Cette soirée au Petit Bain avait comme un air printannier, quelque chose de joyeux dans l'air.
D'abord parce que la météo était au rendez-vous, les températures remontent, l'hiver s'en retournait chez lui, les jours commençaient à rallonger...
Et puis aussi, trève de bavardage inutile, parce que les parisiens de Guerilla Poubelle jouaient à domicile. Ce n'est pas si fréquent, malgré le nombre incalculable de dates que le trio abat, dans et hors l'hexagone. L'occasion rêvée de passer une soirée pleine de Punk-Rock...
La tournée de Printemps des Guerilla Poubelle est effectuée avec les américains de Arms Aloft, et va mener les 2 groupes jusqu'en Grèce. Elle servira également à soutenir le projet du City Plaza à Athènes, ancien hotel transformé en centre d'accueil pour réfugiés, qui accueille 400 personnes dont 180 enfants, par le biais d'une série limitée de tee-shirts Refugees Welcome, clique ici pour plus de détails.
Arms Aloft
Arms Loft vient du Wisconsin. C'est ce qu'annonce le bassiste du groupe, dans un anglais impeccable, digne d'un Antoine De Caunes grande époque. Et oui, pour ce soir tout du moins, c'est Antho, bassiste de Guerilla Poubelle, qui fait une pige, et assurera la basse de Arms Aloft. Du coup, et pour simplifier la communication, il assurera également la traduction et la communication avec le public. Ce qui simplifiera quand même la compréhension, même si nous sommes tous anglophones convaincus.
Le set démarre à donf. Arms Aloft, c'est du solide. Du bon vieux rock, bien rauque, à la sauce années 90. Un bon retour aux sources, sans fiorutures.
Pendant une bonne grosse demi-heure (on a perdu la notion du temps, c'est ça le bateau...), les décibels vont s'accumuler sur un public attentif, à l'écoute. Il y a bien quelques vélléités de mouvement, mais globalement le bateau reste calme.
Arms Aloft nous a proposé une bonne mise en bouche. La soirée sera Rock, on le savait, mais ça se confirme.
Le groupe est à suivre sur Facebook. Leur dernier album en date, What A Time To Be Barely Alive, est disponible sur BandCamp.
Leptik Ficus
Petite pause houblonnée, et c'est désormais à la légende montpelliéraine d'occuper la scène.
Oui, tu as bien entendu, la légende, au même titre que les Shériff et Reg'Lyss.
Et Leptik Ficus, car c'est bien d'eux dont on parle, vont faire parler la poudre.
Changement d'ambiance, on est droit dans le Punk maintenant. Direct, sans fioruitures. Plein d'humour aussi. Un peu potache, post-adolescent, du teenage-Punk qui déboite.
Dès le début du set, les mouvements se font plus vifs dans la fosse. Les Leptik Ficus sont venus avec leurs fans, qui connaissent les paroles par coeur. Pas mal, pour un groupe dont c'est la reformation après une dizaine d'années de repos !
Le plaisir est visiblement bien revenu, et les Montpelliérains nous offrent un set très propre, sur la base de leurs anciens titres, mais aussi de quelques nouveaux, avec des mots qui n'existaient pas il y a 10 ans (Hashtag...).
Les Leptik Ficus n'ont pas de page Facebook, et l'expliquent très bien sur leur site. Idem il sont absents de YouTube, pour les mêmes raisons. Aussi c'est sur leur site que tu devras aller pour voir leur actualité, bio, et tout ça... A l'ancienne, quoi !
Guerilla Poubelle
Re-houblon, re-changement de plateau, et voilà les GxP de retour chez eux.
Premier accord, premier pogo. Direct. Pas le temps de traîner, on n'est pas venu pour se tourner les pouces. Les morceaux s'enchainent à la vitesse de l'éclair, pas moyen de noter les titres.
On s'en fout, c'est chaud, c'est bon, c'est à fond. Yeah.
La cale tangue, la péniche résiste (c'est vrai qu'elle en a vu d'autres), jeunes et moins jeunes se frottent dans une excellente ambiance. La croisière s'amuse, en Punk.
Au chant, Till est toujours aussi prévenant pour son public. Soirée Punk Hardcore, oui, mais dans le respect. Très très vivant, mais pas violent pour autant. Dans son tee-shirt de Parabellum, il fera plusieurs fois des appels pour s'assurer que tout le monde passe une bonne soirée.
A la basse, Antho nous prouve qu'on peut gérer 2 concerts Punk dans la même soirée. Autant avec Arms Aloft il ne s'était pas économisé, autant avec Guerilla Poubelle... il ne s'économise pas non plus !
Les Guerilla Poubelle ont des convictions fortes, très fortes même. Pour le féminisme par exemple. Till lâchera par exemple sa colère contre un club de Paris Bastille, accusé de discrimination anti-trans. Insupportable.
Et les GxP sont également dans l'actualité. Till expliquera ainsi la démarche de cette tournée, qui va les amener en Grèce, pour soutenir une association d'aide aux réfugiés. L'engagement, toujours.
Côté musique, on reste dans le Punk-Rock le plus brut, sauvage.
Pas de concession, les morceaux se suivent, avec cette énergie folle qui embrase le Petit Bain. La setlist emprunte à tous les albums, comme quoi rien n'a vieilli, les thèmes sont toujours d'actualité.
"La Substance" et ses accords mineurs sortira un peu du lot, offrant une (subtile) pause.
Le set s'achève sur un "Demain Il Pleut", en version condensée, avec un peu de Nirvana dedans. La fosse n'en peut plus, sourire à tous les étages, et sueur partout. Gros concert, ça fait du bien.
Les Guerila Poubelle seront les invités surprise (plus si surprise que ça d'ailleurs) des Rats au Gibus à Paris (évènement Facebook ici), le 27 avril. Ils sont visiblement en forme, la soirée promet d'être belle.
Pour suivre les GxP, il y a leur page Facebook bien sûr; mais également celle de Guerilla Asso, avec toutes les dates, et plein d'infos sur des groupes de copains.
Crédits photos : Rodolphe Goupil
