Un des plus grands noms du blues rock américain Popa Chubby est venu brûlé les planches de la Cigale à Paris afin de défendre son nouvel album The Catfish sorti en octobre dernier. Il a reçu d’ailleurs la brillante note de 9/10 au sein de notre rédaction. L’occasion était trop belle de pouvoir écouter en live ces nouveaux morceaux et de voir si l’homme est encore sur scène au même niveau que sa dernière production qui nous a plus que convaincus tant on a aimé son nouveau disque.
Deux mois après notre rencontre avec Popa Chubby à l’hôtel le Général à Paris dans le cadre de la promotion de son nouvel album The Catfish, on est très heureux de retrouver l’homme en concert ce soir. La dernière fois que nous avions vu le légendaire guitariste en live, c’était lors d’un merveilleux dimanche ensoleillé du 1er novembre 2015 au Cabaret Sauvage. Il venait de sortir à l’époque son excellent live Big, Bad and Beautiful. Depuis, on a vécu tellement d’évènements, surtout tragiques, qu’on a presque l’impression qu’il s’est passé 10 années en un an. Du côté de Popa, il a tourné quelque temps encore puis il a dû prendre une pause obligatoire afin de se faire poser deux prothèses aux genoux. Cela lui aura permis de se refaire une santé, d’enregistrer, de sortir un nouvel album et de reprendre les concerts.
Mais ce fut difficile pour l’artiste de s’arrêter tant jouer en live, de tournée à travers le monde, c’est toute sa vie et depuis si longtemps. Il est 19h30 et la Cigale est correctement remplie pour le moment et c’est son vieux compère et claviériste Daves Keyes qui fait la première partie. Durant 25 minutes, il va chauffer la salle de son blues jazz et il nous fera plonger dans l’ambiance et l’esprit de New-York des années 50/60. Sans temps mort, le batteur, le bassiste et l’immense Popa Chubby retrouvent Daves Keyes sur scène. One, two, three, four, les premières notes raisonnent dans la salle, il est 20 heures. Les shows commencent tôt avec le New-yorkais, il a perdu un peu de poids en un an et il a l’air plus en forme. Par contre, une chose qui ne change pas, c’est son immense enthousiasme à jouer devant nous et devant une salle pleine comme un oeuf maintenant.
Il va porter un bonnet et des petites lunettes le temps des deux premières chansons et il finira par virer tout cela tant il devient bouillant comme le reste de la salle. En deux temps et trois mouvements de guitare, il aura déjà mis ses fans dans sa poche. Au balcon, les gens sont debout et il faut dire qu’il y a une ambiance extraordinaire ce soir avec une salle remplie d’amateurs de blues, de rock qui fait véritablement la fête à Popa Chubby. Ce soir, il joue encore et toujours avec sa Stratocaster de 66 qui ne le quitte jamais et avec laquelle il a un tel véçu. Son jeu de guitare d’ailleurs est toujours monstrueux, qu’est-ce qu’il envoie Popa, c’est impressionnant qu’on en aurait presque des frissons. Il nous filerait presque une «pop a chubby». Son style reste toujours agressif et influencé par Willie Dixon, Jimmy Page, Randy Rhoads, Albert King et Jimi Hendrix bien évidemment.
Il jouera quelques titres de ce dernier, Hendrix c’est son maître, notamment "Hey Joe", "Little Wing" et "Foxy Lady". Rayon reprise, on aura droit entre autres à un titre de Motörhead, à "Hallelujah" de Léonard Cohen et en rappel sur la fin du set au morceau "Purple Rain" de Prince. Très souvent, il nous remercie tant il aime son public français, la France et Paris. On le voit souvent en transe, ses yeux partent, il lâche tout et improvise parfois. Ses musiciens sont au taquet, à son diapason et ils doivent le regarder souvent afin de le suivre dans sa folie. On prend vraiment une grosse claque ce soir et qu’importe le morceau joué, c’est le pied. Des reprises fantastiques, des chansons de son nouvel album, des vieux titres, tout y passe car Popa Chubby a décider de nous faire mettre un genou à terre.
Pendant 10 minutes, il va se taper un délire avec son batteur sur un kit restreint. Et oui, notre Popa a le sens du rythme et on passe un excellent moment à les voir jouer tous les deux et cela nous offre ambiance et complicité générale. Pour terminer, on pourra voir par moments le maître du jeu se levait de son gros tabouret et jouer debout preuve qu’il doit se sentir nettement mieux depuis son passage sur le billard. Au moins, il souffre moins et il peut se déplacer un peu plus facilement. Au bout de 2h30, Popa Chubby et ses musiciens nous quittent sous une standing ovation et ce soir, il est très facile de vous avouer qu’on a pris une claque monumentale.
Chapeau bas Popa....
durée du concert 2h30
crédit photos: Rodolphe Goupil
Remerciements à la Cigale et tout particulièrement à Amar