Entretien avec Wakrat – Laurent Grangeon


Laurent Grangeon posé au bord d’une piscine à L.A, Californie répond à Bérénice pour La Grosse Radio derrière son PC à Lyon, france, un jour de pluie.
On se salue et on se cause...
On s'entend comme si on était côte à côte !
Le monde est distant d'un cri de mouette...

En France Wakrat n’est pas encore très connu....

Ici à L.A et en général aux Etats Unis non plus mais on espère que ça va venir.

Dans ce trio nous connaissons Tim Commerford le bassiste de Rage Against The Machine et de Prophets of Rage, mais Mathias Wakrat, batteur du trio et toi; Laurent, à la guitare, on ne connait pas votre histoire, ni comment s’est opérée la genèse du groupe. Peux-tu nous en dire plus ?

Laurent -  Mathias et moi ça fait une vingtaine d’années qu’on habite à LA, on s’est rencontré à ici y’a bien 10 ans et on est potes depuis.

On était tous les deux musiciens et il y a deux ou trois ans on s’est dit – « viens, on jamme », parce que moi par exemple j’étais musicien mais je ne faisais pas de musique, Mat non plus. On ne jouait pas live et ça nous manquait donc on s’est « booké » un studio, on a « jammé ». Tout de suite on a bien accroché musicalement. On s’est pris un studio tous les deux 24/24 et 7jrs/7, rien qu’à nous, on a mis tout notre matériel dedans et on a commencé à enregistrer deux ou trois titres, ou même quatre. On s’est servi d’une connaissance de Mathias qui s’appelle Erik Colvin, qui est d’ailleurs devenu l’ingénieur du son de tout notre album et qui, à ce moment-là, a amené son matériel portable dans le studio et nous a enregistré live.
On voulait faire un truc qui sonnait différemment, qui sonnait bien live sans vouloir doubler les guitares, ou tout de suite faire une grosse production. Mat vient du Jazz donc on voulait garder cet aspect jazz live. Et puis au niveau son on voulait un truc vraiment mécanique, rapide avec des influences électro, donc de mon côté pour le son  je me suis tourné vers les rings modulators, tout ce qui est filtre plutôt que vers les chorus, delay et autre phaser.

Là vous étiez déjà avec Tim ou que tous les deux ?

Nan nan, on était tous les deux. Mat et moi en duo. C’était le tout début.
 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

Tim était un bon pote de Mathias déjà depuis quelques années, il faisaient du mountain bike ensemble. Ils s’était connus par l’intermédiaire de Zack (de la Rocha) qui était déjà un pote de Mat qui les a fait se rencontrer autour du bike aussi. Tim n’était pas plus au courant que ça que Mat faisait aussi de la musique car ils ne discutaient pas de ça quand ils étaient ensemble. Un jour, Mat écoutait notre démo dans son camion et Tim a demandé qui jouait. Matt a répondu que c’était nous et Tim à tout de suite dit : " mais moi je veux faire une basse là-dessus ! ". Donc bien sur on a dit - "d’accord ! ".

Et puis voilà, ça s’est fait vachement organiquement. Tim a posé la basse partie par partie pour commencer dans le studio d’Erik Colvin. Mat et moi on continuait dans notre studio à enregistrer dès qu’on avait une minute et on a continué à pondre des titres et à les refiler à Tim par trois ou quatre. Quand on en a eu une dizaine et que Tim a eu posé toutes les basses comme ça, on s’est dit qu’il faudrait maintenant trouver un chanteur. On a cherché une dizaine de jours et Tim est arrivé un soir en disant  « vous savez quoi ? laissez tomber c’est moi qui vais chanter ! ». On a dit « Ok super ! ».

Tout de suite les paroles, la voix et la musique ont été cohérentes et on a vraiment bien accroché. Tim a enregistré les voix et une fois qu’on a eu terminé on était vraiment très content du résultat. On s’est dit – « maintenant il faudrait qu’on se mette tous les trois ensemble et qu’on Jam live tous ces morceaux», ce qu’on avait encore jamais essayé.

C’était quand même un bon challenge parce que je ne sais pas si tu as entendu l’album mais il n’y a pas un titre qui soit en 4/4. Il y a beaucoup d’arythmies et de structures complexes dans nos moreaux. Ça vient des influences que nous avons Mat et moi alors que Tim a toujours été dans groupe plutôt 4/4, aux structures claires.
Du coup c’était un gros challenge pour lui surtout parce que là, il devait jouer la basse et chanter sur des morceaux assez compliqués au niveau de leurs structures. Mat et moi on aime bien ce genre de truc. Quand on est ensemble et qu’on Jam c’est comme ça que ça vient, c’est comme ça qu’on sonne. On ne fait pas exprès de faire des mesures asymétriques ça sonne mieux pour nous c’est tout. Mais les gens ne se rendent pas bien compte de la difficulté de ce que doit faire Tim sur chaque morceaux.

Donc tous les trois quand on s’est mis en studio en mode live, on s’est rendu compte que la tonalité n’était pas bonne pour lui. Il se défonçait la voix et n’y arrivait pas donc on a tout descendu d’un demi-ton et c’était beaucoup plus confortable pour lui comme ça. On a répété 4 heures par jours, 4 jours par semaines pendant 1 mois et on a réussi à pratiquement jouer tous les titres live comme on voulait. Ça c’est fait assez rapidement et c’était épatant, vraiment épatant que Tim arrive à chanter les morceaux et jouer dessus. C’était un truc de fou.
Du coup on s’est dit qu'il fallait se réenregistrer dans la tonalité actuelle et plus partie par partie mais par morceaux entiers de A à Z avec une méthode analogue comme si on enregistrait sur des vieilles bandes. On voulait tous les trois que le son soit un peu live dans la pièce donc on l’a fait comme ça et on est trop content du résultat.
 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

Vous avez enregistré cet album en live directement tous les 3 ou vous avez enregistré chacun vos parties live pour chaque morceau ? 

En fait les basses et batteries ont été enregistrées ensemble. Je jouais de la guitare pour accompagner mais c’était juste pour le témoin. J'ai fait mes guitares après, puis Tim la voix. Il y a eu peu de re/re pour les instruments. On voulait un côté vraiment « in your face », punchy, et c’est comme ça que ça sonne.

Mathias et toi vous êtes Français, comment êtes-vous arrivé à L.A ? Vous étiez déjà musiciens ? D’où venez-vous dans le monde de la musique ?

Mat était musicos de jazz en France, il faisait de la musique bien avant moi, c’est une encyclopédie du Jazz, un mec qui a une connaissance du Jazz impressionnante. Il vient de ça mais a toujours été influencé aussi par le Punk et le rock. Il tape très fort. Il a un côté vachement Heavy en plus.

De mon côté, j’ai grandi avec Bob Marley et The Police. J’ai jamais été vraiment branché musique Française. J’ai commencé la gratte assez tard, j’avais 20 ans. Avant j’ai fait le conservatoire en piano. Je suis parti de France j’avais 22 ans, ce qu’il y avait au programme pour moi en France ne m’intéressait pas du tout alors je suis parti. Je suis arrivé à L.A et j’ai vraiment accroché au style de vie, au temps, aux gens, donc voilà je suis resté et j’ai fait mon petit bonhomme de chemin. On s’est rencontré avec Mat dans son resto il y a une dizaine d’années.

As-tu réussi à faire de la musique tout de suite ou as-tu dû passer par les petits boulots qu’on fait quand on est expatrié-volontaire ?

Ah non, je suis passé par tous les petits boulots, tout le temps bien sûr !

Sur scène vous ouvrez pour les concerts de Prophets of Rage, pour la tournée Make America Rage Again ?

Ouais on fait toute la tournée avec eux.

Et donc Tim qui est le bassiste des Prophets joue la première partie avec vous et fait le concert des Prophets aussi ? Il joue deux sets par soir ?

Ouais on commence avec Wakrat mais Tim dit que ce n’est pas pareil, Il dit que Wakrat est un truc mental : il faut que son doigt se pose, à tel moment sur telle corde, il doit penser à respirer à tel endroit par rapport au chant… Et puis entre notre set et celui des Prophets il y a une heure de battement, il y a un autre groupe entre nous deux : Awolnation qui lui laisse un peu de répit et pour Prophets of Rage il dit que c’est plus de l’aérobic pour lui, il bouge plus.

Dis donc entre le mental de Wakrat et le physique pour Rage quel homme ce Tim ! C’est costaud comme programme !

Ah ouais c’est un animal, une force de la nature, presque un monstre.

J’ai lu dans une interview qu’il avait trouvé plutôt inconfortable d’arriver sur scène dans la position d’un nouveau groupe pour qui les spectateurs n’ont pas acheté de ticket. Est-ce que vous arrivez toujours à emballer les gens qui viennent voir les RATM moins Zack mais tout de même les Rage et qui ne vous attendent pas ?

Ouais ça se passe vraiment bien cette tournée c’est vrai que l’album n’est pas encore sorti et que de la fin de l’enregistrement de l’album jusqu’au début de la tournée des Prophets on avait fait que 4 shows donc un truc ridicule. Du coup quand on est arrivé pour la première représentation des Prophets on jouait les 9 morceaux de l’album direct et c'est tout. Maintenant après une vingtaine de shows on a développé un set sur lequel les gens répondent très bien. Et puis pour ceux qui répondent mal Tim leur parle tous les soirs. Il s’adresse à eux directement.

Oui j’ai vu une vidéo avec un doigt levé ?

Oui si les gens ne sont pas préparés c’est un choc (rire) !

 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

Tu nous as expliqué donc pourquoi c’est Tim qui chante dans le trio, toi je t’ai vu faire des chœurs, n’as-tu pas envie de faire quelques voix sur des prochains morceaux ?

Ah non pas du tout, non non non ! Les chœurs c’est un truc qu’on a bossé avec Tim parce qu’on sentait qu’à ce moment-là il fallait rajouter un peu d’épaisseur dans le morceau. On a essayé de s’en tenir à ce qui était enregistré sur l’album. C’est un grand challenge pour moi aussi et j’aime ça en fait, mais je ne suis pas prêt pour plus.

Après le chant et les chœurs, on pourrait parler des textes de Wakrat. Ils sont très engagés comme ceux des Rage Against The Machine avant. C’est plutôt Tim qui les écrit ou vous les écrivez ensemble ?

C’est Tim qui les écrit. Tous !

Est-ce que vous êtes toujours d’accord avec ce qu’il écrit et ce qu’il dénonce politiquement? Est-ce que vous êtes collés à son message ?

Mathias et moi donnons notre avis oui et on est d’accord la plupart du temps, pas tout le temps. Maintenant on part du principe que dans ce groupe, personne ne dit à qui que ce soit quoi jouer ou quoi écrire donc avec Mat on se dit qu’on ne voit pas pourquoi on lui dirait quoi écrire. C’est cet esprit-là entre nous. De toutes façons Tim c’est Tim on ne pourra pas le changer. Il a des trucs à dire, des convictions et moi ça me va très bien.

Du coup vous êtes les messagers de ce qu’il dit, c’est grâce à la musique de Wakrat que vous pouvez faire réfléchir des personnes sur certains points politiques ou autre.

J’espère bien sûr ! Oui enfin le côté politique est un peu hors de proportion puisque c’est Tim, pour moi y’a un côté plus social qui sort de l’album, c’est vrai que c’est dur de dissocier le politique du social, les deux sont liés mais c’est le côté social qui m’intéresse plus particulièrement de mon côté. Il y a plein de mots qui sont bien vus, des phrases bien chiadées.

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha


As-tu gardé ta nationalité française, est ce que tu votes pour les élections en France ?

Oui je suis Français mais le jour où je vais voter, tu me mets une balle dans la tête s’il te plait !

L’album sort le 8 novembre en dématérialisé et le 11 en physique. J’ai vu que vous aviez des tonnes d’album signés pour ceux qui ont précommandé. Sais-tu s’il en reste et si les gens intéressés peuvent continuer à précommander ?

Ceux qui sont signés, il en reste pas mal. On en a fait plusieurs milliers mais il y a un autre truc super : ce sont des vinyles collectors. On les a fait nous même quand on est allé en Angleterre au mois de juillet. On est parti là-bas pour rencontrer le label. Comme ils sont situés à Londres, on ne les avait jamais rencontrés. On a profité de leurs bonnes idées pour l'album, par exemple pour colorier des vinyles (120 ou 150) avec des pochages, à la bombe. Chaque vinyle sera unique et arrivera chez toi avec une photo du groupe signée et un pochage Wakrat à l’intérieur à utiliser où bon te semble ensuite chez toi. J’ai trouvé vraiment sympa de faire de genre ce cadeau au public.

Tu as déjà un peu parlé de matos, est ce que tu as une guitare fétiche que ce soit pour les enregistrements ou sur scène. Qu’est-ce que tu utilises personnellement et connais-tu les instruments fétiches des autres membres de Wakrat ?

Pour la basse, je laisserais Tim t'en parler. Il en a beaucoup trop ! La batterie, à part le fait que Mat est contre les doubles pédales de grosses caisses, je ne dirais rien non plus. De mon côté je joue avec une Music Man qui est absolument géniale. Les mecs de cette marque sont très forts et en plus ils sont en Californie donc c’est pratique pour moi. Les guitares sont faite ici de A à Z, ils font super gaffe aux détails, du potentiomètre aux frettes, tout est super béton. En plus ils m’ont filé deux guitares, ils sont royaux. Je ne joue qu’avec ça, ces deux grattes. Au niveau matos, je me suis construit un pédalier d’une cinquantaine de kilo, j’ai une tonne d’effets, 3 amplis qui reçoivent 3 signaux chacun avec des effets différents. Il a fallu tout mettre en lien via midi parce que je ne voulais pas faire du "tap dancing" quand il faut changer une pédale sur l’ampli machin, deux switchs sur l’ampli B, trois sur l’ampli C... Je ne pouvais pas, c’était trop compliqué. Donc je me suis fait un truc avec des pédales analogues contrôlables via midi. Bien sur le cerveau qui contrôle tout ça c’est un contrôleur midi RJM Music Technology qui sort de la boite aussi basée en Californie et ça m’aide énormément. J’appuie sur un bouton et tout change, les amplis, les effets… Pour le moment je touche du bois, c’est béton.
 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

Comment êtes-vous arrivés à donner le nom de Mathias (Wakrat) au groupe ?

Tim est venu plusieurs fois avec des noms de groupes différents. Pour certains c’était vraiment n’importe quoi ! Même pas en rêve je n’aurais joué sous ces noms (rires). Et puis ça fait des années qu’il se moquait du nom de Mathias car Wakrat en anglais ça fait wok et rat. Il lui disait : - ”Wakrat ! what kind of name is that ?” Et en fait un jour, il a dit : -« We should use Wakrat ! » et c’est parti comme ça. Moi ça m’a plu tout de suite mais j’ai dit à Mat : - « C’est toi qui voit, c’est ton nom qui sera écrit partout ». Finalement ça passe bien. Tout le monde aime bien. Ça a plu aussi à tout notre entourage donc on a gardé l’idée.

J’ai même entendu Tom Morelo parler des rats en parlant de vous. C’est devenu le nom de famille des rats ?

Ouais, il y a des réactions marrantes sur notre nom.

Pour revenir à votre maison de disque vous avez signé chez Earache. Tu as dit qu’il sont en Angleterre, comment s’est fait le lien du coup entre Los Angeles et les britanniques ? Vous aviez une personne sur place ou c’est par l’intermédiaire de Tim ?

Depuis le début, lorsqu’ils ont entendu les premières démos, ils étaient dedans. Ils voulaient absolument nous signer. Ils savaient qu’on aurait d’autres offres mais ils nous voulaient absolument. Donc quand ça a été le moment de signer, on y est allé très naturellemnt.

C’est plutôt confortable d’avoir une maison de disque qui vient te chercher avant d’avoir un truc à sortir ?

C’est clair que d’avoir Tim dans le groupe, ça ouvre pas mal de portes. Si ce n’était que Mat et moi, on aurait bien plus galéré ! Le truc qui nous a plus aussi chez ce label, c’est que c’était le boss qui nous kiffait et une petite maison de disque comme eux, pas une major, avec un boss investi c’est diffèrent qu’une grosse boite qui s’en fout un peu de toi, pour laquelle tu n’es qu’un numéro, avec des directeurs artistiques qui changent tous les ans. Il n’y avait aucun intérêt pour nous, Earache c’était du « no brainer » (La question ne se pose pas) pour nous.

Justement vous n’avez pas une petite crainte Mathias et toi ? Si Zach de la Rocha veut relancer les compos avec Rage Against The Machine, avec Tim donc puisque le groupe n’est pas splitté, Tim ne serait-il pas dans une situation très inconfortable entre Wakrat et son ancien groupe ? En avez-vous déjà parlé entre vous ?

Non, on en a jamais parlé, c’est pas un truc que l’on peut contrôler de toute façon. Si Rage se reformait et qu’ils décidaient de refaire des morceaux ensemble, on sera 100% avec eux, Tom Morelo est un mec génial et puis y’aurait énormément de fans heureux ! Donc comme ça ne dépend pas de nous, Mat et moi on contrôle ce que l’on peut… Notre musique notre groupe et adviendra ce qu’il adviendra ! Si Tim refait de la musique avec Rage, il a notre bénédiction !
 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

On sent qu’il y a vraiment une osmose et un vrai respect du boulot de chacun. Vous n’êtes pas des gamins ça se sent dans votre fonctionnement et du coup dans l'album.

Ouais c’est vrai ! ça fait plaisir que tu le ressentes. J'espère que le public le sentira aussi.

Parlons des morceaux de l’album justement, le premier morceau c’est "Sober Addiction", c’est votre prochaine vidéo n’est-ce pas ?

Ouais normalement c’est la prochaine.

A propos des vidéos vous avez toujours la même intention de ne les enregistrer qu’avec un drone dans votre salle de répète comme les premiers morceaux ?

Oui, c’était notre première idée de faire toutes nos vidéos dans le studio mais récemment on est en train de changer notre fusil d’épaule. Tim a eu d’autres idées mais je ne peux pas trop t’en parler. On essaye de mettre tout ça sur pied. Pour le moment ce n’est pas finalisé mais si ça marche, ça peut être rigolo.

Un autre morceau de l’album : "Number", que peux-tu en dire ?

On a commencé à enregistrer celui-là avec Mat, c’est sorti très facilement. Là-dessus Tim a posé une basse complétement décalée, ça nous a vachement plu mais on s’est demandé comment on allait arriver à jouer ça live avec la voix par-dessus et en fait ça l’a bien fait. C’est bien barré.

Qu’est-ce que tu peux nous dire sur "Generation fucked" dans laquelle on voit Trump et les anglais face au Brexit?

Ouais c'est marrant, moi je ne trouve pas ce morceau très politique mais plutôt social. Tim a pour référence l’allégorie de la caverne de Platon à force de l’écouter en parler, je suis plutôt d’accord. Ce sont des gens enchainés dans une cave les uns aux autres, y’a un feu dans la cave, ce sont les ombres qui passent derrière le feu qu’ils interprètent comme la vie extérieure. Un jour il y en a un qui se détache et qui se rend compte que ce n’est absolument pas ça. Il revient dans la cave et dit aux autres qu’ils se trompent mais ils ne le croient pas. C’est ce qu’il a utilisé dans le morceau mais je ne trouve pas ça politique à la base, c’est très social. C’est sur que quand tu l’associes avec Tim et un mégaphone au milieu de Londres avec un bus à impérial avec une pancarte Generation fucked dessus forcément ça fait tout de suite plus politique.
 

Rage against the machine, bassiste, Tim Commerford, Mathias Wakrat, Tom Morelo, Zack de la Rocha

J’ai vu que vous aviez un titre en français même si les paroles sont en anglais, c'est Tim qui l’a choisi ou vous et d’où vient-il ?

Pour les titres, c’est toujours Mat et moi qui les avons choisis quand on s’enregistrait. On jammait le soir généralement, on enregistrait ce que l’on avait fait, on le gravait sur cd et dans la voiture en rentrant on se ré-écoutait et on se disait – «  ça c’est bien, ça c’est moins bien, ça non » et ça nous donnait des idées de titres. C’est toujours nous qui choppions les titres comme ça et Tim les a bien aimé donc nous les avons gardés. "La liberté ou la mort" est resté comme ça tu vois, ça a dû être une idée à 2 heures du matin entre Mat et moi en rentrant du studio dans son truck ou dans ma voiture.

Je vous ai découvert avec "Knuckleheadil y a quelques mois. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de morceau avec des paroles très intimes de Tim. Est-ce que c’est encore un titre que vous aviez choisi vous ?

Oui c’est un titre choisit avec Mat et il trouvait que ça allait bien avec les paroles qu’il voulait mettre dessus. C’est le titre qu’on a choisi en premier et c’était une évidence. Pour le public aussi il était bien représentatif de l’album au niveau sonore, rythmique et voix donc ça s’est fait comme ça.
 

Sais-tu qui sont les "Pigs in the blanket" du dernier titre de l’album ? Sont-ils les même pour vous trois ?

(Il rit) J’ai ma petite idée oui. Tu pourrais en parler avec Tim, il sait très bien qui c’est oui ! (re rire).

Avez-vous prévu des dates pour l’Europe ?

Au pire des cas, on sera dans les festivals à l’été prochain. Pour l’instant on n’a fait que Londres et Berlin en catimini l’été dernier mais l’été prochain, tous les gros festival c’est pour nous. On espère peut être avant. L’album sortant en novembre, on ne sait pas si la maison de disque a déjà des plans de tournées aux alentours de la date de sortie mais au pire cet été 2017 c’est sur.

On vous attend avec impatience pour envoyer le pâté !

Avec plaisir ! A bientôt !

 



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