Les Soucoupes Violentes...Que de souvenirs à l'évocation de ce nom !
Les Soucoupes, pour les vieux quadras, c'est nos années collège/lycée, des concerts aussi, une époque où le rock'n'roll made in France était en train de poser des bases plus que solides, à coup de Mano Negra, Parabellum, ou encore Noir Désir.
Et en 2016, les Soucoupes sont toujours là ! Leur dernier album en date, Fort Intérieur, est désormais disponible sur les plateformes de téléchargement, et un tout nouveau clip vient de sortir. Profitons de l'occasion, et revenons sur cette comète du rock made in France...
Les Soucoupes Violentes ont été actives dans la deuxième moitié des années 80. Le groupe, sous la houlette de Stéphane Guichard, s'est alors fait connaître comme un groupe de rock garage, au milieu des tornades punkisantes de l'époque. De 1984 à 1991, ils ont enchaînés les disques (albums, singles) et les tournées, avant de se séparer, victimes d'excès en tous genres.
La section rythmique, composée des cousins Beaudrillard, continuera son chemin, en rejoignant les Wampas, ou encore Schultz (Parabellum) dans son side project "la Clinik du Docteur chultz".
Pour Stéphane Guichard, l'arrêt est plus compliqué, et ce n'est que en 2007 que, ses problèmes résolus, il remonte le groupe, avec une formation toute neuve. S'en suivra un album, S'attendre Au Pire, qui malheureusement ne rencontrera qu'un succès d'estime..
2015, Stéphane Guichard enfonce le clou du retour, et sort Fort Intérieur, avec une nouvelle formation, Elsa Sadet aux claviers, Elian Yvars à la basse, et Yan Quellien à la batterie.
Sur cet album, on retrouve en guest la famille Wampas : Didier pour une intervention sur "trop méchante", et Florence (Sugar et Tiger, le groupe familial) à la réalisation du clip du premier morceau de l'album, "Sur Tes Lèvres". Deux morceaux, deux clips, à voir !
Fort Intérieur sonne comme l'album de la maturité. Loin de ses démons, Stéphane Guichard et sa bande proposent un rock bien léché, au son délicieusement vintage, avec des mélodies aux petits oignons. C'est simple, et c'est tout ce qu'il faut.
Les 11 titres s'enchainent avec plaisir. La voix de Stéphane Guichard n'a rien perdu de ses qualités, avec toujours ce petit accent gouailleur de titi parisien. Quant à sa guitare, les partitions pleines de finesse, les arrangements soignés, et les atmosphères variées de l'album réussissent à conserver une cohérence émotionnelle au fil de l'écoute.
Rock garage, oui, mais pas que. Les ballades succèdent aux morceaux plus envollés, l'autodérision ("le mec le plus cool de la terre") contraste avec la noirceur toute Daniel Darc de "Johnny Tonnerre", sans que cela ne heurte l'oreille, bien au contraire. L'album est un voyage dans l'univers de Stéphane Guichard, et même plus, dans sa tête. Rarement un titre d'album n'a aussi bien retranscrit l'esprit de celui-ci. Fort Intérieur, ce sont des tripes sur la table, sur fond de guitare bien sentie, accompagnées comme il se doit par une voix peu commune. Plus que ça, il y a une profondeur et une sincérité qui font du bien. Ce rock en noir et blanc sonne toujours aussi actuel, merci les Soucoupes, à bientôt sur scène !