Do you like surf rock n’roll ? Le vrai, avec des guitares en surmultiplié et noyées dans la réverb, pas une vague sous-couche sur de la pop ripolinée comme le produit La Femme… Donc, si vous étiez sur Paname ce samedi 4 février, vous étiez forcément parmi les chanceux et les chanceuses qui se sont agglutinés, voire plus si affinités, dans la caverne de la Méca. Sinon, vous avez raté Shupa, The Wave Chargers et Surfer Joe. Pas d’panique, l’envoyé spécial le plus Mad de la Grosse Radio était dans la place !
Enfin, présent… Pas tout à fait en fait… I
Notre reporter a raté lui aussi les Shupa auxquels il présente ses excuses et s'engage à être présent à leur prochain passage sur Paname. Il est arrivé en courant à la Méca, a dévalé l’escalier tortueux menant à la salle en sous-sol, s’acquittant des 8 euros réglementaires et a presque sauté dans la foule, car le set des Wave Chargers avait déjà commencé…
Photo Emmett Gorbadoc
Certains d’entre vous ne connaissent peut-être ni d’Eve, ni des dents la Mécanique Ondulatoire. Alors déjà, on dit la Méca - comme on parle de la Maroq pour la Maroquinerie - sinon on passe pour un baltringue. La présence d’une foule jeune et disparate devant l’établissement ne vous sera d’aucune aide pour le repérer ; à Bastille, c’est le cas de la plupart de lieux de perditions nocturnes et qui dispensent moult boissons plus ou moins alcoolisées. Passé les portes, c’est le zinc et son mur de boutanches qui attire irrésistiblement le regard. Mais il faut impérativement se rendre aux toilettes à l’étage, envie pressante ou non. Les murs sont décorés du sol au plafond d’affiches toutes plus va-va-voum les unes que les autres. Si l'on parvient à échapper à la tentation des fauteuils qui attendent des postérieurs consentants, on descend un escalier digne des contes de la crypte pour accéder à la salle proprement dite. Une superbe cave voutée typiquemment parisienne où il fait bon s'entasser, effet sauna garanti ! Mais n'ayez crainte, il y a également un bar dans ce cul-de-basse-fosse ; aucun risque de déshydratation...
Photo Emmett Gorbadoc
Mais revenons à nos surfeurs rockers, si vous le voulez bien. The Wave Chargers, est sans contexte le groupe surf music qui monte ; les fils et filles spirituels de The Cavaliers, autre combo mythique parisien qui après quelques années de pause, se sont récemment remis en selle. Après l’Espace B et le Supersonic, c’est donc dans ce temple du rock n’roll sévèrement burné, que Hey Francis !, Claude, Samy the Kay et Anne viennent délivrer la bonne parole de leur "Church of reverb". Ils jouent bien sûr le jeu et privilégient comme il se doit les instrumentaux, rendent hommage aux maîtres - du standard "Mirsilou" de Dick Dale, popularisé par Quentin Tarantino au splendide "Destinazione Rocapina" des rennais de Bikini Machine - tout en présentant leurs propres compos. Mais The Wave Changers n’oublient pas pour autant de pousser la chansonnette. Hey Francis ! lead guitar, nous offre une version bien pêchue de "What I say" de Ray Charles et Samy the Key, véritable showman qui déploie une énergie punk à la basse, assure tout autant quand il s'empare du micro ! Claude à la batterie n'est pas en reste, martyrisant sans vergognes de pauvre futs innocents et la belle Anne est impeccable à la guitare rythmique. Ils ont bien raison d'affirmer qu'ils jouent de la surf music comme des sauvages ; c'est tout juste si je suis parvenu à reconnaître quelque chose de Dalida dans leur version de Bambino !
Photo Emmett Gorbadoc
Le cador du surf rock transalpin, Lorenzo Valdambrini alias Surfer Joe, tête d’affiche ce la soirée, a beau avoir des beaux restes en tant que "International Surf Music Ambassador" auto-proclamé, pas facile de passer après la vague parisienne qui a sérieusement décoiffé la salle. Plus propre, plus sage aussi le son du trio de Livourne… Le public de la Méca, apprécie néanmoins, bien chaud après le set précédent et comme nous sommes à Bastille, quartier festif par excellence les samedi soir, ça bouge ! Trop pour un vieux rocker, je jette l’éponge. Et je sais pertinemment que j’aggrave mon cas en contrevenant ainsi à l’un des autres commandements de la Grosse radio "toujours jusqu'à la fin du concert tu resteras ». Anticipant une cure drastique de flottes plus insipides les unes que les autres, je décide d’aller me j’ter un p’tit malt derrière la cravate. Et sur qui je tombe ? Sur Mister Gerry Monroe himself, ci-devant batteur des Norvins (qui passent le 16 février à Amiens et le 18 février à l’Olympic Café) et ex-Shupa. Lequel Lagavulin aidant, me présente à Samy The Key, auprès duquel je peux jouer le fan de base, le félicitant pour le set et son jeu de jambe. Nan, je déconne ; je lui ai soutiré un bon bakchich pour causer de lui en bien sur La Grosse. Attitude non réglementaire, non respect de la hiérarchie et des sacro-saintes règles du live-report, tentative à peine dissimulée de chronique mondaine, corruption généralisée, alcoolisme aggravé… Purée, tu veux t’faire lourder le Mad ou quoi ? Rien à fout’, Anarchy in The Grosse !!!
Photo Emmett Gorbadoc