Bobby Kimball – We’re not in Kansas anymore

Le retour de Joseph Williams au sein de Toto a été tellement tonitruant, tant par les tournées que par la qualité du dernier album, qu'on en a oublié ce qu'est devenu ce bon Bobby Kimball. Entre une ribambelle de dates en solo dans des salles de plus en plus petites et à la qualité d'interprétation de plus en plus déclinante, le père Kimball est un peu oublié de tous. Ce n'est pas son nouvel album, We're not in Kansas anymore, qui lui apportera un intérêt nouveau.

Premièrement, il est de bon ton de se rassurer sur un point : si ses prestations scéniques laissent à désirer, ceux qui ont rêvé sur le timbre puissant de Bobby Kimball ne seront pas déçus. Parfois trésaillant, il s'offre malgré tout ici une seconde jeunesse. Ajoutons à ça des musiciens qui n'ont aucun mal à faire le taf avec un groove prononcé et on pourrait avoir un album tout à fait correct dans trop d'efforts. On pourrait donc presque penser qu'à part une pochette qui pourrait faire passer immédiatement l'album dans le bac à 5 euros chez OCD, le tout est un petit bonheur.

Malheureusement, le monde musical n'est pas toujours utopique quand on a ses derniers cheveux blancs et plus grand chose à dire, et le réel effort à faire, celui de la composition, laisse clairement à désirer. En plus de proposer des titres faiblards et clairement inintéressants, We're not in Kansas anymore se targue de choix de sonorités qui ont clairement 30 ans de retard.


Source photo : i.ytimg.com

Sur une volonté de faire un revival envers ce qui a qualifié le son de Toto durant les années 80 (Isolation, Farenheit, ce genre d'albums qu'on aura pu trouver pertinent dans leurs contextes mais qui ont un peu mal vieilli), Kimball en oublie l'époque à laquelle il sort ce nouvel album. Et c'est assez triste de voir un tel amas de talent qui service d'un tel décalage. Un morceau comme "Scam", qui représente ce qui y a de mieux sur l'album, aurait pu gagner en efficacité s'il ne semblait pas sorti du best of d'un vieux groupe de glam disparu.

Ajoutons à cela un trop grand nombre de balades inutiles et ridicules et on obtient non seulement un album qui retourne au placard très vite, et n'ayant d'intérêt que pour les collectionneurs assidus, mais aussi une souffrance à subir pendant une quarantaine de minutes dont on se serait volontiers passés. Faire allusion à Dorothy c'est bien, aller voir le Magicien pour trouver l'inspiration, c'est mieux.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 3 / 10



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