Une affiche exceptionnelle et une soirée qui le fut tout autant se déroula jeudi 20 octobre dernier au centre culturel Paul Bailliart à Massy. C’est donc aux portes de Paris que nous retrouverons deux magnifiques formations, le fantastique trio Hollandais Dewolff qui donne dans le revival rock seventies et le remarquable duo de blues anglais Heymoonshaker. On ne va pas vous cacher que nous nous sommes déplacés jusqu’à Massy afin de voir tout spécialement le groupe Dewolff. Ces derniers nous ont retourné le cerveau et les tripes avec un (déjà) 5 ème album sorti cette année, le très brillant Roux-Ga-Roux qui récoltera la magnifique note de 9/10 sous notre rubrique chronique Rock. C’est donc avec un gros enthousiasme que nous vous faisons partager cet exceptionnel moment et cette double affiche. Une soirée qui restera pour très longtemps graver dans nos mémoires.
DEWOLFF
Il est près de 20 heures 30 quand nous franchissons les portes du centre culturel Paul Bailliart qui a été refait à neuf il y quelques années et qui offre à l’intérieur un très bel espace de culture, de convivialité et deux salles de concerts entre autres. Nous rentrons dans la plus petite des deux pour ce soir et nous découvrons un lieu idéal pour les concerts. A l’arrivée du trio Dewolff aux alentours de 20h40 sous des applaudissements chaleureux et après quelques minutes où la sono aura recraché du Black Crowes pour nous faire patienter, la salle est bien remplie et nous sommes environ 200 personnes. Le public qui est relativement âgé ce soir est donc constitué d’amateurs de revival rock, de curieux, de fans de l’un ou l’autre des groupes à l’affiche. Certains connaissent donc très bien Dewolff ou Heymoonshaker. Grâce à ce programme remarquable, tout le monde va être très heureux car dans tous les cas, ils verront un groupe qu’ils adorent et une très belle découverte.
A 25 ans de moyenne, ils ont déjà 5 albums, un EP et un double live au compteur en seulement 8 années d’existence. Devant nous, Pablo Van de Poel le chanteur/guitariste prend ses marques ainsi que son petit frère Luka à la batterie et leur ami Robin Piso aux claviers. One, two, three, four, c’est parti pour une heure de bonheur absolu. Le concert démarre sous les chapeaux de roue et on est remonté à bloc dès les premières notes. Les trois garçons portent des looks très rétro et années 70 à l’image de leur musique. Musicalement, on est proche des meilleurs albums de The Black Crowes mais également de groupes cultes tels que Lynyrd Skynyrd et Led Zeppelin. On ressent également beaucoup l’influence de Jon Lord le pianiste et organique qui était un des membres fondateurs de Deep Purple. Dewolff va faire la part belle à son dernier album Roux-Ga-Roux. Chaque morceau est une tuerie et vous enivre de bonheur à en avoir des frissons.
Comme sur disque, ils sonnent comme une jam session avec des morceaux qui durent le plus souvent entre 7 et 10 minutes. Cela paraît simple quand on les voit jouer mais la réalité est tout autre. Les parties sont plutôt complexes et sonner à trois de cette façon et de cette manière-là, c’est très, très fort. On mange dans leur main tant sur scène, c’est juste énorme. On prend une grande claque. Pablo fait un petit effort pour parler avec nous en français en se faisant aider par une dame très rock’n’roll dans l’esprit. La bonne humeur est partout et vraiment, on est scotché par leur aura. Malgré leur jeune âge, en 2016, on peut dire qu’ils sont déjà à un très haut niveau. A l’image de leurs deux derniers albums Roux-Ga-Roux et Grand Southern Electric ainsi que de leur double live sorti en 2015 Live & Outta Sight, Dewollf étale toute sa classe et nous balance leur talent en pleine gueule.
De plus, ils dégagent quelque chose d’incroyablement sains, une véritable simplicité se dégage d’eux. En résumé, ils sont cools, sympas, très beaux à voir jouer et on a le sentiment d’assister au concert d’un groupe énorme qui mérite terriblement d’exploser. Pablo Van de Poel est vraiment né sous une bonne étoile. Il joue brillamment de sa Gibson Flying V et il dispose d’un jeu terrible à la guitare. De plus, il chante très bien. Son petit frère Luka Van de Poel qui fait plus juvénile pousse le chant parfois et à la batterie, sans que cela ne paraisse, il joue en finesse ou tout en puissance et il est remarquable. Que dire également de l’homme à l’orgue Hammond Robin Piso qui nous torche des parties de fous et nous fait décoller littéralement avec son clavier vintage. On a l’impression que ces trois-là sont raccordés les uns aux autres ce qui rend ce groupe si fort et si monstrueux en live. On passerait des heures à vous parler d’eux mais on va bientôt laisser la place à Heymoonshaker.
Ces derniers viendront sur scène rejoindre Dewolff pour leur dernier morceau. On termine donc sur un final d’enfer car avec l’exceptionnel trio plus Andy Balcon à la guitare et son complice, l’incroyable Dave Crowe à la boîte à rythmes humaine (Human Beat box), on est vraiment gâtés et aux anges. Après cette grosse heure de folie et de plaisir très intense, le groupe rejoindra son stand de merchandising afin de vendre leurs cds, leurs magnifiques vinyles entre dédicaces, échanges avec les fans dans la joie et la bonne humeur. On aura l’occasion d’échanger avec eux, de prendre des photos souvenirs et de voir que certains quadras et d’autres se sont fait plaisir en achetant tout ou presque avec l’âme d’un adolescent de 15 ans. On vous a parlé très souvent de Birth of Joy autre trio hollandais cette année mais croyez-nous, il faut vraiment compter sur Dewolff et les soutenir car ils sont tout simplement immenses. A suivre, la deuxième partie de cette soirée magique Heymoonshaker...
crédit photos: Lebonair
Remerciements : Magali Le Ny et le centre culturel Paul B à Massy