J’ai découvert les Dancers In Red sur La Grosse Radio avec la chronique de leur nouvel EP trois titres Move And Sting puis par un live report à l’Alimentation Générale à Paris au mois de mai 2016. Deux très belles critiques qui m’on donné envie de faire connaitre le groupe un peu plus aux lecteurs et auditeurs de La Grosse Radio… Les Dancers In Red ont accepté de m’accorder un peu de leur temps après un mini showcase acoustique clôturant leur excellente prestation au festival Les Déferlantes 2016. Allons donc à la découverte de Mathieu (guitare et chant), Marion (basse) et Guillaume (batteur), les trois membres fondateurs du groupe.
La Grosse Radio : Pouvez-vous un peu nous présenter le groupe Dancers In Red ?
Mathieu (guitare et chant) : On a commencé le groupe en 2008 en griffonnant des noms de groupe sur du papier. Au bout d’un moment, Dancers In Red est sorti. On s’est rencontré après avec Guillaume et Marion puis on a décidé de former un groupe. On a commencé à vraiment jouer en 2009. On a fait des compos de suite, on s’est mis dans le bain. Voila comment ça s’est passé.
L.G.R. : C’est parti sur un trio au départ ?
Guillaume (batteur) : Exactement.
Mathieu : Dès le départ, la question de faire des reprises ne s’est pas posée. On est parti directement sur des compos dès le début de l’université. Et tout de suite en anglais… Avant que la question n’arrive…
L.G.R. : Pourquoi ?
Mathieu : Parce qu’en fait les influences majeures du groupe, le rock seventies et même les trucs beaucoup plus récents, tout est anglais ou anglo-saxon. A partir de là, on n’a pas du tout réfléchi à écrire en français. Ca ne correspondait pas à l’identité du groupe. On ne s’aventure pas trop dans ce genre de composition.
L.G.R. : On peut revenir un peu sur les influences du groupe ? Bases communes ? Cultures musicales différentes ?
Guillaume : Nos cultures musicales sont assez différentes mais elles se mélangent plutôt pas mal. Moi, une de mes grandes influences, c’est un petit groupe qui s’appelle Téléphone. C’est donc plus qu’un honneur d’être là ce soir et de jouer le même soir qu’eux sur ce festival.
Mathieu : C’et vrai, il est fan. La première fois qu’on s’est rencontré, il m’a parlé de Richard Kolinka...
Guillaume : Moi c’est donc Téléphone (on a quand même un peu de français dans notre culture) mais aussi Oasis, Police, Queen. Ca reste assez classique, rien de très exceptionnel.
Marion (basse) : Moi j’ai eu peu les mêmes influences que Mathieu. Le coté un peu "old school". On adore les groupes comme les Who, Les Rolling Stones. C’est la base, mais on écoute aussi des trucs un peu plus récents comme les Strokes, les Arctic Monkeys. On reste quand même toujours dans l’état d’esprit du rock qui déménage.
Mathieu : Moi, je suis a 200 % Rolling Stones ! Vraiment ! 69-76 ! Cette période, je n’écoute que ça à longueur de journée. Après, comme Marion, j’écoute aussi de nouveau groupes. Il y a des gens qui reprennent assez bien le flambeau avec cette énergie, cette volonté de faire du rock. On pourrait citer Royal Blood notamment. On est encore chez les anglais. On est très influencés par ce terreau anglais, très influencés par Led Zeppelin et la guitare de Jimmy Page notamment. Le message du groupe se définit assez bien par ses influences C’est du vieux qu’on essaye de faire à la moderne, à notre sauce, sans pour autant faire une groupe de "covers" très très vintage. Nous, ce qu’on aime, c’est prendre tout ça et en faire un truc neuf.
L.G.R. : Et pour faire ce truc neuf, la composition, ça se passe comment chez Dancers In Red ?
Marion : C’est le boulot de Mathieu ! Mattieu compose et écrit et avec Guillaume, on fait des arrangements. On travaille tous les trois en répet’. Matthieu arrive avec une idée puis on essaye de la développer pour aboutir au morceau final.
L.G.R. : Le vrai groupe, c’est vous trois donc et parfois des musiciens s’ajoutent comme aujourd’hui ?
Marion : Exactement, on a deux saxophonistes sur scène depuis peu. Depuis le dernier EP en fait. En studio, on s‘est rendu compte qu’il manquait quelque chose, on a voulu rajouter des saxophones. Et depuis, c’est frustrant quand on ne les a pas sur scène parce que maintenant on y est habitués. Donc, le groupe est peut-être amené à s’agrandir et évoluer…
Guillaume : Mais la base du groupe c’est nous trois…
Mathieu : Et ça, ça ne changera pas…
L.G.R. : Revenons sur ce dernier EP. Comment s’est passé l’enregistrement ?
Mathieu : Pour le dernier EP en date, le plus abouti a notre avis (on dit toujours ça de toute façon), on est arrivé en studio en se disant : "pour une fois on va faire ce qu’on veut". C’était une approche différente des premiers EP ou nous avions essayé de plus cadrer notre travail. On a travaillé cela avec Serge Faubert à Toulouse qui tient le studio de L’Imprimerie. On s’est rencontrés un peu avant. On lui a expliqué ce qu’on voulait, qu’on voulait laisser la parole au groupe. Il a dit : "ok" et je trouve que les trois titres sont vraiment représentatifs de ce boulot-là. Les trois titres sont très différents mais représentent un bon panel de ce que fait le groupe.
L.G.R. : On connaissait déjà vos compos sur La Grosse Radio mais là, on a découvert vos prestations live. Quelle énergie !
Mathieu : C’est une habitude d’être comme ça.
Marion : C’est ça marque de fabrique !
Mathieu : Apres on pourra dire que c’est quelque chose de déjà vu, mais j’aime me démener sur scène, j’aime partager notre musique avec le public. J’aime aller taquiner les gens. Etre sur scène, puis l’instant suivant être au milieu du public. Ca surprend un peu les gens.
L.G.R. : On sent en tout cas chez vous une grande maîtrise de la scène, vous semblez vous être bien amusé pendant votre show…
Mathieu : On aime ça, c’est sûr. On a un peu l’habitude, surtout dans les festivals, d’aller chercher le public. Le festival, c’est toujours une belle rencontre avec les gens. Les gens ne sont pas forcement venus pour nous mais ils sont là. Donc, dès qu’on monte sur scène, c’est "opération séduction". C’est sympa de venir jouer avec le statut d’outsider. Personne n’attend vraiment rien puis voir que certains commencent à apprécier, c’est agréable.
Marion : On sait qu’on n’a rien à perdre donc on donne tout. On reste naturels, on fait ce qui nous plait. On adore partager avec les gens, échanger. Surement qu’ils ressentent ça aussi. On est comme ça tout le temps.
Mathieu : Qu’il y ait deux, dix ou deux mille personnes, on essayera de faire toujours le concert de la même manière. C’est comme ça qu’on voit la musique Dancers In Red, c’est un groupe de live. Même si c’est vrai qu’en ce moment on donne pas mal d’importance au studio, ce qu’on aime vraiment c’est la scène. C’est live qu’on se trouve le mieux, c’est là notre vrai plaisir.
L.G.R. : Parlez nous un peu du futur de Dancers In Red…
Guillaume : Le disque d’or ne devrait pas tarder… Tout comme la grande scène des Déferlantes avec les Insus qui seront honorés de faire notre première partie…
Mathieu : Ce qu’on aimerait beaucoup, c’est pouvoir intégrer un label, faire notre musique dans de bonnes conditions, pouvoir être distribués correctement pour pouvoir toucher un maximum de gens. Je pense que c’est une musique qui peut être porteuse. Quand on parle de rock en France, on dit toujours qu’il y a peu d’artistes. On aimerait reprendre ce flambeau, proposer une musique un peu à la maniera anglo-saxonne mais française.
L.G.R. : Le troisième EP est autoproduit ?
Marion : Tout est autoproduit, on gère tout.
Mathieu : Ce sont les fans qui l’ont payé. Oui… Et on en est très fiers. C’est pour cela que l’on n’a pas pu faire un album tout de suite.
Guillaume : On l’a aussi sorti en vinyle parce qu’on est fans du format. On a privilégié le bel objet.
Mathieu : Sinon, la suite, c’est de tourner au maximum puis faire un album. On y réfléchit depuis pas mal de temps. Fais le calcul, depuis 2009, on y pense. On a pu sortir quelques EP mais l’album pas encore. On veut vraiment le faire bien. On veut encore se faire connaitre sur scène et on part de l’idée que les gens qui nous auront vu live voudront découvrir notre musique en studio après. Pour cela, on est prêts à aller à la rencontre du public et à tourner un maximum.
L.G.R. : Mathieu, le mot de la fin ?
Mathieu : Oui, j’ai un truc à dire ! Un journaliste a écrit une fois que l’on faisait de la power pop ! Absolument pas ! On fait du rock, même du maximum rock tellement on assume le fait de faire du rock !