En ce début d’année 2017, on a encore une nouvelle fois grimpé une belle montagne à la Grosse Radio Rock, celle des Mountain Men dont on avait déjà gravi le col avec un grand bonheur, c’était le 10 décembre dernier au Sonambule de Gignac. Leur nouvel album Black Market Flowers étant sorti le 18 novembre, le groupe débutait alors leur nouvelle tournée. Pour ce nouveau disque et cette nouvelle aventure qui démarre, le duo est devenu quatuor. Mister Mat et Barefoot Iano ont intégré Monsieur Denis Barthe (The Hyènes, ex-Noir Désir) à la batterie et Olivier Mathios (the Hyènes) à la basse. Après les éloges de leur concert dans le sud de la France en fin d’année (voir liens sous l'article), on était très heureux de se rendre en ce début d’année au Café de la Danse à Paris et de gravir cette belle montagne à nouveau mais cette fois-ci, avec un autre randonneur qui aime particulièrement et ça tombe à pic, l’Isère et l’Australie.
Il est 20h15, on rentre dans la salle, qui se situe à deux pas de Bastille. Il fait un froid glacial, cela tombe bien, on est sûr que la musique blues et rock de Mountain Men va nous réchauffer. On est bien accueilli et c’est toujours un grand plaisir de venir ici dans cette salle de 500 places qui offre un cadre magique.
A 20 heures 30 pétantes, devant une salle quasiment pleine et un public relativement âgé, visiblement très motivé, un premier duo débarque devant nous, celui des petits derniers arrivés Denis Barthe et Olivier Mathios en guise de présentation classe et rapide suivi par le second duo, celui des membres historiques du groupe, Mister Mat au chant, guitare et de Barefoot Iano en seconde voix, harmonica et histoires drôles à fort accent australien. Voilà donc devant nous, la nouvelle monture de Mountain Men qui sont maintenant quatre comme on vous le disait en introduction. One, two, three, four, ça démarre pieds au plancher sur un tempo bien rythmé et bien balancé. Le groupe nous fait forte impression d’entrée de jeu.
Tout est en place en réalité. C’est carré, ça balance fort, ça joue fortement bien et comme dira Mat l’isérois au cours du concert "le blues, c’est chiant mais pas autant que le reggae". Avec son humour décalé et si drôle, il nous fait marrer mais surtout, on peut lui dire haut et fort à notre montagnard, on ne s’ennuie pas, bien au contraire, on s’éclate même et tout sourire en plus. Alors oui, le blues, ça peut être chiant mais avec une couleur aussi rock que celle des Mountain Men, ça ne peut être le cas. Si le groupe est blues certes, il est sacrément heavy et bien rock. On adore et la salle s’éclate. L’ambiance est vraiment chouette et on passe un excellent moment avec eux qui va durer deux heures au total. On a droit à une grosse partie du nouvel album et naturellement à certains vieux titres qui avaient déjà fait leur réputation par le passé.
Après quelques morceaux bien péchus, on vivra une très belle période en acoustique qui verra les 4 compères, voire les 4 gamins tant ils s’éclatent ensemble, côte à côte et assis. Ce qui permettra d’apprécier davantage la voix chaude, grave et légèrement rocailleuse de Mat et d’écouter des chansons en version plus épurée. Duo depuis 2009 et en quatuor depuis peu, Mat nous dit qu’il a réalisé son rêve de gosse, celui de monter un groupe de rock et d’être le membre du groupe le plus chevelu. En effet, il réalise enfin son rêve mais d’un court cheveu tout de même par rapport à Iano le kangourou. Niveau drôlerie, Barefoot Iano n’est pas en reste.
L’Australien qui parle le français avec son fort accent n’arrête jamais lui aussi, alors entre deux, ça se taquine fort et notre cher Denis Barthe n’est pas en reste, loin de là mais c’est toujours la musique qui l’emporte. En résumé, ils n’en font jamais trop car le groupe est brillant et sur scène, ils sont parfaits. Clairement, l’arrivée de cette fantastique paire rythmique avec Denis et Olivier dans la formation impulse une dynamique incroyable et rock en offrant à Mountain Men une palette plus variée et plus large. On vivra donc au cours du set différents rythmes mais toujours dans une ambiance extraordinaire. Le quatuor met le feu et le public pour la plupart est debout, tapant des mains, des pieds et chante même parfois avec Mat qui les pousse au maximum.
C’est chouette de commencer son année de concert par l'ascension d'une montagne aussi belle. Iano, lui n’arrête jamais. Il a une gestuelle invraisemblable, chante régulièrement pour accompagner Mat le chanteur lead et il joue parfaitement bien de l’harmonica qui est très présent et à chaque morceau. Au cours d’un titre, Mat et Denis improvisent un truc à la batterie version Tambours du Bronx à deux et s’éclate comme des gosses. Les deux vieux complices Mat et Iano nous font penser à un autre groupe formidable dont on vous a parlé en fin d’année Heymoonshaker par cette même énergie complice et folle et l’attitude, la prestation de Mat dans son ensemble nous font penser également à cette bête de scène de Danko Jones.
Le rappel sera copieux. Il démarre avec le vieux duo seul puis la paire rythmique rejoindra Mat et Iano pour une fin en forme de bouquet final. On n’aura clairement pas vu le temps passer et tout le monde est debout saluant avec beaucoup d’entrain et d’amour le quatuor qui nous aura mis sur le cul ce soir par une prestation de toute beauté. L’année ne pouvait pas mieux commencer et leur tournée est à surveiller de près (voir lien ci-dessous).
Remerciements à Jéremy Verlet, Vanessa Allaire, Yann Landry
Crédit photos: Jérôme Agier aka Lebonair