Jello Biafra And The OGM (+ Super Sans Plomb) au Petit Bain, 21.08.2016

On ne peut pas dire que le sieur Jello Biafra soit inconnu dans la capitale. Au 104 en 2014, ou même à Rock en Seine en 2010, l'ancien leader des Dead Kennedys a déjà eu l'occasion de pousser la chansonnette, avec ses copains du Guantanamo School of Medicine.
2016, Jello Biafra revient, et c'est cette fois la péniche Le Petit Bain qui va accueillir la tempête.

Super Sans Plomb

La première partie est assurée par trois énergumènes tout droit sorti d'on ne sais où. Super Sans Plomb, tel est le nom du combo, attaque un set électro-jazz déjanté, complètement déroutant.
Déroutant d'abord par les tenues de scène. Est-ce en rapport avec le G (Guantanamo) du GSM de Jello Biafra, toujours est-il que le clavier s'affiche dans une combinaison orange du plus bel effet, avec moonboots et cagoule, le choix idéal pour un concert en plein mois d'août. De la même manière, le batteur affute sa frappe très sèche sous une peau de bête, ce qui est pour le moins surprenant étant donné la météo ambiante.

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Seul le bassiste reste sobre vestimentairement parlant. Car au-delà de l'apparence, à coups d'effets divers et variés et empilés, il assure une rythmique à gros son, oscillant entre le Jazz, le Rock tendance Punk, et l'électro underground le plus sombre.

Jello Biafra, très présent sur le côté de la scène, n'en perd pas une miette, et c'est vrai que le show est plutôt agréable, même si un peu compliqué à appréhender. Le clavier, comme possédé par son instrument, est littéralement en transe, et fait le spectacle.

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Quasiment instrumental, hormis une intervention d'un chanteur/rappeur sur un morceau, et deux interventions "bande son" (une interview d'un producteur porno, et le fameux extrait où Depardieu annonce à Michel Blanc qu'il va passer à la casserole dans Tenue de Soirée), le trio propose un set hypnotique, complètement irréel, énergique et allumé. Détonnant devant un public venu pour écouter de la grosse guitare qui tâche (mais pas que, hein, ne tombons pas dans la cariacature bas de gamme !), la prestation génère malgré tout l'enthousiasme du Petit Bain, et le set s'achève devant un public enthousiaste.

Comme toujours, le sujet se creuse sur la page Facebook du groupe,

Après une pause bien méritée, l'heurre de Jello arrive...

Jello Biafra And The Guantanamo School Of Medicine

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Jello Biafra, c'est donc l'ancien chanteur des Dead Kennedys, le groupe qui a explosé le punk hardcore dans les années 80. Depuis 2009, c'est au sein du Guantanamo School of Medicine qu'il sévit, avec plusieurs albums à la clé, et des concerts à foison. Sans oublier les autres activités du monsieur, animateur de conférences sur l'écologie, redoutable débatteur anarchiste, et également DJ. Mais ce soir, le doute n'est pas permis, ce sera rock..

Nous sommes sur une péniche, et c'est donc tout naturellement que le concert commence par "Love Boat", hymne bien connu du punk hardcore, chanté à chaque fin de concert... Ah pardon, récupération de volée : tel Sid Vicious dans le clip de "My Way", Jello Biafra envahit la scène, sobrement vêtu d'une redingote rouge (le thème de la soirée, les vêtements chauds ?), sous laquelle perce le tee-shirt spécialement conçu pour cette mini-tournée, "Nazi Trumps Fuck Off", actualisation d'un titre des Dead Kennedys, dont la signification est pour le moins explicite.

Et c'est parti pour un "Satan's Combover" déchaîné. Dès le début, l'énergie est au taquet, la cale se soulève, et un pogo géant se crée, qui ne s'arrêtera que bien plus tard dans la soirée, lorsque les lumières s'éteindront.

Bien épaulé par des musiciens costauds et un son d'enfer, Jello Biafra va envoyer toute son énergie pour faire tanguer la péniche. Les mytiques morceaux des Dead Kennedys, "Nazi Punks Fuck Off", "California Über Alles" et "Holiday In Cambodia" (en rappel) feront encore plus monter la mayonnaise.

Le verbe toujours aussi haut et clair, Djello Biafra n'oubliera pas d'invectiver Trump et tout ce qui s'apparente à du fascisme, du racisme, du GrandeCompagnisme. Les religions sont remises dos à dos, le militantisme de l'homme et sa pédagogie font mouche dans une salle il est vrai acquise à ses causes.

Après deux rappels, un concert chaud bouillant, une centaine de mimiques, grimaces et autres facéties faciales, quelques slams, des morceaux proches de la transe, c'est finalement menotté (pour de faux, hein!) par son roadie que Djello Biafra, submergé par la folie (c'est aussi pour de faux, n'insistez pas!) libérera la scène. Fin d'un spectacle total punk, hardcore, humain, rock'n'roll, et intelligent.

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

Punk, Hardcore, Dead Kennedys, Concert, Paris, 2016

L'air était frais ce soir-là, sur le pont du Petit Bain.Il faisait nuit, il faisait bon, et on buvait une bière en regardant la Seine. Djello Biafra et son Guantanamo School of Medicine nous avaient apporté de quoi refaire le monde, ou en tout cas essayer. Merci messieurs.

Setlist :
Satan's Combover
People with too much time
Fork boy
Road rage
Hollywood goof disease
Mid-East peace process
California über alles
Let's go stare at bloody dead people
Panicland
Nazi punks fuck off
Pets eat their master
+ Rappels

© photos Rodolphe Goupil

Merci à Pbox concert



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...