temps pour sortir son premier album, Pictures, en 2009, qui les emmènera jusqu’en finale du concours organisé par le Printemps de Bourges. C’est en 2010, avec leur album Life, que le groupe gagnera en notoriété, notamment en Allemagne, au Canada et au Royaume-Uni. Leur troisième album, One Frame Per Second sort en 2011 grâce à une campagne de crowdfunding bien menée, et c’est en 2013 que sort The Magic Empire, la quatrième galette.

Ce qui rend unique – entre autre – Uniform Motion c’est l’art visuel qui accompagne le groupe. Les illustrations, les pochettes de leurs CD sont en effet très très belles, et ceux qui ont déjà joué à Dixit seront tentés, au gré des images, d’en sortir des idées abstraites. En concert l’univers est également génial : Renaud Forestié dessine en direct sur une tablette, le résultat se reflète sur l’écran blanc qu’un rétroprojecteur inonde. 

Aujourd’hui nous nous intéressons au cinquième album du groupe, 5. Et force est de dire avant même l’écoute du CD que la pochette est épurée, profonde, évocatrice, belle.

L’album contient dix titres (+ un titre bonus, qui aurait d’ailleurs mérité un numéro à part entière), tous branchés indie-pop-folk-rock alternatif.
Ce qui ressort le plus de l’album c’est la légèreté. En effet la plupart des morceaux sont légers, ne vont pas dans l’exagération. Les instruments sont bien dosés, l’atmosphère est plutôt calme, la voix est douce, il y a vraiment cette sensation de non prise de tête, de simplicité.

La fragilité de la voix d’Andy Richards – parfois tremblante – se rajoute aux caractéristiques du groupe. Quand il pousse un peu dans les aigus on a même de temps en temps l’impression d’entendre des bribes de Thom Yorke, c’est pour dire. Que ce soit sur "My Ride With The Enemy" et la perte de vue de la frontière entre guitare et basse, et la plus lente "3-4 Eyes" avec ses arpèges de gratte tout du long, voire même la magnifique "The Dawn Has Hit The Summit" qui commence à la gratte sèche puis qui progressivement, grâce au mellotron se transforme en pièce maitresse de l’album, la voix d’Andy appose un style atypique et sensible.

5, album, 2016, uniform motion

Pour revenir sur la frontière basse et guitare, il s’avère que cette dernière est principalement jouée sur les cordes de basse. Et c’est là que le style rock alternatif prend tout son sens. "False Start" par exemple, le premier morceau de 5, commence par des arpèges rappelant brièvement Nirvana. Au bout de quelques secondes cependant l’ambiance change grâce à l’arrivée du clavier et un ton plus solennel. Sur le radiophonique "I Don’t Know A Thing", on est vraiment entre Silverchair et Dinosaur Jr., pour un titre entraînant et frais.

Le clavier est présent un peu partout et sous différentes textures, comme sur le très pop "I Will Only Dream" où les instruments sont en parfaite osmose, jusqu’à l’arrivée d’un petit solo de guitare électrique – plus que bienvenu en passant – ; ou encore sur "Walk Away".

Uniform Motion savent être aériens et mélodieux. Lorsque l’on écoute la superbe "The White Shirt", avec son refrain et le riff de guitare qui suit, on a envie d’appuyer sur « réécouter ». Ce n’est pas que le morceau est spécial en lui-même, mais plutôt qu’il parlera plus à ceux qui, comme moi aiment les jolies mélodies. Le dernier titre, "Mutual Seasons" a été gardé pour une fin brillante. Tout y est bon, l’ambiance générale, la féérie, la mélodie à nouveau, sans exagération, pour nous mener tranquillement vers la porte de sortie. Le clip est magnifique, il sera intéressant de voir les dessins de Renaud Forestié en concert sur cette sublime chanson.

5 est un bel album, pondu par un groupe créatif. Les rythmes sont parfois un peu redondants et simplistes, mais l’univers d’Uniform Motion est tellement vaste que la richesse de leur travail se joue sur plusieurs niveaux, nous ouvrant les portes vers un monde nouveau envers lequel on ne peut rester indifférent.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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