Baby Woodrose – Third Eye Surgery

Toujours fidèles à leur label Bad Afro Records, les Baby Woodrose ont sorti leur neuvième album Third Eye Surgery en avril dernier. L’occasion de faire connaissance avec ce groupe de Copenhague peu connu du grand public.

Formé en 2001, Baby Woodrose c’est tout d’abord Lozenzo Woodrose au chant, à la guitare et aux claviers. Tête pensante et fondateur de la formation. Il est accompagné de The  Moody Guru à la basse et de Basse Fuzz Daddy à la batterie. Leur nom insolite vient d’Argyreia Nervosa, plante présente à Hawaii et aux Caraïbes. Plus communément appelée baby woodrose, elle provoque des effets hallucinogènes. Nom qui sied tout à fait aux compères. C’est ça la magie de leur musique. Elle a réellement le pouvoir de nous faire planer. Nous faire planer dans un brouillard psychédélique juste au-dessus de notre réalité. On se retrouve observateur passif et nonchalant de ce bas-monde. On est physiquement près de la réalité. Mais loin par l’esprit. Juste assez près pour ressentir les frissons que procure ce son entre rock psyché et garage rock.

 

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Grâce à leur univers particulier, on s’évade en Amérique à l’époque des sixties. Là où on jouait un rock psychédélique saturé. Dans la sueur et dans la crasse. Les amplis à fond dans un vieux bar au bord d’une plage californienne. Les riffs inlassants des guitares se répétant nous entrainent irrémédiablement dans une autre dimension pleine d’intensité. La voix de Lorenzo est toujours un peu lointaine. Comme étouffée par la poussière. On en deviendrait presque nostalgique de cette époque.

On décroche du monde réel le temps d’écouter ce bijou qu'est Third Eye Surgery. Le son est sale, mais tout est calculé.

‘’Down The Bottom’’ est une excellente entrée en la matière. On entend jouer encore et encore ce rythme cadencé de guitare vous encrassant les oreilles. Mais dans le bon sens. La même avec ‘’Waiting For The War’’. ‘’Dandelion’’ est un  merveilleux titre chanté en duo avec Emma Acs. Il semble venir tout droit de la quatrième dimension.

Le début de ‘’Just A Ride’’ pourrait être l’hymne d’une messe étrange dans un dessin animé gothique de Tim Burton. ‘’Bullshit Detector’’ nous entraine dans un véritable tourbillon psychédélique dont le seul moyen de sortir est d’attendre la fin de la chanson. La pression retombe avec ‘’Nothing is Real’’. On sent de la nostalgie.

‘’Love Like A Flower’’ fait vivre des émotions sur lesquelles il est difficile de mettre des mots. On ressent des choses contradictoires. Une impression de tristesse et en même temps, de joie.
On repart une dernière fois dans une intensité délicieuse avec ‘’Third Eye Surgery’’. Avant de finir avec le posé, mais tout aussi vibrant ‘’Honalee’’.

Cet opus semble teinté d’acide quelque peu agressif pour nos acouphènes. Les tympans sont percutés de plein fouet. Mais que c’est bon ! L’album fait monter une pression en nous. Une pression délectable. Chapeau pour les Danois, qui, à l’aide de neuf titres, réussissent à nous mettre dans un état second.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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