Un peu après leur prestation sur la scène Pression du festival Les Déferlantes, le manager et le batteur d’HelloLisa nous accordent quelques minutes. Ils seront rejoints par le reste du groupe un peu plus tard. C’est l’occasion pour Marc Oséphius du magazine B-Aware et moi-même de mener une interview commune pour en savoir un peu plus sur le groupe de Collioure…
B-Aware & La Grosse Radio : Je ne pense pas de mémoire de « déferleur » qu’un groupe de musique viennent d’aussi près…
HelloLisa : C’est presque vrai, à l’exception d’un groupe qui s’appelle Hector qui venait d’encore plus près lors d’une des premières éditions du festival. Mais ça tu n’es pas obligé de le mettre dans l’interview, on s’en fout…
B-Aware & La Grosse Radio : Vous êtes maintenant sept membres sur scène, pouvez-vous nous expliquer un peu la formation du groupe ?
HelloLisa : Le groupe a été crée en 2005… Je précise que de très bonnes bières locales, des Cap D’Ona viennent d’arriver sur la table donc l’interview pourrait prendre une tournure différente… (nda : Il se marre). C’était un groupe à la base pop folk, avec des guitares sèches pas de batterie, un groupe de reprises avec nos morceaux préférés de rock…
Beaucoup de tambourins, beaucoup de "la la la", puis le groupe évolué, s’est structuré. Des concerts ont commencé à se faire. Depuis 2001, ca fait cinq ans que le groupe est dans sa formation actuelle. C’est devenu un groupe beaucoup plus rock électrique avec beaucoup plus de distorsion.
B-Aware & La Grosse Radio : Comme vous êtes des voisins, vous êtes certainement venus en tant que spectateur au festival Les Déferlantes. Des souvenirs à nous faire partager ?
HelloLisa : On a adoré Arcade Fire. C’était juste immense, avec un final au niveau de la porte sous la pluie alors que les festivaliers sortaient… Très beau cadeau qu’ils ont fait. Foals aussi, on a trouvé ça génial. Iggy Pop, on a adoré… Il y a eu plein de bons groupes de toute façon. Depuis 10 ans, ça monte en puissance chaque année.
B-Aware & La Grosse Radio : Le fait de vous retrouver de l’autre coté avec votre passé de festivalier, ca fait quoi ?
HelloLisa : A travers le tremplin des Déferlantes, on nous a proposé de faire la scène Pression. La scène est excellente, grande, au milieu de la pinède. C’était impeccable pour nous. En plus, on est le premier groupe à avoir joué aujourd’hui, donc tout le public était là devant nous comme les grandes scènes n’étaient pas encore ouvertes… Ils étaient obligés en fait…
B-Aware & La Grosse Radio : La pression, vous vous l’êtes mis ?
HelloLisa : Non, on l’a bue… On avait un peu le stress avant de monter, c’est sûr. C’est quand même un événement majeur dans le département donc quand tu es du coin et que tu joues là, tu as la pression.
B-Aware & La Grosse Radio : Parlons un peu de vos compos. Vous travaillez uniquement en anglais. Pourquoi ?
HelloLisa : Parce que !!! Parce que les influences d’HelloLisa sont dans le rock anglo-saxon, dans le rock anglais. Et américain aussi. Une journaliste a dit il n’y a pas longtemps qu’on lui faisait penser à la scène de Glasgow et aussi à celle de Seattle pur le coté grunge années 90. Nos influences sont anglo-saxonnes, c’est pour cela qu’on compose et qu’on chante en anglais.
On écoute ce genre de musique depuis qu’on a une quinzaine d’années. Il y a de gens qui écrivent très bien en français, qui arrivent à faire passer des messages magnifiques… Pas nous ! En fait, il n’y a pas de message dans nos chansons ! (ils se marrent).
Pour répondre à votre question, il y a trois compositeurs dans HelloLisa. Ce sont les trois garçons qui chantent et qui font de la guitare. Chacun d’entre eux écrit des tranches de vies sur sa propre histoire. On n’est porte-drapeau de rien, si ce n’est la "guinche". Notre message c’est : "vive la guinche libre". La guinche, c’est cette espèce de transe que tu atteins quand tu fais la fête avec tes potes et que t’es joyeux, tu danses même si tu ne sais pas danser, tu "tripes", tu te fous de tout… C’est le lâcher prise. Moi, j’ai un énorme regret c’est que le "stage diving" ne soit pas autorisé aujourd’hui…
B-Aware & La Grosse Radio : Parlez-nous un peu de votre périple à l’Ile de Wight. C’est quoi cette histoire ?
HelloLisa : 43 heures de camion, 40 minutes de concert ! On aurait pu faire 40 heures, mais on s’est arrêté pour manger. Suite à la sortie de l’album au mois d’avril, on avait commence la diffusion du premier titre extrait de l’album : "Lilo & John Wayne".
En plus de la diffusion internet, on a envoyé directement à pas mal d’artistes qu’on aime bien comme notamment Peter Hook qui joue ce soir sur le festival. Parmi eux, on a envoyé au chanteur des Charlatans, un groupe majeur de la scène anglaise du début des années 90 et ce gars a regardé et aimé le clip et "retweeté" à tous ses milliers de fans. De plus, il officie un peu comme programmateur pour les scènes de gros festivals comme celui de l’Ile de Wight donc il nous a proposé de venir sur ce festival. Je lui ai demandé s’il était sérieux et s’il parlait bien du mythique festival avec Hendrix, les Who et plus de 100 000 personnes par jour… Les autres du groupe ont cru à une blague au début mais le mec était super sérieux. On n’a pas trop réfléchi et on a foncé... On s’est régalé c’était énorme ! Un très beau festival, un mélange improbable de musique, de parc d’attraction de fête foraine et blindé de festivalier à fond. On a ramené de magnifiques souvenirs dont notamment une bague en forme de centimètre dont on est très fiers.
La Grosse Radio : Vous êtes beaucoup dans le groupe. Vous avez tous les mêmes influences ?
HelloLisa : Dans l’ensemble oui. On est justement un groupe parce qu’on a un socle d’influences communes. C’est le rock indépendant, la pop des années 90 et 80. Ca nous a amenés à faire de la musique ensemble. Quand on parle d’HelloLisa, on parle assez vite du Brian Jonestown Massacre, de Sonic Youth, d’Arcade Fire et tout un tas de groupes dans ce genre là… On se retrouve dans les groupes qui sont nombreux sur scène et qui foutent le bordel. Après, avec des gens comme Iggy Pop, tu as les coté sauvage, rock ‘n’ roll. Ce mec, on l’admire parce qu’il n’a jamais fait de concessions pour faire plaisir à quelqu’un. Il fait sa musique depuis les années 70 et il se fout de tout. Et nous, se foutre de tout, ça fait un peu partie du cahier des charges. C’est écrit, c’est caché a l’intérieur du CD, c’est une phrase qu’utilisait Stendhal pour signer ces lettre. Il signait SFCDT (se foutre carrément de tout). C’est un état d’esprit et nous on le partage complètement. Mais contrairement à Iggy Pop, on ne se met pas torse nu ou plus sur scène… Après si vraiment il faut montrer son cul… Mais pour moi, batteur, ça risque d’être dur pour jouer…
La Grosse Radio : Et le rock dans la région, comment il se porte ? On parle beaucoup des Limiñanas en ce moment…
HelloLisa : Pour parler des Limiñanas, ce qui leur arrive et totalement mérité. Ce sont des gens qui animent la scène locale depuis des décennies. Ils ont participé à je ne sais combien de groupes « garage ». Ce sont des acteurs majeurs de la scène locale. C’est cool ce qui leur arrive. On a eu la chance de partager une scène avec eux au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, ce sont des gens super gentils en plus. On est super content pour eux.
Après, la scène rock régionale bouge aussi. Ca fait plusieurs fois qu’on se rend sur Nîmes et si tout va bien on devrait retrouver l’année prochaine la scène du festival nîmois This Is Not A Love Song. J’espère qu’à ce festival, les Weird Omen partageront l’affiche avec nous. C’est un groupe d’ici qui est très bien avec d’ailleurs l’ancien guitariste des Limiñanas, Martin Daccord. Martin, c’est un hyper actif, hyper créatif, c’est un mec qui a un talent fou, il joue dans pléthore de groupe. Après, on ne connait pas vraiment la scène rock régionale mais on est ouvert à toute proposition si les gens veulent nous voir jouer.