Sate, c'est le bol d'air frais musical made in 2016. C'est la Black Panther du rock n roll, celle qui aurait sauvé la saison 2 de Vinyl si Richie Finestra l'avait découverte 40 ans plus tôt.
"Woman is the nigger of the world, woman is the slave of the slaves". Si John Lennon n'est pas l'exemple le plus pertinent en matière de respect du droit des femmes, ces deux lignes issues de son album Sometime In New York City ont un impact dans tous les milieux, y compris musical. Ces nanas fortes, qui nous foutent les frissons à chaque vocalise, et qui donnent l'impression de combattre comme si leur vie en dépendait à chaque concert, ça n'existe que trop peu. Bien évidemment, il reste un certain nombre de contre-exemples, et Sate est un de ceux-ci.
"Warrior", son rythme effréné, ses cuivres et guitares acérés pour accompagner une voix détonante et indomptable. Tout dans le timbre de Sate mène à la jouissance. Ce petit bout de ferme nous hurle qu'elle va nous défoncer si on lui met des bâtons dans les roues, et on y croit. La sauce prend une forme encore plus envoûtante sur "What Did I Do", avec son intro lente, lourde, laissant place à un riff qui en fera vibrer plus d'un.
Et malgré ce ton très combatif, beaucoup de subtilités. La musique est un rock à tendance blues, définitivement soul, aux arrangements groovy et travaillés, malgré des choix sonores plutôt violents. Les basses sont très lourdes, nous faisant penser à du doom des familles (entendons par là celui des débuts, avant même que l'appellation n'existe), et tout est calibré à merveille pour accompagner la voix de Sate, cette dernière tenant l'équilibre de l'album entier sur ses épaules. Equilbré à souhait, RedBlack&Blue sait profiter de ces moments de calmes sur des mid(tempos inspirés, qu'il déverse à mi-chemin, avant de reprendre son rythme incisif sur "Silence".
Crédit photo : Afterellen.com
Inspiré, c'est le terme. On peut sentir tant la rage qui se déverse via la voix de Sate que les morceaux travaillés, qui ont pris le temps d'être travaillés par des musiciens passionnés. Une petite claque comme on en fait rarement ? Assurément. En espérant que cette nouvelle diva fasse encore des siennes et ne soit pas juste le coup d'un soir nous ayant offert un orgasme de 38 minutes dont on ne se souvient que de la saveur.