Motorama – Dialogues

J'étais resté sur ma faim après les deux titres sortis en début d'année, et voilà que les Russes de Motorama sortent un album long. Toujours chez Talitres, qu'ils préfèrent depuis 2012 à l'autoproduction, Dialogues, c'est son nom, contient 10 morceaux et sort le 21 octobre.

On retrouve leur patte avec les synthés hypnotiques et la basse légère, les effets new wave et la voix au bord des larmes, même dans les morceaux enjoués.

Considérant que les maquettes sont parfois mieux que les versions finales, le groupe décide d'enregistrer les albums très vite (ce qui ne signifie pas que la maturation des morceaux est bâclée). C'est vrai que les émotions sont plus présentes avant plusieurs retouches, mais pour se permettre ce luxe il faut déjà maîtriser sa technique. Ce que ces 5 artistes gèrent parfaitement.

pop, synthé, new wave, mélancolie

Photo : Maria Bartulis

 

L'album s'ouvre sur le synthé envoûtant de «Hard Times» puis la basse enjouée de «Tell Me». Il y a une impression d'aigre-doux qui se dégage déjà. Est-ce qu'on sautille sur place sur un rythme gai ou est-ce qu'on pleure en boule dans un coin sur un chant triste ?

Sur «Loneliness» on croit entendre Droopy, le chien qui ne sourit pas en affirmant qu'il est heureux : «I've never been so happy before» gémit Vladislav Parshin d'une voix qui prête à aller se tailler les veines. Et cette impression mitigée fonctionne : on est forcé d'écouter jusqu'au bout pour comprendre où ils veulent en venir.

L'album distille tout de même quelques perles un brin plus souriantes, tel «Signs» et sa ligne de basse guillerette qui pousse à dodeliner de la tête, ou «I See You» qui s'emballe presque, les percussions rythmant le morceau d'un tempo un peu plus rapide que sur le reste ; mais la mélancolie de la voix habille toujours l'impression générale.


Alors, que conclure de Dialogues ? Eh bien c'est un album à la technicité maîtrisée, même si l'on peut trouver que certaines boucles sont trop faciles, l'impression générale est que ça fonctionne bien. Motorama transmet de l'émotion et laisse l'auditeur l'apprivoiser à sa guise.

Pour moi, la meilleure façon de savoir si un album est bon, c'est qu'il appelle à une autre écoute juste après. Encore une fois, je me suis laissé noyer dans l'univers de Motorama.

Pour goûter à la sensation Motorama en vrai, c'est possible : une tournée française est prévue en octobre et novembre.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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