C’est LA figure montante du punk rock moderne et LA valeur sûre des prochaines années. Après avoir sorti un premier album en 2015, Frank Carter revient avec The Rattlesnakes de façon remarquable. Modern Ruin est attendu pour le 20 janvier chez INTERNATIONAL DEATH CULT /KOBALT/ PIAS. Alors, que nous réserve le petit rouquin cette fois ? Réponse maintenant.
Frank Carter a derrière lui une carrière déjà bien remplie: ex-leader du groupe de hardcore Gallows, ex-chanteur du groupe de pop/rock Pure Love, tatoueur, dessinateur et véritable performer, il serait très long de décrire toutes les étapes de sa vie artistique. Ce qui est certain, c’est qu’avec lui, on ne s’ennuie jamais.
Si vous vous attendez à un album dans la lignée de BLOSSOM, passez votre chemin, ou ouvrez votre esprit et admirez le génie du bonhomme. Les deux premiers single «Snake Eyes» et «Lullaby» avaient posé d'emblée les fondations: Frank Carter s’est calmé et revient à une musique plus douce, plus accessible. Mixé par Catherine Marks (Foals, Wolf Alice), Modern Ruin envoie des sons industriels aux mélodies travaillées et aux refrains taillés pour les stades.
L’opus s’ouvre avec une belle ballade au piano («Bluebelle»), puis on rentre directement dans le vif du sujet: l’enchaînement des 2 titres déjà connus ne laisse pas de marbre et donne tout de suite le ton. Et c’est là que la magie opère. Le reste du disque est tellement diversifié et moins agressif que son prédécesseur qu’on se demande comment une telle transition est possible. «Vampires» est impressionnant avec son pont instrumental blues / rock, un peu folk sur les bords, qui se termine par un break des plus explosifs. Mais le monsieur ne s’arrête pas là et ajoute des arrangements pop / psyché dans «Wild Flowers» (qui, au passage, raconte l’histoire d’un mec qui tombe amoureux). L’outro ressemble même à «Stingin Belle» de Biffy Clyro, une des plus grandes influences du groupe.
Ce sont vraiment dans les bridge que l’on peut remarquer le jeu de batterie époustouflant de Gareth Grover, notamment dans «Real Life». Toujours est-il que l’on retrouve tout de même ce qu’on aime chez Frank Carter: sa voix éraillée, totalement mise en valeur dans la plupart des morceaux. Des titres comme «Acid Veins», «Thunder» ou «Jackals» auraient tout à fait eu leur place dans BLOSSOM, mais on est ravi que l’artiste ait su prendre des risques. «God Is My Friend» renoue avec ses véritables racines: du punk rock lourd et violent, où les guitares sont de nouveau brutales et criardes.
On se prend une grosse claque (#euphémisme) à la fin de l’album, quand le titre éponyme arrive dans nos oreilles. Un riff ravageur d’entrée, une instru complètement barrée… le Frank Carter que l’on connaît est de retour. Bref, «Modern Ruin» est la chanson la plus «rentre-dedans» que le groupe ait pu composer. Une véritable pépite! Et pour terminer l’album en beauté, «Neon Rust» joue le rôle comme il faut : un mid-tempo relaxant, teinté d’influences rock où Carter vient poser son chant angélique et prenant.
Quoi qu’il en soit, ce second effort est excellent et nous fait déjà aimer 2017, musicalement parlant. Bourré de sonorités différentes et hyper variées, Modern Ruin est la preuve que le punk n’est pas mort. Sa complicité avec les serpents à sonnettes se ressent de plus en plus et Frank Carter ajoute là une pièce maitresse dans sa discographie personnelle, pour le plus grand plaisir des auditeurs.
Rappel: Frank Carter & The Rattlesnakes seront en tournée Française avec Biffy Clyro pour 3 dates à ne pas louper (l’Olympia, Le Radiant à Lyon et Le Bikini à Toulouse fin janvier). C’est pour cette raison que la sortie de l’album a été avancée d’une semaine 🙂
TRACKLISTING
01. Bluebelle
02. Lullaby
03. Snake Eyes
04. Vampires
05. Wild Flowers
06. Acid Veins
07. God Is My Friend
08. Jackals
09. Thunder
10. Real Life
11. Modern Ruin
12. Neon Rust