Vendredi 16 septembre, premier jour de l'automne. La pluie que l'on n'avait pas vue depuis plusieurs semaines vient faire des siennes. Du coup le Point Ephémère, situé en contrebas du quai de Valmy à Paris, prend une curieuse couleur, mi-glauque, mi-triste, mi-on ne sait pas trop...
A l'intérieur, Weaves vient de terminer ses balances, pour le concert du soir, qui apportera de la couleur, à n'en pas douter. Venus en Europe jouer leur album éponyme, après une tournée aux états-unis, et avant une autre également chez tonton Sam, Weaves propose 3 dates en France, dont le Point Ephémère parisien.
Rencontre avec Jasmyn Burke et Morgan Waters, respectivement chanteuse et guitariste, à l'origine du groupe.
LGR : Merci de me recevoir, en plein milieu de cette tournée…
Jasmyin : Oui, grosse tournée, plus dense que la dernière fois, dans toute l’Europe. Pays-Bas, Angleterre, Autriche, Suisse, Italie…
Morgan : On visite beaucoup de pays que l’on ne connaît pas, c’est super. On tourne avec nos potes de Dilly Dally, c’est une chouette expérience. Notre tournée précédente en Europe avait été plus longue, 2 mois en Angleterre.
Jasmyn : Puis on repart en novembre, aux USA cette fois, avec Mitski. Ca va être sympa.
Morgan : On adore la France. On joue beaucoup sur des péniches, à Lille, au Batofar à Paris.
Jasmyn : Ca fait du bien de jouer nos chansons devant un autre public, sur un autre continent. On a joué aux USA en mars et avril, et c’est bien de rencontrer d’autres horizons, d’entrer dans des univers différents, des continents différents.
LGR : Vous venez de sortir l’album Weaves, au bout de 3 ans de travail. Qu’est ce que ça représente pour vous ?
Jasmyn : C’est un début. Ca a pris 3 ans parce qu’on a voulu imaginer ce qu’on voulait créer, c’était notre premier album, on voulait aussi bien se connaître. On a pris le temps de se sentir bien ensemble. En tant que musiciens, on a également profité des concerts pour nous améliorer. Ca s’est fait tout naturellement. Donc oui, c’est un début, pour la musique que l’on joue, pour les tournées, pour rencontrer d’autres groupes. On souhaite juste que ça devienne plus grand, plus précis, meilleur.
LGR : Et pour le prochain album, on va devoir attendre encore 3 ans ?
Morgan : Non, moins que ça !
Jasmyn : Un an ! Et sans doute moins. On veut le sortir avant l’automne prochain, c’est l’objectif. On va commencer à écrire après les tournées. Pour l’instant on n’a pas la tête à ça, on est sur la route, on joue, on écoute de la musique, on mange musique, on dort musique…
Morgan : Oui après ce sera le temps de la créativité. On n’aura plus besoin de conduire… On en a assez, de conduire, de passer tout ce temps en voiture.
Jasmyn : On n’a pas de chauffeur, c’est M qui conduit. C’est rigolo, tout le monde pense qu’on a un tour-bus, un tour-manager…
Morgan : On a juste cette petite voiture, c’est plutôt amusant.
LGR : Revenons à la musique. Votre album est déroutant, allant de la pop au rock presque punk, avez-vous une idée pour le définir ?
Jasmyn : Pas réellement… Je ne sais pas, c’est un mélange de beaucoup de choses, on n’a jamais décidé de faire un genre particulier. D’une certaine façon, c’est notre façon d’écrire des chansons, avec l’esprit très ouvert. Dans nos précédents projets, j’étais plus dans des groupes de rock, M était plus dans un genre de pop, et du coup quand on joue on se laisse aller, et on voit ce qui en sort.
Morgan : On n’essaye pas de coller à un style. On n’y pense pas. On y va, c’est tout.
Jasmyn : Et avec tout ça, on a fait un disque !
LGR : Il y a pas mal de dérision sur cet album, que l’on retrouve dans le clip (ndlr : Jasmin en chemise de nuit à fleurs en plein désert…)
Jasmyn : Oui, on n’est pas un groupe sérieux. On ne cherche pas spécialement à mettre de l’humour, mais on n’est pas sérieux, on adore rire, donc ça sort comme ça, naturellement.
Morgan : On est comme ça. Et c’est bien quand la vie devient effrayante, de pouvoir la tourner en dérision.
LGR : Merci beaucoup, bon concert !
Et pour baver un peu, en cadeau, un petit extrait de concert, enregistré quelques jours plus tôt pour une radio new-yorkaise, KEXP: