Punk in Puisserguiers !
Chaleureuse, diablement échevelée, généreusement punk, la réputation des Goulamas’K les précède. On nous a promis un avis de tempesta à la maison du peuple de Puisserguier dans l'Hérault pour fêter la sortie de leur sixième album Resisténcia dont vous pouvez lire la chronique dès aujourd’hui 14h sur la Grosse Radio. C’est une folle soirée qui a eu lieu, après une table de presse déjantée (à lire aussi dans nos colonnes ici)
SAX PEACE TOOLS
Pour commencer à chauffer le public, le trio de Jazz Funk, les Sax Peace Tools, assure la première partie. Comme leur nom l’indique, les saxophones sont à l’honneur : Jean au sax Baryton et Patrick «Patam » au sax ténor et baryton. Les cuivres étincelants sont accompagnés à la batterie par Vincent-Olivier. Le set est instrumental et traversé par de nombreux courants musicaux, avec une forte prédominance à un Jazz funk, avec quelques accents Ska Punk.
Très festif et dansant, on est rapidement embarqué par l’expressivité des saxophones, et par le beat de Vincent-Olivier. Le public, pas gêné pour un sou, danse à sa guise, certains bons punks se préparent pour le set suivant au sautant, d’autres valsent, certains se lancent dans des chorégraphies improvisées, tout cela au gré des changements de styles, parfois free jazz, parfois balkanique et de nombreux passages latins. Pour finir le set, les Sax Peace Tools terminent par un morceau bien ska, qui nous fait lever les genoux, histoire de nous échauffer les rotules, car le gros morceau des Goulamas’K arrive.
GOULAMAS'K
La salle de la maison du peuple est noire de monde. Tous les punks de la région se sont retrouvés ce soir. Massé devant la scène le public trépigne tandis que sur scène ça s’échauffe aussi. On y va ou pas ? On y va, direct dans le lard. Après un «se Canta», hymne occitan, repris en chœur par une partie du public, la batterie furieuse d’Angel attaque le set avec le premier morceau de l’album Resisténcia «Dames de cœur ». Pas besoin de se chauffer plus longtemps, le public dans la fosse est déjà bouillant, le pogo éclate. La guitare de Flo, diablotin à crête, envoie du lourd sur les refrains, alors que les couplets laissent la part belle aux cuivres.
Voyez ici les 9 premières minutes du concert :
Le morceau suivant continue sur cette même lancée, en occitan cette fois. Au mot «Libertat», tous les poings du public se dressent. Le pogo a gagné l’ensemble de la fosse, les moins téméraires ont reculé pour laisser les dingos s’amuser. A la fin du morceau, une clameur s’élève du public, quelle ambiance chaleureuse !
Sur scène, les Goulamas’K ne ménagent pas leur peine. Les instruments sont très variés. Aux classiques guitare/basse/batterie, s’ajoutent une section de cuivres, saxophone et tuba, ainsi que des instruments qui n’ont pas l’habitude d’être enfiévrés par le punk : la graille catalane (espèce de hautbois de la région), le bouzouki, et le sac de gemecs (littéralement le sac de gémissements) qui est une sorte de cornemuse jouée en Occitanie. C’est principalement Yadou et Gordon qui se partagent les cuivres et les instruments tradis. Fred aussi, quand il ne chante pas, joue de la graille. Autour de Fred justement, le chanteur aux airs de Superdupont qui serait devenu internationaliste, Yadou, Flo, Gordon et Adrien font bloc, sautent en cadence. C’est impressionnant de les voir tous en l’air en même temps !
Quand l’ambiance est au ska punk, c’est la folie sur scène…. Flo laissera sa guitare à Théo Mazet pour une chanson afin de pouvoir tout à loisir slammer d’un bout à l’autre de la salle en balançant des cotillons. Vincent-Olivier, le batteur des Sax Peace Tools, fait irruption sur scène à un moment aussi pour mettre un peu plus de dawa
Parfois le punk festif laisse place à des morceaux presque Heavy Metal, comme pour la chanson «Miseria». En live, le pont aux instruments tradi et les chœurs chantés avec le public prennent des accents grandioses, ils précèdent une envolée de guitare électrique.
Sur ces morceaux, quand Yadou joue de la graille, c’est comme si c’était l’instrument le plus rock’n roll au monde : Arc bouté sur le devant de la scène, accompagné par la grosse caisse d’Angel qui bat le rythme et porté par le souffle épique de la guitare électrique de Flo, on oublie complètement qu’il s’agit d’un hautbois.
Ballade rock aux accents nostalgiques avec «Resisténcia», Rock plus classique avec «Les larmes des morts», heavy metal, ska punk, la gamme des genres est large, mais la constante de ce concert et l’extraordinaire sincérité qui transpire de scène. Et si les Goulamas’K revendiquent haut et fort leur appartenance à l’Occitanie, ils s’en servent comme d’une base qui leur sert à partager leur culture, afin de recevoir celle des autres les bras ouverts.
Ils sont actuelement en tournée, vous pouvez visiter la page de leurs événements Facebook pour suivre leurs pérégrinations.
crédits photos: Yann Landry, La Tête de l'Artiste
