« Je préfère quand on partage la sueur avec les artistes »
J'ai retrouvé les deux frères à l'origine de Bleeker, Taylor et Cole, dans l'arrière-salle du Garage, les retenant alors qu'ils devaient préparer la scène pour leur prestation du soir en première partie de Royal Republic.
La Grosse Radio : D'où vient Bleeker ?
Taylor : On habitait Bleeker Street dans notre petit village canadien, et vers l'âge de 12-13 ans on a fondé un groupe qui s'appelait Bleeker Ridge. On a joué sous ce nom pendant 13 ans, sorti plusieurs albums, tourné en première partie de grands noms (Papa Roach, Airbourne, …) et puis là on repart sur de nouvelles bases. Depuis 2016 on s'appelle Bleeker, et on change de style, on est moins axés rock pur, on se laisse libre de toucher à tout, d'essayer de nouvelles choses.
LGR : Donc la première production de ce nouveau groupe, c'est un EP, sorti le 30 septembre [qu'on a bien aimé]. Ça trottait depuis longtemps ? Qu'est-ce qu'on attend par la suite ?
Taylor : À vrai dire, les morceaux sont ébauchés depuis Bleeker Ridge, mais ils correspondent à un autre style, alors on a finalement créé cet album très vite. Depuis qu'on a changé de nom on a changé de label, on est chez Five Seven, aux États-Unis. Ils nous laissent très libres, c'est vraiment super, avec eux on peut faire ce qu'on veut.
Le prochain album est déjà tout enregistré, 12 chansons. Il s'appellera Erase You et sortira en octobre. En fait, ce sont des chansons qu'on avait préparées avant, et qui ne convenaient pas à l'ancien groupe. Mais on n'arrête pas de créer. Ce qui me plaît le plus dans toutes les choses qu'on fait, c'est écrire les textes des chansons.
LGR : Comment organisez-vous votre temps ? Comment gérez-vous la tournée ?
Cole : On aimerait bien passer 100 % du temps à faire de la musique, mais il y a toujours des trucs à faire en plus. Genre, se déplacer ! Là on est en Europe, c'est loin ! Non, sérieusement, je ne me plains pas du tout du voyage, c'est la première fois que je suis en Europe, je n'en connaissais que ce qu'on voit dans les films… et finalement c'est bien rendu, c'est un peu pareil dans la vraie vie. C'est super différent de chez nous.
Taylor : Tout à l'heure, on se baladait dans la ville et on voulait rencontrer un vrai Londonien. On a parlé à plein de gens : aucun ne venait de Londres !
LGR : Pour vous mettre dans l'ambiance avant de monter sur scène ici, quel est votre meilleur souvenir de concert en tant que spectateur ? Et en tant que groupe ?
Cole : Je trouve que toutes les petites salles où on rencontre les musiciens en personne c'est toujours mieux que les gros événements. Je préfère quand on partage la sueur avec les artistes.
Avec le groupe, on a joué avec Airborne, c'était fantastique, un truc énorme. Et là, un bon souvenir potentiel : on est en Europe !
Taylor : Un souvenir horrible sinon, c'était quand on tournait au Canada. Là-bas quand il fait froid, il fait vraiment froid, avec de la neige à n'en plus finir. On était sur la route, dans la montagne, on se les caillait, et je ne sais pas pourquoi mais les stations-service sont exactement éloignées d'un peu plus d'un plein. J'ai un souvenir d'atroces marches dans la montagne, la nuit, le froid horrible, pour porter des bidons d'essence de la pompe au camion…
LGR : Musicalement parlant, qu'avez-vous découvert en 2016 ?
Cole : Catfish & the Bottlemen, un groupe anglais.
Taylor : Arkells, un groupe canadien.
Cole : Sinon, Kanye West. Mais si je suis sérieux ! Son dernier album n'est vraiment pas mal !
LGR : Merci pour cet entretien, à vous de vendre votre futur album, Erase You, en un mot :
Cole : Sexy !
Taylor : Comment on dit « ya plein de trucs différents mais ça forme un tout homogène » ? Mais si, il existe un mot je t'assure ! Bon, t'as qu'à mettre : « C'est génial, écoutez-le ! »