Sur les panneaux d’affichages public de la ville de Melun, on peut lire sur de grandes affiches : "Scores Release Party Deuxième EP The Gate To Leave". On se replonge alors quelques années en arrière. Il y a quatre ans me semble-t-il les Scores étaient un groupe lycéen inscrit dans un Tremplin Rock à l’initiative de la communauté d’agglomération locale. Le début d’une belle aventure… Ces jeunes rockeurs ont patiemment mais surement gravi les échelons. On les a déjà croisés sur La Grosse Radio en 2014 pour leur premier EP.
Ce 19 novembre 2016, les Scores sont sur le point d’investir la salle du Chaudron au Mée Sur Seine. Un club ce soir en configuration rock prêt à accueillir quelques centaines de furieux fans de cette "musique du diable".
Et ce soir, les Scores ont mis toutes les chances de leur coté pour nous préparer un bien belle soirée. Les Fallen Eight, issus de la même scène ont ouvert le bal malheureusement pour moi avant mon arrivée. D’après ce que j’en entends, le public a bien apprécié.
Ce soir les Scores ont aussi invité les Pogo Car Crash Control qui eux aussi viennent de sortir un effort vinylique sous forme d’EP 6 titres, le premier pour eux. Ces gars (et fille à la basse) ont le vent en poupe. Déjà repérés par La Grosse Radio il y a quelques années en première partie de Twin Arrows, le combo n’a rien perdu de son énergie. Ceux qui les ont vus lors de leur dernier passage au MaMA Festival de Paris (voir lien live report sous l'article) ne me contrediront pas.
Et ce soir c’est encore la même chose. Le principe est simple, chez les P3C on commence le set à fond et puis on essaye d’accélérer le plus possible ! Résultat : quelques belles paires de claques dans la face ! Le duo de guitaristes interagit à merveille et la complicité entre les deux se trouve mise en orbite par une section rythmique métronomique. C’est bien fait ! On louera encore une fois le chant assumé dans la langue de Molière.
Niveau influence, le grunge à fond ! On lorgne aussi du coté du rock garage de Ty Segall par moment. Pas facile de tenir à ce rythme pendant tout un concert ! Si on veut chercher la petite bête, on dira que certains passages gagneraient du sens et du feeling s’ils étaient joués un peu moins vite et ils permettraient aux musiciens de reprendre leur souffle. Parce que quand même, c’est une performance de jouer et chanter à ce rythme à fond du début à la fin… Mais merde, on n’est pas là pour enfiler des perles !
Avec à peine vingt balais au compteur, peut-être même pas, ces gars là font preuve d’une maîtrise impressionnante pour capter un auditoire. En tout cas, la place est maintenant bien chaude pour l’assaut final des Scores venu apporter la bonne parole devant un public conquis.
A peine la crinière bouclée du chanteur dessinée dans l’ombre du coté de la scène, que l’on assiste à une scène d’expiation cathartique d’un jeune public venu communier avec ses héros. Pire qu'à l'époque des Beatles ! On est clairement sur l’aboutissement de quelque chose. Cette officialisation de la deuxième livraison du groupe va se passer dans un cocon comme à la maison. Et forts de ces conditions optimales, le groupe commence à envoyer !
Dans un registre finalement assez éloigné des P3C, les Scores distillent un heavy rock bien ficelé. L’esprit d’AC/DC est toujours bien présent. Pas étonnant que le taulier à la guitare rythmique officie sur une rutilante Gibson SG couplée à un bon vieux Marshall ! Je ne vais pas ici disserter sur le solo de "Good Night" ou le break the "What About Your Dreams". Je n’ai pas encore assez bossé ce nouvel EP. Mais quand on prend ces nouveaux titres en pleine figure et joué devant un public conquis, la magie opère. Evidemment, des choses sont perfectibles mais là n’est pas le propos.
Ce soir, le public est venu écouter son groupe et le groupe lui donné ce qu’il voulait. Et ça, ce n’est pas une chose commune. Le combo a su fédérer tout au long des ses quelques années d’existence une petite armée de fidèles suiveurs. Ca, c’est pour moi l’essence même du rock ‘n roll ! Fédérer par la musique ! Donc, moi je dis bravo ! Petit moment fort agréable et prouvant ce regroupement autour de valeurs communes, le groupe s’attaque à une reprise des Toxic Twins, "Love In An Elevator". On invite au passage le hurleur de Fallen Eight et voilà que tout le monde se retrouve autour d’un des standards de ce rock ‘n’ roll que tout le monde est venu célébrer ce soir… Une bien belle image !
Résultat des courses : même si l'on pourrait jouer les blasés et se focaliser sur quelques critiques concernant tel ou tel musiciens, cibler quelques imperfections, je préfère garder le souvenir d’une soirée agréable sous le signe de la musique qu’on aime (aucune allusion ici à Johnny Hallyday). Les Scores et les P3C nous prouvent que le rock n’est pas mort et on attend avec impatience qu’ils nous le confirment très rapidement avec leurs premiers longs formats !
Long live rock ‘n' roll !!!