The Used – Vulnerable

Deux ans et demi. C’est un laps de temps raisonnable pour confectionner un nouvel album studio. Mais lorsqu’il s’agit de The Used, c’est vrai que l’on commence à s’impatienter. D’autant plus qu’il y avait de quoi  se demander à quoi allait ressembler ce nouvel opus.  Car, depuis le début de leur carrière, les Used avaient l’habitude de nous livrer des albums en progression constante. Après une première galette brute et énervée, les quatre garçons de l’Utah ce sont mis à expérimenter. A travailler davantage leur son. A faire des albums meilleurs à chaque fois. Puis, en 2009, ils changent de producteur et accouchent d’Artwork. Malheureusement, l’album est moins accrocheur et pêchu comparé à ce dont on avait l’habitude. Le 26 mars dernier, ils nous livraient Vulnerable. Cette fois, ils sont passés par le label indépendant Hopeless Records. En revanche, ils ont choisis de collaborer à nouveau avec John Feldmann, producteur de leurs trois premiers opus.

L’album s’ouvre avec ‘’I Come Alive’’. C’était le premier single à en être extrait. On plonge direct dans une ambiance de film à laquelle le groupe ne nous a pas habitués. J’adore ! Sur le refrain, on retrouve la patate que l’on connait aux compères. C’est un plaisir de réentendre la voix de Bert McCracken. Le son devient électro sur le deuxième couplet. Cela passe très bien. On devrait donc avoir affaire à un album fidèle à The Used, avec quelques innovations.

 

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Couplets sur fond de violons. Refrains sur lesquels Bert s’arrache les cordes vocales. On peut dire qu’on ne s’ennuie pas niveau cadence avec ‘’This Fire’’. J’adhère totalement.

Surprise avec ‘’Hands and Faces’’. Sur les couplets, j’ai l’impression d’avoir affaire à…Shaka Ponk ! Son déglingué. Voix robotisées semblant venir d’une autre planète. Exactement comme nos Français. Puis, on retrouve la folie The Used sur le refrain.
L’intro de ‘’Put Me Out’’ est génialement heavy metal. Le morceau prend ensuite un virage pop punk, pour devenir punk tout court sur le refrain. Le groupe repartira après dans un interlude métal. Très énergique tout ça.
‘’Shine’’ est un morceau assez expérimental. Un peu trop même. L’intro et les couplets sont un peu étranges. Et le refrain ressemble à des Used qui s’essoufflent.
‘’Now That You're Dead’’ aurait pu être parfaite. Mais, au début, on entend des voix (un peu flippantes !) en fond, sur quelques notes de musique spectrales. On se demande ce que ça fait là.

Pas de panique, cela ne dure qu’un court instant. C’est punk et hard à souhait par la suite. Encore une occasion pour Bert de forcer sur ses cordes vocales. Un morceau survolté et ardent.
Parlons de ‘’Give Me Love’’. Emo-pop-punk. Pour ceux qui aiment ce style, c’est bien. Je ne dis pas que ce titre est mauvais. Mais c’est du déjà entendu. Et chanter  « Give me love, give me love, give me love » sur un tel tempo, on a l’impression d’avoir à affaire à ces pseudo groupes pop-punk à la Hey Monday ou Aloha From Hell. Groupes pour adolescentes in love et torturées. A la longue, c’est agaçant.
‘’Moving On’’ commençait bien. Rock et intéressant. Mais non. La chanson n’accroche pas. Un peu sans intérêt. Encore une impression de déjà entendu.
Ça ne s’arrange pas avec ‘’Getting Over You’’. J’ai l’impression d’écouter une ballade ratée de Simple Plan. Les ballades romantiques ce n’est généralement pas mon truc. Ce n’est pas le truc des quatre garçons non plus. Ce morceau vient briser l’élan de l’album. Pour rien.
Heureusement, on repart avec un rythme d’enfer sur ‘’Kiss Me Goodbye » ». C’est vitaminé. Rythmé. Ça claque! Un des meilleurs titres de l’album. Mais, pour ce qui est de la fin…Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. Les gars partent dans un délire beatbox. Genre de musique que je déteste au plus haut point, personnellement. Et surtout, qui n’a absolument rien à faire sur cet album.
Que dire de ‘’Hurt No One’’ ? On va dire que ça passe. Sans faire partie des morceaux  que l’on retiendra. Il manque un peu de vie.
A début de ‘’Together Burning Bright", je me suis dit, bon ok. C’est une ballade. Mais elle semble pas mal. En réalité, plus ça avance, pire c’est. C’est dommage de clôturer ainsi l’album. The Used est un groupe sensé déchirer. Ce n’est pas en finissant sur ce morceau que l’on va avoir envie de remettre immédiatement l’album au début pour l’écouter encore.

Il y a du donc bon, comme du mauvais. L’album ne vaut pas Lies For The Liars. Mais il surpasse Artwork. On peut féliciter les garçons d’avoir su évoluer, une fois de plus. Ils se sont modernisés avec des arrangements, tout en restant dans l’esprit qui leur est propre. Ils ont réussi à garder leur énergie. Même si elle est plus atténuée qu’à leurs débuts. Bert travaille sa voix. Elle est toujours aussi prenante. Douce ou explosive.  Oui, il y a des ratés. L’album n’est pas dingue. Mais pas mauvais non plus. Il y a quelques bons morceaux sortant du lot. Je vous assure qu’il y aura bien un soir où vous aurez ‘’I Come Alive’’ en tête avant de vous endormir. Un peu de patience. Je suis persuadée (du moins, je l’espère), que leur prochaine galette ne sera pas décevante. Car pour moi, The Used n’est pas encore devenu un groupe vulnérable.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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