Message du rédac’chef : qui veut interviewer Romain Humeau de Eiffel qui présente son nouvel album solo ? Après quelques instants de réflexion, le retour est envoyé pour rencontrer l’intéressé. Ne connaissant l’artiste que par le biais de chansons comme « A Tout Moment », « Sous Ton Aile », « Inverse Moi », « Tu Vois Loin » et autre « Hype », le rendez-vous est pris. Mais c’est avant tout l’envie de converser avec un musicien / auteur influent, d’en savoir davantage sur son écriture et sa manière de penser, de composer. C’est donc avec le ticket de RER en poche le jour J, que la nouvelle séquence découverte d’Ushuaia démarre. Direction le 9e, dans le cadre d’un hôtel que n’aurait pas renié Christian Grey. Avec certes des nuances plus intimes… Et vous allez voir, que le leader d’Eiffel a quelque chose à donner, à offrir…
Paris, lundi 12 septembre 2016. Chaleur écrasante et pleine effervescence de l’après-midi pour la plus belle ville du monde… selon les guides touristiques. Une capitale qui a vue passer dans ses rues nombre d’artistes, de poètes, de tout genre et de toute époque. Et quand on se promène le long des vieux immeubles qui font le charme de Paris, on se dit que par la conjoncture actuelle, on a bien de la chance d’être en vie, alors que d’autres nous observent de très haut…
Ce très haut justement, Romain en doute, il attend de voir. Il attend de croire. En revanche ce qui est certain, c’est que l’auditeur peut croire sincèrement en sa poésie en ses notes qui émanent de la musique, que notre Mousquetaire s’apprête à faire découvrir à son public avec son nouvel album. Notre homme qui a mis son talent auprès du stéphanois Bernard Lavilliers sur « Baron Samedi » (2013), « Acoustique » (2014), adapté « Vendredi ou les Limbes du Pacifique » (2015) de Michel Tournier, publié des albums de l’un des groupes français qui peut s’enorgueillir d’avoir su parler à une génération (et lui parlera encore bientôt), rend hommage à Ferré… L’homme est inspiré.
Donc une carrière (déjà) bien remplie, mais cela importe à monsieur Humeau, qui est un homme heureux, il le dit lui-même. Fier et excité de parler de sa nouvelle œuvre, de citer ses modèles, ses influences. De Dylan à Lennon, en passant par la Môme et Ray Davies Mister Kinks le déchireur d’ampli. Au fil de l’entretien, Romain dévoile son nouvel album solo, qui porte le nom de Mousquetaire, tiré des héros de l’enfance (Les Cadets de Gascogne, Quentin Durward), raconte les thèmes de sa galette que sont, le vote blanc ("Collatéral"), la naissance ("Marjane"), sa vision Parisienne ("Paris"), des histoires qui parlent à chacun… Mais attention, ces textes n’ont pas pour but de faire du remplissage auditif, car Romain attache beaucoup d’importance à son écriture. Beaucoup plus qu’au début de sa carrière. Romain confie avec une belle étincelle, qu’il adorerait écrire une œuvre, un parcours dans lequel chaque auditeur pourrait vraiment se refléter anonymement, comme s’il ne fallait pas faire de bruit. Une douceur de la pensée personnelle et du souvenir.
Comme cet album, qui nous incite à nous installer confortablement, et à écouter, mais toujours avec cette impression de faire comprendre à l’autre que l’on est bien là, et pas forcément pour tout chambouler, tout bousculer, de brandir les poings vers le ciel en scandant qu’il faut tout casser. Ce qui lui à longtemps été reproché d’ailleurs à l’époque de « A Tout Moment ». Mais Romain est honnête, il avoue qu’il n’a pas les solutions, mais qu’il a le droit de faire un constat. Non révolutionnaire. Il précise que c’est important de le souligner. En reconnaissant qu’il est clair que c’est à la portée de tous de contester haut et fort que Marine et Nico sont nazes, mais la solution n’est pas là. Il faut contester au-delà de ça, et de manière plus réfléchie, plus humaine. Car il croit en l’autre, en l’homme, en l’artiste. Mais comme il le souligne lui-même, il n’a pas la solution…
Point sensible aussi qui le touche profondément : le manque de repère de la jeunesse, ce qui concerne l’environnement familiale et éducatif, la révélation de chacun. Cette flamme qui nous dit en nous, c’est ça ! Je veux faire ça ! Romain est quelqu’un qui nous parle, nous chuchote, ne nous guide pas, mais nous inspire. Ce n’est pas un donneur de leçon, mais un témoin, qui sait donner une belle parole à une image que l’on croise tous les jours.
Une inspiration provenant de ses maîtres de lecture que sont Barjavel et Ferré, et puis aussi peut-être d’un autre grand monument, pas évoqué lors de cette rencontre, mais qui est intimement lié à l’enfance de Romain, le gascon Cyrano qui non seulement à la fin de Mousquetaire nous touche… mais avec quel panache !
Rideau
L'album Mousquetaire #1 est sorti le 29 septembre.
La Grosse Radio est partenaire de cette belle sortie.
Tentez de gagner l'album et 2 places pour l'Elysée Montmartre le 23 novembre
Merci à Romain et Victoria pour ce moment partagé
Tifinou
