On ne va pas rentrer dans les détails, mais pour faire simple, Danny Worsnop était le leader du groupe de metalcore britannique Asking Alexandria (et après avoir changé de chanteur, il est de nouveau de retour avec eux, mais bref). Il a ensuite lancé son propre supergroupe: We Are Harlot, du hard rock sympa et intéressant. A 26 ans, il se lance finalement dans un projet solo… très loin de son metal habituel.
C’est donc avec The Long Road Home que Danny Worsnop fait ses débuts solo. Il a visiblement choisi un registre dans lequel il est quelque peu novice: le country. Pari osé, certes, mais on a vite été rassuré quand on a entendu les pépites qu’il y avait dedans. Adieu le chant screamé et les instru violentes, place à des pianos jazzy et à une voix usée, claire et authentique.
Danny Worsnop aborde des thèmes très personnels, tels que la perte d’un proche (dans «Prozac», jolie ballade acoustique), ses peines de coeur («Anyone But Me») ou encore ses soucis avec la drogue et l’alcool («Don’t Overdrink It»). Rappelons-le, il a dû être hospitalisé plusieurs fois et aller en cure de désintoxication 2 fois, dure dure la vie de rockstar.
Avec The Long Road Home, Danny nous donne littéralement envie de tout quitter pour partir en road trip aux USA. Les chansons, en plus d’être étonnamment accrocheuses et punchy, respirent la sincérité. La production est impeccable, tout est propre et très abouti. «Mexico» et «I’ll Hold On» sont les pièces maîtresses de cet album, où les influences blues rock se marient parfaitement aux éléments plus country.
Danny enchaîne principalement des morceaux catchy et propices aux sing along, mais sait se faire plus discret, avec des titres beaucoup plus calmes et posés (le combo «Anyone But Me» et «High»). Ce dernier est même doté d’un solo de guitare non négligeable à la fin. Evidemment, la pause est de courte durée puisque «I Got Bones» s’ensuit, et les envolées lyriques sont vraiment remarquables. Danny porte tout l’album sur ses épaules de par son chant varié et prenant.
On note aussi la présence de chœurs féminins dans plusieurs titres, venant renforcer l’émotion et la nostalgie. Mention spéciale à «Quite A While» et ses paroles évocatrices: «I think it’s time I talk to Jesus, tell exactly how I feel» qui ne manqueront pas de faire couler une larme à plus d’un auditeur. Heureusement, on a plutôt envie de danser en écoutant le reste du disque. Cependant, les rythmiques rapides ne prennent pas souvent le dessus, puisque Danny a décidé de miser sur les mid tempo et les ballades.
L’album se termine en apothéose avec «The Man», le niveau d’énergie est monté à 200%. La batterie est hyperactive, la chorale féminine ne se fait pas prier pour s’époumoner et des applaudissements sont même samplés.
Pour un premier album solo, Danny Worsnop a placé la barre haute. The Long Road Home, en plus d’être un super opus, est assez facile à écouter et ravira les adeptes du genre. Nous n’avons aucun doutes sur l’investissement et le travail fourni par Danny pour ce projet, c’est pourquoi nous ne pouvons que le recommander. Le bonhomme nous prouve qu’il sait faire autre chose (et bien) que gueuler dans un micro, et ça, on adhère.
Sortie le 17 février chez Earache Records / Warner.
Tracklist:
01. Prozac
02. Mexico
03. I Feel Like Shit
04. Anyone But Me
05. High
06. I Got Bones
07. Quite A While
08. Don’t Overdrink It
09. I’ll Hold On
10. Midnight Woman
11. Same old Ending
12. The Man