Beaucoup les ont découverts cette année avec le single ''Way Down We Go''. Un titre chouchouté par les radios françaises, mais loin de refléter l'identité de Kaleo. Avec nous, plongez dans l'univers de ces Islandais qui ont sorti leur second effort en juin dernier.
Formé en 2012, Kaleo, qui signifie ''son'' en hawaïen, est actuellement composé de quatre amis d'enfance: Jökull Júlíusson (voix et guitare), Davíð Antonsson (percussions et voix), Daníel Ægir Kristjánsson (basse) et Rubin Pollock (guitare et voix). Après un premier disque éponyme en 2013, la bande est revenue cette année avec A/B, sorti via le label Elektra. L'opus a été produit par Jacquire King (Kings of Leon, Tom Waits, James Bay), avec la contribution de Mike Crossey (Arctic Monkeys, Foals, Keane) et Arnar Guðjónsson.
A/B se révèle surprenant, car très éclectique, et différent de l'image que l'on pouvait avoir de Kaleo à l'écoute de ''Way Down We Go''. Ce single se présente un effet comme un morceau plutôt pop. Introduit par des notes de piano, le titre est simple, léger, lancinant, son refrain est entêtant et entre rapidement en tête. La voix est profonde, le mix parfait pour charmer les radios et le grand public. La guitare s'envole ensuite vers des riffs plus bluesy.
Car le blues est une des influences majeures de Kaleo. On le perçoit dès ''No Good'', le premier morceau de la galette, et l'un des meilleurs. A mi-chemin entre le garage et le heavy-blues, le son est brut, la batterie est sauvage. Autre belle réussite de ce disque, le titre ''Broken Bones''. Ce n'est pas un hasard s'il rappelle le Texas, car c'est là que l'album a été enregistré. Il s'agit d'un titre roots aux délicieuses notes low-fi et minimalistes. Le tambourin évoque le bruit des chaînes dont le protagoniste du morceau veut être délivré.
Avec A/B, Kaleo nous fait danser à plusieurs reprises, notamment avec l'énergique ''Hot Blood'', un titre rock et efficace, ou avec ''Glass House'' et ses accents pop et festifs. Le disque est aussi teinté de plusieurs balades, la plus belle d'entre elles étant "Vor í Vaglaskógi". Pas besoin de parler Islandais pour se laisser submerger par l'émotion que procure cette chanson. Si le disque nous projette souvent en Amérique, c'est bien en Islande, dans les merveilleux fjords, que nous emmène ce titre dépouillé, accompagné de quelques notes de violon. Un vrai moment de rêve et de poésie.
Toujours dans le registre des chansons douces, ''Automobile'' apporte une touche country au disque et nous fait déjà rêver de road trip estival, tout comme l'acoustique ''Save Yourself'' et ses intonations folk. Avec “All The Pretty Girls”, Jökull Júlíusson se prête à un nouvel exercice vocal. L'organe du chanteur est décidément l'un des atouts de Kaleo. Une belle voix grave que Júlíusson peut rendre rauque, puis très aiguë sur le morceau suivant. L'opus s'achève finalement avec l'épique ''I Can’t Go On Without You'', la chanson la plus longue du disque (6min17). Si on ne boude pas son plaisir d'avoir une ballade de temps en temps, ici, Kaleo en abuse. Ce qui a pour effet de ralentir complètement la seconde partie du disque, bien moins intéressante que la première.
Folk, rock, blues...la musique de Kaleo se décline en différentes facettes. La formation explore divers horizons, ce qui peut être un point fort, comme un point faible. Car il manque au groupe une réelle personnalité, une marque de fabrique. On peut également reprocher à la bande un manque d'originalité, car elle n'invente rien de bien nouveau. A/B est un bon disque. Il pourra être retenu dans les pépites 2016, mais il sera malheureusement vite oublié.
Tracklist:
1."No Good"
2."Way Down We Go"
3."Broken Bones"
4."Glass House"
5."Hot Blood"
6."All the Pretty Girls"
7."Automobile"
8."Vor í Vaglaskógi"
9."Save Yourself"
10."I Can't Go on Without You"
