Formée en 2004, la formation anglaise de YMAS n’a cessé d’évoluer dans son style musical au fil du temps. Au départ plutôt pop/punk mais dérivant plus tard vers un rock plus indépendant et alternatif, le groupe va sortir ce 6 janvier son cinquième album chez PIAS. L’absence médiatique pendant ces 2 longues années n’a pas été synonyme de repos, puisque ce nouvel opus nous réserve bien des surprises !
Pour résumer un peu ce que You Me At Six ont accompli ces dernières années, on va citer ça : ils ont joué dans les mythiques salles Alexandra Palace et Wembley Arena de Londres. Et puis, ils ont quand même placé deux albums dans le TOP 5 et un à la première place. Ce dernier, Cavalier Youth, fut l’objet d’avis mitigés. Trop plat, pas assez abouti et pas forcément bien intéressant. Mais rassurez-vous, le quintette a su relever le niveau.
Pour ce projet, les musiciens se sont entourés d’un nouveau producteur : Jacquire King (Kings Of Leon, James Bay). Qui dit nouveau producteur dit également nouvelles techniques d’enregistrement. En effet, une des méthodes préférées de King, c’est la captation live. Les membres de YMAS ont donc joué en studio tous ensemble, en même temps. Et le résultat est bien plus que satisfaisant. Le premier exemple est tout simplement le titre éponyme: énergique et doté d’un riff efficace, dans la lignée de ce que fait le groupe habituellement. «Heavy Soul» (un hommage à David Bowie ?), «Make Your Move» et «Swear» répondent également à l’appel quand il s’agit de retrouver l’essence même du combo. Le groupe a aussi essayé d’incorporer des éléments electro, mais le tout agilement. Globalement, les harmonies restent très habiles et offrent un ensemble irréprochable.
En parlant de nouveautés, les 5 amis ont collaboré avec Iain Archer, ancien membre de Snow Patrol, pour enregistrer la lente et touchante «Take On The World». Celle-ci est un peu dans le même esprit que «Wild Ones» ou «Crash». Les arpèges, tout en douceur, accompagnent parfaitement Dan Flint à la batterie et se marient à merveille avec le chant du leader.
Ce qui se ressent davantage dans l’album, c’est la volonté d’essayer de nouvelles choses, de prendre des risques et de percer encore plus. Les morceaux envoient du lourd, les guitares sont beaucoup plus incisives et mises en avant («Plus One» en est l’exemple le plus flagrant). On apprécie également la charismatique voix de Josh Franceschi, émouvante à souhait dans les ballades (la superbe «Give», une des pièces maitresses de Night People) et prenante à la fois.
Il est nécessaire de s’arrêter sur une certaine piste, «Brand New». Avec une intro envoutante et un petit riff qui rappelle les heures de gloire de U2, elle s’impose incontestablement comme la grosse claque de l’album. Fini le temps des chansons cool mais pas assez creusées, YMAS paralysent l’auditeur avec des refrains et une instru qui prennent aux tripes.
A peine le temps de se remettre de nos émotions, l’enchainement «Swear» et «Make Your Move» apparaît sauvagement. Les anglais ont décidé d’envoyer la sauce, et celle-ci est un pur délice. Ces deux morceaux sont puissants et «Make Your Move» bénéficie d’un breakdown ultra rock ’n roll. Nous ne sommes pas arrivés au bout de nos peines puisque les petites touches indie rock viennent pimenter l’excellent «Can’t Hold Back». Les instruments claquent une dernière fois à la fin de «Spell It Out», et c’est un gros OUI.
Si You Me At Six revendiquent des influences hip/hop dans Night People parce qu’ils en ont écouté pas mal en studio, nul doutes que ce nouvel effort est un condensé de tubes rock (10 chansons, trop peu pour un si bon album). Ils ont toujours réussi à se démarquer de part leur musique originale et des mélodies subtiles, mais aujourd’hui, ils prouvent que la scène rock britannique est loin de s’éteindre. Le talent de Josh, Max, Chris, Matt et Dan explose littéralement dans Night People, un ensemble cohérent, bien mené et produit de manière intelligente.
Tracklist:
Night People
Plus One
Heavy Soul
Take On The World
Brand New
Swear
Make Your Move
Can’t Hold Back
Spell It Out
Give