Les Witchdoktors remettent le couvert ! Pas d'albums depuis 2008 et voilà que le petit nouveau arrive sur nos platines. Les Witchdoktors, c'est presque 30 ans de bons et loyaux services à la cause du rock 'n' roll garage et du punk. Ils ont partagé l'affiche avec les grands noms du genre chez lesquels ils ont puisé leur inspiration. On citera au hasard et sans ordre de préférence les Fleshtones, les Cramps et tant d'autres...
Mais voyons d'un peu plus près ce que le nouveau Voodoo Eye a dans le ventre... D’entrée un petit son trash et gavé de fuzz nous accueille avec "No Pain No Gain". Le chanteur vocifère dans le plus pur style psycho. Les guitares remettent au gout du jour les grandes heures du couple Gretsch – Fender des années 60. Lux Interior serait fier d’entendre ça. L’âme des Cramps est toujours bien vivante.
On trouvera aussi d'autre titres très "crampsesques" comme notamment "Jack Hammer". On y sent aussi les influences garage revival comme les Fuzztones dans ces titres. Parfois le coté punk prend le dessus. Un coté un peu plus léger avec "High Society" nous renvoie aux riffs acérés et sans fioritures des punks façon Ramones. En rajoutant un petit: "One Two Three For" au début, on croirait entendre une compo des quatre faux frères. "7 Days And Seven Nights". Tout un programme qui se veut résolument punk festif. On pense aux Toy Dolls en écoutant ça et on a envie de sauter partout et de faire la fête ! "New Set Of Wheels" est encore un titre dans l’esprit punk rock garage dans lequel on se laisse embarquer sans aucun souci.
On sent aussi chez les Witchdoktors l'âme des pionniers du rock. "Tom’s Whiet Shoes" reste connoté dans les rock fifties sans fioritures, sans concessions. Les Sonics auraient apprécié à sa juste valeur. Les parties de sax sont totalement dans l’esprit et rajoutent une profondeur indéniable au morceau. "Tie Me Up" renvoie aux pionniers du rock n roll. Un rock sévèrement burné façon Chuck Berry. On fait chauffer le riff comme un énorme blues énervé et on se retrouve embarqué à avoir envie de danser et sauter partout. "Tie Me Up", c’est du rock pur jus ! Ca sonne aussi comme les Rolling Stones du début mais en plus trash.
"Walk The Talk" est un bon boogie rock avec une magnifique intro à l’harmonica, bien soutenue par des guitares offensives. Les Witchdoktors s’en donnent à cœur joie pendant les 4 minutes 26 du morceau. L’harmonica reprend ses droits pour un solo puissant. Le morceau monte en puissance pour finir dans un joyeux foutoir ! Yeah ! "Hanging On A Line" envoie du pâté, toujours dans la même veine punk rock teintée de blues. "Mad Elaine" emprunte aussi au domaine de la country burné à la Johnny Cash et au blues. Un savant mélange duquel découle un titre super entrainant qui vous reste gravé dans le crâne pendant des heures… Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaad Elaaaaaaaaaaaaaaine !!!
"Voodoo Eyes", qui donne sont titre à l’album joue dans le registre "monster rock ‘n’ roll". On imagine Screamin’ Jay Hawkins interprétant celle-là pour une compil d’Halloween ou alors une relecture par les Fuzztones sur une deuxième compil "Monster A Go Go"... A noter une chouette partie de slide en guise de solo… "Bad Penny" est aussi un bon gros rock bâti autour d’un riff puissant et entêtant. La distorsion et la fuzz rivalisent d’efficacité pour nous embarquer sur les traces des Sonics ou des Fuzztones. Encore une autre facette des Witchdoktors, "Double Down" se pose comme un morceau "desert surf". La Gretsch fait ce qu’elle sait faire de mieux, elle twangue à mort. Le surf instrumental par excellence façon Phantom Surfers, Dick Dale et consorts.
Trailer Voodoo Eye
Avec ce Voodoo Eye, les Witchdoktors collent totalement à l’esprit rock ’n’ roll en puisant leur inspiration dans la musique garage punk. On y retrouve les influences du rock des pionniers comme celles du blues et de la surf music. Tout cela est mis au gout du jours par les Witchdoktors qui nous livrent un album fort agréable et plaisant de bout en bout ! Encore !!!!