Il y a des fois où lors de certains concerts on sent quelque chose d’exceptionnel. Un sentiment assez impalpable, certainement très subjectif mais lorsqu’on sort de la salle en regardant autour de nous, les réactions et les commentaires vont tous dans le même sens : « ce soir l’artiste a fait plus que le simple job ». Et bien, c’est exactement ce qu’il vient de se passer au Plan à Ris-Orangis avec la prestation de Marta Ren et ses Groovelvets.
Retour 90 minutes plus tôt lorsque nous sommes accueillis par la chorale résidente de ce bel espace qu’est Le Plan de Ris-Orangis. Parfaite mise en bouche avant d’investir un petit club plein à craquer avec ses 150 personnes environ. L’ambiance est déjà chaude quand les Groovelvets viennent lancer le riff d’intro.
Sur ces notes de groove et de velours, Marta Ren investit la scène et vient à la rencontre de son public. Les morceaux de l’album Stop Look Listen, sorti il y a un an jour pour jour, font merveille.
On démarre fort avec "Don’t Look". Tout le monde sort la grosse artillerie. Une rythmique en furie place les cuivres en orbite et Marta Ren fonctionne comme un électron libre pour donner la touche d’originalité à l’ensemble. Sa voix fait mouche et le charisme de la jeune femme est impressionnant sur scène.
On se laisse transporter par la musique, on pense aux standards de James Brown, on passe saluer Amy Winehouse et Sharon Jones et on se dit que les Vintage Trouble adoreraient le spectacle. Même si la belle, patronne assumée des Groovelvets, joue dans le registre soul, elle a ce petit plus qui ne la cantonne pas dans un seul style. Et c’est bien pour cela que les fans de rock et rhythm and blues (le vrai de Motown et Stax, pas les m***** actuelles) y trouvent leur compte. Elle ne se prive pas de puiser dans le répertoire Abet pour continuer le set avec une magnifique reprise du standard de 1968 de Lucille Mathis "I’m Not Your Regular Woman". Un choix qui en dit long sur la personnalité de Marta Ren.
Elle se permet même quelques incursion dans le monde du rock ‘n’ roll avec une relecture à sa sauce du "Light My Fire" des Doors. Autant vous dire que Jim Morrison aurait été fier d’un tel dépoussiérage !
Du groove, du groove et encore du groove ! Les Groovelvelts semblent prendre du plaisir sur scène et Marta n’a de cesse de les pousser dans leurs derniers retranchements. On a vraiment en face de nous un groupe de "live". La setlist est là comme fil conducteur, mais, selon les désirs de Marta Ren, on peut prendre quelques largesses. C’est ainsi que lors du rappel, on aura droit à un magnifique "(I Can’t Get No) Satisfaction" des Glimmer Twins. Mais nous y reviendrons plus tard.
Marta Ren & The Groovelvelts construisent un set bien équilibré entre les moments intenses et les instants de feeling. Malgré la barrière de la langue (la jeune portugaise s’exprime en anglais et en France les sondages nous rappellent sans cesse notre retard dans l’apprentissage des langues étrangères), la communication avec le public se fait sans problème. On sent que le courant passe, le public ressent les émotions que le groupe veut faire partager. "Let The Music Do The Talking" disait Aerosmith. La musique est un langage universel et Marta sait intégrer le public dans son univers. On assiste à une sorte de communion, la barrière entre la scène est le public n’existe plus.
Les reprises de "The Boss" de James Brown permettent un hommage au parrain de la soul et nul doute qu’il aurait bien aimé avec Marta Ren pour filleule. Faut bien dire que sur scène Marta se démène autant que le Parrain. On sent qu’elle ne triche pas. Lés émotions ne sont pas feintes. Marta dirige le groupe mais interagit avec eux. Chacun est à sa place mais chacun à la place pour s’exprimer. On retrouve un mimétisme avec les musiciens de jazz qui se lancent dans quelques solos ou impros. Rien n’est figé et jamais les spectacles vivant n‘a mieux porté son nom que lorsqu’il s’applique à des groupes de ce type.
Mais toutes les meilleures choses ont une fin. C’est le retour à la réalité. Le concert vient de s’achever. On ne sera pas surpris que chacun cherche à prolonger encore ce magnifique moment musical en s’attardant à coté du stand merchandising ou Marta et ses Groovelvets prennent plaisir à échanger quelques mots avec les fans.
C’est toujours classe de trouver des artistes qui se prêtent à ce jeu là. Bravo Marta Ren & The Groovelvets ! Marta n’a pas hésité au pied levé à nous accorder une petite interview. Si vous voulez en savoir un peu plus sur sa carrière et sur les Groovelvets, on se retrouve rapidement dans les colonnes de La Grosse Radio.