Adulés par la presse britannique depuis maintenant quelques années, les anglais de Lower Than Atlantis ne sont pas des novices. Ce cinquième opus est donc le successeur de leur album éponyme, sorti en 2014. Si le groupe est passé d’une musique plutôt punk à un rock plus indépendant et alternatif, les morceaux n’en restent pas moins aussi bons, voire plus audacieux.
Lower Than Atlantis, bien que très peu connus dans nos contrées françaises, ont déjà un fameux parcours derrière eux. Ce dernier effort montre une vraie évolution, comme si le groupe avait tout arrêté pour se consacrer uniquement à ce dernier. Par rapport à leur précédent album, il ne contient que 10 titres, mais 10 titres qui se valent d’être écoutés individuellement. Chacun a son propre style, sa propre histoire.
La bande à Mike Duce, malgré des morceaux pompeux sur les bords, a su progresser dans la composition, en tout point. C’est donc assez naturellement qu’on passe d’un «Dumb» très punchy, à un «Boomerang», beaucoup plus planant avec des parties électro bien placées. Lower Than Atlantis savent aussi bien nous transporter dans un univers très indie, avec «Could Be Worse» ou «I Would», que dans une ambiance rappelant les bons vieux «English Kids In America».
La musique de Lower Than Atlantis reste toujours très mélodique, tout en alliant simplicité et efficacité. Les riffs restent intéressants, même si on pourrait regretter un sorte de manque de relief, quand la partie rythmique prend quelque fois le dessus («Had Enough»). Néanmoins, le tout reste très maîtrisé et tous les instruments ont leur heure de gloire à un moment ou un autre. On pense particulièrement à la basse, très présente dans les couplets de «Long Time Coming».
Les gamins de Watford savent aussi expérimenter un peu niveau production, comme l’intro et les couplets de «Boomerang», très pop / électronique mais très travaillée, où les refrains sont évocateurs et appellent au sing-along. L’émotion devient palpable quand l’avant-dernier titre, «I Don’t Want To Be Here Anymore» résonne, les musiciens se dévoilent peu à peu et les montées en puissance au chant ne laissent pas indifférent. Certains autres titres sont majestueux et nous illustrent la capacité du groupe à s’adapter à la musique actuelle, en expérimentant divers effets electro.
L’album porte très bien son nom, puisque le groupe nous avait confié il y a quelques temps (en première partie du concert de You Me At Six à Paris) que c’était dans la musique qu’ils se sentaient le plus en sécurité. On ne trouve vraiment pas beaucoup de défauts à Safe In Sound, puisque ce qu’il en ressort est l’aboutissement d’un travail et d’un engagement hors norme de la part de Lower Than Atlantis. Les voir progresser ainsi, en testant de nouvelles techniques, de nouveaux sons, est un vrai plaisir.
Même s’ils avaient déjà franchi un nouveau palier avec l’album éponyme, c’est un tout nouveau chapitre qui va s’écrire avec ce nouveau bébé, et on espère réellement que ces efforts porteront leurs fruits.
Sortie le 3 février chez Easy Life / Sony.
Tracklist:
Had Enough
Dumb
Long Time Coming
Boomerang
Work For It
Could Be Worse
I Would
Money
I Don’t Want To Be Here Anymore
A Night To Forget
