Afterparty – I Hope You Don’t Make It Home

Le pop-punk et le hardcore sont des genres assez fortement éloignés si on ne considère que la musique et pourtant, ils sont au final plus proche que l'on peut le penser au départ. Frontman de la formation ultra-politique et énervé Stray From The Path, Drew York a surpris tout son monde en annonçant son side-project Afterparty. Alors qu'est-ce que cela vaut cet incursion dans le chant clair, dans l'emo et dans les textes à fleur de la peau de la part du leader de SFTP ? Tout simplement la meilleure découverte de l'année, rien de moins que cela.

Drew York est le dernier d'une longue lignée d'artistes venant du monde du hardcore à faire une incartade dans un autre monde, celui du pop-punk. Alors que Andrew Neufeld (chant, Comeback Kid) nous joue de belles mélodies dans Sight & Sound, que Jesse Barnett (chant, Stick To Your Guns) et Tom Williams (guitare, Stray From The Path) forment un duo touchant dans Trade Wind, c'est donc au tour du frontman de Stray From The Path de nous faire offrande de sa belle voix pour Afterparty. L'annonce de la création du groupe a coincidé avec la sortie de l'EP sept titres dont nous allons parler maintenant, I Hope You Don't Make It Home.

Premier titre offert au public mais aussi titre d'ouverture de cet EP, "Leave" pose tout de suite les bases de la musique d'Afterparty - si le nom ne nous avait pas encore donné une quelconque indication -, celle d'un son proche du pop-punk et de l'emo du début du siècle. On navigue parfois entre des influences à la Brand New ou Taking Back Sunday et on aura fait pire comme inspiration. Tout au long de ces sept titres, le quintet nous offre des moments musicaux et vocaux plus beaux les uns que les autres. C'est à la fois rafraîchissant et emprunt de nostalgie, doux et épique, dansant et mélancolique, un cocktail explosif.

 


Pour ceux qui ne sont pas familiers avec Stray From The Path et Drew York, le combo hardcore en provenance de Lincoln, New York est un des groupes les plus vindicatifs de la scène à l'heure actuelle avec des paroles traitant des violences policières, du phénomène des "cis white male", de l'hypocrisie de la politique (et pour cela je vous conseille vivement d'aller voir le clip pour le titre "The House Always Win" à cette adresse), etc. Six mois après la sortie de cet EP, nous avons encore du mal à imaginer que le frontman est aussi capable de nous offrir sa voix la plus douce et sa plume la plus légère qui soit. Loin d'être un défaut, c'est un paradoxe que l'on prend plaisir à apprécier et qui démontre que chacun peut avoir une deuxième sans que celle-ci n'occulte la première.

En ce qui concerne les titres, ce sont sept compositions assez proches les unes des autres et quoi que fortement homogène, on donnera à "Undertow", "This One"s On You" et "One.five.three" la palme des pépites. Du côté des paroles, on ne vous fera pas l'affront de vous en faire l'éloge tant celles-ci sont parfois niaises et peu intéressante - mention spéciale à "Rivals" pour le coup - mais parfois ça fait du bien de changer de registre.
 


I Hope You Don't Make It Home est l'EP parfait pour plusieurs occasions comme pour faciliter l'endormissement, se remonter le moral dans les transports en commun quand il pleut et qu'il fait froit, quand on s'est fait larguer, etc. Il y a toujours une raison valable pour se glisser ces vingt-cinq minutes de bonheur dans les cages à miel alors faites comme nous et profitez.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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