Mettez dans un checker le blues, le rock et la folk, remuez comme il faut, ajoutez-y des musiciens fans de grunge et de rock 90', remuez encore et vous obtenez l'album Traveling Soul de Gunwod. Cet album sort en partenariat avec La Grosse Radio le 28 avril prochain chez Zamora Label. Pour l'occasion, Gunnar Ellwanger, chanteur allemand à la voix particulière, éraillée et intense, s'est prêté au jeu de nos 10 grosses questions.
LGR : Comment fonctionne le groupe lors des sessions de compositions, qui donne les idées principales, qui fait office de médiateur ?
Gunnar : Dans Gunwood on part de mes compositions, on prend ensuite le temps de les arranger à trois avec Jeff et David lors de nos répétitions pour que tout le monde puisse s'y identifier et s'exprimer pleinement en live.
LGR : L’album complet doit-être une grande fierté pour toi, mais dans quel morceau t’identifies-tu le plus et pourquoi ?
Gunnar : C'est très dur d'hiérarchiser les chansons, ça doit être un peu comme choisir son enfant préféré...
Peut-être la chanson "Swimming" pour moi, car il s'agit de la première chanson où la magie a opéré entre nous trois lors de l'arrangement, et parce que ça reste un des morceaux qui me procure le plus de sensations quand on la joue en live.
LGR : Y a-t-il un vers ou une phrase dans les paroles d’une chanson qui te tiennent particulièrement à cœur ? Si oui, pourquoi ?
Gunnar : Chacun de mes textes a son importance qui me relie à différents moments de ma vie, mais s'il faut choisir une ligne j'opterais pour une phrase récurrente dans "Rainchild" : "All that is grey shall be floating away, along with the shore".
Elle décrit entre autres mon dégoût pour l'absence de sensations fortes, et par extension le pouvoir de la musique d'être capable de transformer un moment ou un sentiment anodin en quelque chose de plus puissant. Sa force de donner du sens à nos émotions les plus banales.
LGR : Quelles sont vos principales influences lorsque vous composez vos morceaux ?
Gunnar : Mes compositions sont souvent très marquées par le Folk irlandais et américain, le Blues, ainsi que le Rock 60's dont mes parents étaient fan quand j'étais petit.
Un des éléments phares dans nos chansons est le chant à trois voix à la Crosby, Stills & Nash. S'y ajoute évidemment le Rock Alternatif qu'on écoutait ado pour les arrangements, ainsi que des groupes plus récents comme Half Moon Run, Feist ou encore les Black Keys qui nous ont prouvés qu'on peut se servir de ces influences pour proposer du nouveau.
LGR : Est-ce que d’autres sujets hors musique vous inspirent dans vos chansons ?
Gunnar : Mes textes sont influencés par un tas de choses : des chansons évidemment, mais aussi des voyages, des rêves, des instants de vie, des questions existentielles du quotidien, ou encore par de la littérature comme par exemple certains romans d'initiation de Hermann Hesse ou des poèmes.
LGR : Si tu devais écrire et composer un concept album aujourd’hui, quel thème choisirais-tu ? Quelles influences ?
Gunnar : Le thème serait serait sûrement autour du voyage initiatique, du sens de notre existence, ou de la place de l'humain dans notre société.... Non pas pour y apporter des réponses, je n'ai pas cette prétention, mais pour aborder des questions qui me travaillent depuis mon adolescence. Peut-être sous forme d'utopie ou anticipation, ou alors sous forme de conte.
Musicalement un des plus grands chefs d'oeuvre en tant que concept album reste pour moi Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, ou encore Electric Ladyland de Jimi Hendrix.
LGR : Quelle a été ta première idole musicale ?
Gunnar : Ma première idole musicale était Slash des Guns'n'Roses. C'est entre autre grâce à lui que je suis passé du piano à la guitare à 8 ans, et son jeu m'impressionne encore aujourd'hui par sa finesse et musicalité. Mais ça fait longtemps que je n'ai plus d'idole à proprement dit, je pense qu'à partir d'un moment ça devient une barrière inutile pour notre développement personnel.
LGR : Avec quels groupes / artistes rêverais-tu de tourner ou bien composer un album en commun ?
Gunnar : La liste est longue... Ça serait évidemment un rêve de tourner avec des artistes mythiques comme Neil Young ou les Stones. Parmi les artistes plus actuels, l'écriture de Feist me parle énormément, surtout depuis son album Metals paru en 2011. J'espère qu'on aura l'occasion de collaborer un jour.
LGR : Quel est le premier album que tu as acheté avec ta propre thune ?
Gunnar : Le premier cd que j'ai acheté était un "maxi" des Guns'n'Roses, je ne sais plus si c'était le titre "Knocking On Heaven's Door" ou "Yesterdays". Le premier album complet que j'ai acheté était Vulgar Display Of Power de Pantera.
LGR : Quel est le dernier album que tu as acheté ?
Gunnar : Le dernier album que j'ai acheté est Ash Wednesday de Elvis Perkins paru en 2007, album Folk d'une grande beauté.
LGR : Comment convaincre quelqu’un d’écouter ta musique de la manière la plus rapide possible, à l’image des 140 signes de Twitter ?
Gunnar : Gunwood ça sent le bourbon et le feu de bois.
Trois barbus, une voix rauque et des choeurs : du Folk, Rock et Blues du 21ème siècle. 132 signes, mission réussie
Crédit dessin : Stephan Zimmerli